Plainte contre Me Valayden : la SST sollicite l’avis du Directeur des poursuites publiques

• La mère de Doomila Moheeputh bientôt interrogée

C’est une enquête à deux volets qui se profile, suite à la saisie de 1022 comprimés d’ecstasy d’une valeur de Rs 2 millions. Ces comprimés ont été trouvés dans un colis adressé à Avinash Bissessur, mais destiné à l’adresse de son frère Akil à Dreamton Park, Sodnac, Quatre-Bornes. Après la plainte déposée la semaine dernière par l’Assistant Surintendant de Police (ASP) Jagai pour le délit présumé de « Conspiracy To Pervert The Course Of Justice » contre Rama Valayden, l’avocat représentant Akil Bissessur, les enquêteurs de la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST) n’envisagent pas d’arrêter ou d’interpeller rapidement l’avocat.

Depuis la fin de cette semaine, les enquêteurs ont sollicité l’avis du Bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour décider de la marche à suivre, conformément à la recommandation formulée par Me Razia Jannoo-Jaunbocus devant le tribunal de Port-Louis le 23 mai dernier : « Le DPP recommande vivement au Commissaire de Police de ne pas déposer systématiquement des accusations provisoires dans tous les cas, mais plutôt de rechercher préalablement l’avis juridique du DPP, qui est constitutionnellement mandaté pour décider dans toutes les procédures pénales ».

La démarche du patron de la PHQ SST de déposer plainte contre Rama Valayden intervient après que l’avocat a diffusé la vidéo sur Facebook de son entretien avec Salonee Moheeputh, la mère de Doomila Moheeputh. Présente à l’appartement BK A 9, à Dreamton Park, au moment de la fouille, elle avait évoqué, elle aussi, un cas présumé de « phone planting » lors d’un live sur Facebook : « Bizin enn dant zot kinn pran enn telefonn pa kone kot sorti zot inn met sa dan sa tirwar-la. Akil dir talerla zot inn fouye, li pann trouv telefonn. Monn trouve zot inn fouye ek zot inn dir pena nanie. Be kouma lot kou zot gagn telefonn ». Elle devrait être interrogée par les enquêteurs de la PHQ SST.

Autre étape cruciale de l’enquête policière : l’examen des téléphones cellulaires saisis chez Akil Bissessur. Les experts de IT Unit de la police analyseront surtout l’historique de navigation sur Internet afin de remonter aux sites auxquels l’utilisateur a eu accès.

Ce lundi 26 juin, Akil et Avinash Bissessur et Sweety Moheeputh seront, de nouveau présentés devant le tribunal de Mahébourg pour leur motion de remise en liberté conditionnelle. Ils sont provisoirement accusés de « Conspiracy To Import Dangerous Drug ». Ils avaient été arrêtés, mardi dernier, après la saisie d’un colis contenant 1022 comprimés d’ecstasy en provenance d’Allemagne.

L’avocat Akil Bissessur est aussi poursuivi pour les délits de « attempt to possess dangerous drug for the purpose of distribution with an averment of trafficking » et de « possession of prohibited goods ». Sa compagne Doomila Moheeputh est, elle, poursuivie pour complicité (Aiding and Abetting in the Commission of a Crime) et Avinash Bissessur est accusé de possession de drogue dangereuse pour la revente.

Devant le tribunal de Mahébourg l’avocat a déclaré avoir été surpris d’apprendre qu’un téléphone portable a été retrouvé dans un tiroir dans son appartement. Il a soutenu n’avoir jamais utilisé ce téléphone.