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Pipeline du CEB : le lowest bidder snobé pour Rs 11 M de plus

Plutôt qu’une offre à Rs 20 millions, le CEB en a choisi une à Rs 31,2 millions pour la construction de pipelines dans la région portuaire. La première venait d’une firme locale avec toute l’expertise voulue qui a même dû venir en aide à celle qui a décroché le contrat pour des travaux similaires dans le passé.

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La construction d’un pipeline pour de l’huile lourde, reliant le MCIA Quay au dépôt de Fort William dans la région portuaire, coûtera Rs 31,2 millions au Central Electricity Board (CEB). Le contrat a été alloué à la firme indienne Arun Fabricators. Sauf que cette décision commence à faire des vagues dans le milieu…

En effet, le lowest bidder, EDCC, firme locale avec une expérience internationale dans le domaine, avait proposé de construire le pipeline pour Rs 20 millions. Soit, Rs 11,2 millions de moins qu’Arun Fabricators. L’ironie, c’est que pour des travaux similaires dans le passé, cette firme avait retenu les services d’EDCC comme sous-contracteur pour effectuer une partie des travaux sous-marins.

C’est le 5 juin dernier que les soumissionnaires apprennent, à travers une correspondance du CEB, que l’offre de Rs 31,2 millions d’Arun Fabricators a été retenue. Il y avait quatre autres soumissionnaires sur le projet. Forges Tardieu avait proposé Rs 32,4 millions, Emineo, Rs 33,4 millions, Maxworks, Rs 36,4 millions et EDCC Co. Ltd Rs 20 millions. EDCC est bien en deçà de ce que proposent les autres, mais elle n’est pas retenue.

«À ne rien comprendre»

« C’est à n’y rien comprendre, explique une source du secteur de l’ingénierie. EDCC a pourtant une longue expérience dans le domaine et elle a participé à des chantiers similaires au niveau international, notamment dans la région africaine.» Nous avons tenté de joindre Seety Naidoo, Chairman du CEB, pour des clarifications, mais il n’a pas retourné nos appels, ni répondu à nos messages.

Par contre, du côté de l’EDCC, on n’hésite pas à exprimer sa déception. Contacté par Le Défi Quotidien, Seeva Durmoo, Managing Director de la firme, déclare : « C’est le gouvernement de Maurice qui finance, notamment les contribuables mauriciens, et nous sommes une compagnie locale qui a l’expertise requise. En plus, dans notre soumission, tous nos équipements et matériaux proviennent de France et d’Angleterre. Le CEB nous dit que ces composantes sont de moins bonne qualité que ceux d’Asie ? Et alors qu’on parle de déficit et de dettes, comment peut-on se permettre de payer Rs 11 millions de plus ? »

L’ironie, selon Seeva Durmoo, c’est que durant la période 2001-2002, Arun Fabricators avait obtenu un contrat d’Indian Oil pour un pipeline et elle avait dû avoir recours aux services d’EDCC pour compléter les travaux. « Il s’agit d’un pipeline pour alimenter le tank farm d’Indian Oil, explique le directeur d’EDCC, pour la partie sous-marine et ils ont eu besoin de notre aide car ils n’avaient pas les moyens de le faire eux-mêmes.» Et le contrat du CEB comprend des travaux similaires.

Se dirige-t-on vers la contestation de ce contrat ? Non, répond Seeva Durmoo. « Pour cela, il faudrait trouver Rs 150 000, payer un avoué et un avocat, explique-t-il. Je préfère garder cet argent pour payer mes employés. S’ils perdent l’affaire, ils ne feraient qu’annuler l’appel d’offres de toute façon...»

 

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