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Plateau spécial : mesures électoralistes pour l’opposition, rien de nouveau du côté du GM

Nawaz Noorbux et ses invités, Jean-Claude de l’Estrac et Malenn Oodiah, lors du plateau spécial du 1er-Mai.

En marge du 1er-Mai, Nawaz Noorbux a animé un plateau spécial intitulé « Le kick-off électoral ». Avec ses invités, les observateurs politiques Jean-Claude de l’Estrac et Malenn Oodiah, il a été question de la bataille des foules, entre autres. Les discours politiques, surtout celui du Premier ministre Pravind Jugnauth et celui du leader de l’alliance PTr/MMM/ND, Navin Ramgoolam, ont également été décortiqués.

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Analyse des discours

Jean-Claude de l’Estrac explique que le discours du chef du gouvernement n’a « rien de nouveau » et qu’il n’y a « aucune surprise ». « L’essentiel a été les dénonciations de Jugnauth qui sont déjà connues. Comme prévu, il a ciblé Ramgoolam. De son point de vue, ce dernier est un danger. C’est le politicien dont il a peur et qu’il diabolise. Il est sa cible principale », dit l’observateur politique.

Il ajoute que le chef du gouvernement a aussi fait le bilan de son gouvernement. Ce qui, selon lui, est « légitime ». Toutefois, il déplore qu’il n’y ait pas eu de propositions en vue des prochaines élections. « Le gouvernement a un certain nombre de réalisations et il est tout à fait légitime qu’il vende cela. Par contre, il a totalement été muet sur l’avenir », poursuit Jean-Claude de l’Estrac, soutenant qu’il y avait une certaine attente au niveau des propositions. Il pense que le gouvernement a toujours la capacité de faire « encore quelques douceurs » avec la présentation du Budget.

Jean-Claude de l’Estrac souligne aussi que Pravind Jugnauth a eu « une tonalité communale » en attaquant « de manière frontale » le leader de l’opposition, Shakeel Mohamed. « Clairement, c’est le syndrome Modi », lance-t-il.

Malenn Oodiah affirme lui aussi que Pravind Jugnauth n’a rien dit « de nouveau ». « Il a fait des attaques en dessous de la ceinture. Il va continuer avec cela. Il continue de menacer et semer la peur. Pour lui, les personnes qui ne sont pas d’accord avec lui sont des antipatriotes. Il doit comprendre qu’il n’est pas propriétaire du pays », lâche-t-il.

Concernant le discours du leader de l’alliance PTr/MMM/MD, Jean-Claude de l’Estrac déclare qu’il a énoncé beaucoup de mesures « électoralistes et populistes ». « Mon inquiétude quand je l’écoute, c’est comment on va financer tout cela. Ce sont des mesures d’austérité pour redresser le pays au niveau macro-économique. On ne peut blâmer l’opposition d’annoncer certaines mesures. Il risque d’y avoir une surenchère lors du prochain Budget », estime-t-il. 

Quant à Malenn Oodiah, il croit que le discours de Navin Ramgoolam répond aux préoccupations des Mauriciens qui « tournent autour du pouvoir d’achat et des difficultés de la vie ». « Il n’y a pas que les problèmes de fin du mois, mais aussi des problèmes plus larges, comme la sécurité alimentaire, les institutions. Il a aussi dit qu’il ne va pas descendre dans la bassesse. C’est un kick-off électoral », est-il d’avis. Ce dernier affirme également que le programme de l’opposition commence « à prendre forme ».

msm

Vision pour l’avenir

Malenn Oodiah soutient que ce 1er-Mai est « extrêmement important ». « C’est un début de campagne entre les deux blocs. C’était un peu terne à Vacoas comme il fallait s’y attendre. Il n’y a rien de nouveau sauf quelques menaces. Au niveau de Port-Louis, c’est une jolie réussite de mobilisation malgré les difficultés. L’alliance PTr/MMM/ND a réussi son pari, y compris la bataille d’idées émises », avance-t-il.
Jean-Claude de l’Estrac poursuit, pour sa part, qu’il semble que l’opposition a remporté la bataille des foules et a galvanisé ses troupes. « Ces derniers temps, l’opposition a perdu des points sur les tickets, mais là, Ramgoolam est venu avec des propositions », fait-il ressortir.

Bataille psychologique

Jean-Claude de l’Estrac explique que la foule est un « enjeu capital » ayant un impact psychologique. « Dans une année électorale, la foule est un baromètre aux yeux d’un pourcentage non négligeable de l’électorat, la bataille des foules a un impact. Il se base sur la foule et pense que c’est celui qui a le plus de monde qui remporte les élections. Il y a des personnes qui sont impressionnées par cela », explique l’observateur, qui fait aussi mention des likes et partages sur les réseaux sociaux qui ne sont pas à négliger.

Malenn Oodiah pense, lui, qu’il faut « compare like with like ». « D’un côté, il y avait un drone et de l’autre, on n’a pas eu une vue globale. Selon les indications, la guerre des foules a été remportée par l’opposition à Port-Louis. Au pire, c’est kif-kif et même si c’est cela, c’est à l’avantage de l’opposition », déclare l’observateur.

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