Les juges Asraf Caunhye et Shameen Hamuth-Laulloo se sont penchés, le mercredi 4 septembre 2019, sur le cas d’Omdeo Kumar Budloo. Ce policier de Highlands, a été condamné à dix-huit ans de prison pour le viol de la femme de son ami. En appel, le témoignage de la victime a été mise à rude épreuve par Me Rama Valayden.
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L’appel interjeté par Omdeo Kumar Budloo, un policier de 51 ans, et Veejai Coomar Doobooree, un aide-chauffeur de 46 ans, a été appelé en Cour suprême le mercredi 4 septembre 2019. Les deux contestent en appel, une peine de dix-huit ans de prison, infligée par la cour intermédiaire, le 27 juin 2017. Devant cette instance, le policier avait été reconnu coupable du double viol de l’épouse de son ami Veejai Coomar Doobooree. Ce dernier avait, lui, été reconnu coupable de complicité dans l’affaire. Les faits allégués remontent à mai 2008, à Highlands.
Les deux hommes avaient plaidé non coupable aux accusations retenues contre eux. Le policier répondait de deux charges de viol sur l’épouse de son ami. La femme était alors âgée de 35 ans. Veejai Coomar Doobooree faisait, lui, l’objet de deux accusations de complicité. Les deux hommes avaient été reconnus coupable, le 3 mai 2017. Veejai Coomar Doobooree est représenté Sanjay Bhuckory, Senior Counsel.
À l’appel de l’affaire le 4 septembre 2019 devant le Senior Puisne Judge Asraf Caunhye et la juge Shameen Hamuth-Laulloo, Me Rama Valayden, avocat d’Omdeo Kumar Budloo, a ouvert les débats. D’emblée, l’homme de loi, s’est attaqué au témoignage du principal témoin de l’accusation, en l’occurrence la femme de Veejai Coomar Doobooree.
L’avocat avance que les magistrats de la cour intermédiaire ont eu tort de conclure qu’il y avait des contradictions mineures dans le témoignage de la femme.
Il s’est appesanti sur le fait que lors de son interrogatoire en cour intermédiaire, la victime présumée a déclaré qu’il n’y « a pas eu de relations sexuelles ». L’avocat qui représentait alors la poursuite, a alors requis un renvoi en vue de prendre position sur la marche à suivre. D’autant plus que la femme suivait un traitement psychiatrique. Or, lors de la séance suivante, la victime présumée a été appelée à la barre sans que la poursuite ne communique sa position sur la capacité du témoin à déposer. C’est lors de cette audience qu’elle a avancé qu’il y avait bien eu des relations sexuelles ce jour-là.
Le juge Asraf Caunhye s’est attardé longuement sur la question, à savoir pourquoi la poursuite n’avait pas en cour intermédiaire, « clarifié » la position de la victime présumée après ce « changement de version ».
Le juge a lancé alors aux parties concernées : « vous ne pouvez pas laisser deux versions contradictoires à un jury. Il ne s’agit pas de contradictions mineures ici, genre c’est la porte de droite ou celle de gauche qui était ouverte. C’est une contradiction majeure ». Le juge a par ailleurs, déploré le fait que le jugement de la cour intermédiaire ne mentionne pas cet incident. Il s’est interrogé à savoir si les magistrats de la cour intermédiaire ne se sont pas trompés sur la question de contradictions mineures. Le juge Asraf Caunhye a, après concertation avec la juge Shameen Hamuth-Laulloo, invité Me Medhi Manrakhan, assistant DPP, à revoir sa position. Celui-ci a informé la cour qu’il devra consulter le DPP en personne avant de se prononcer sur la marche à suivre. L’affaire a été ajournée au 24 septembre 2019.
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