Dans un entretien accordé à la presse, le Chief Executive du premier groupe financier mauricien explique l’importance du marché africain pour la MCB Group Ltd. Avec un marché local limitatif, Pierre Guy Noël affirme que le continent a le plus de potentiel de croissance.
Pourquoi avoir choisi l’Afrique pour votre expansion ?
L’Afrique est un continent où aujourd’hui, je crois qu’il y plein d’opportunités. Il n’y a pas de doutes qu’avec la crise mondiale, l’Afrique souffre comme le reste du monde. Mais je pense que nous avons toujours de grandes opportunités pour le développement futur de l’Afrique. Et pour nous, certainement, c’est notre horizon. Nous y sommes depuis le début des années 90s. Nous continuons à promouvoir dans le financement de projets, le commerce en Afrique. Je crois qu’il y a de grands projets que nous pourrons financer ensemble (avec d’autres banques).
L’Afrique a du potentiel, certes. La chute dans le cours des commodités ne limite-t-elle pas vos ambitions ?
Il y a deux parties de l’Afrique. Bien évidemment, les pays producteurs de pétrole souffrent de la baisse du prix, ce qui aide, par ailleurs, les pays qui sont consommateurs. Mais aujourd’hui, on réalise que le potentiel de développement de l’Afrique est ralenti par le fait que l’économie mondiale est un peu au ralenti. La Chine consomme bien moins qu’auparavant. Et je pense que cette situation dynamique reviendra. Aujourd’hui, quand on regarde le monde, on constate que le scope de se développer est beaucoup plus limité en Afrique, où il y a un potentiel énorme de développement. La question c’est combien de temps cela va prendre pour le réaliser. Je reste convaincu que l’Afrique est un continent d’avenir.
Est-ce que le groupe MCB ambitionne d’avoir des représentations dans des pays en croissance tel que le Kenya et l’Afrique de l’Est ?
Ce que nous faisons, aujourd’hui, c’est qu’il ne faut pas être nécessairement présent dans un pays pour pouvoir y travailler. En fait, c’est le modèle que nous avons utilisé. Nous sommes présents dans certains pays tel que le Mozambique. Nous avons des bureaux de représentation en Afrique du Sud et au Kenya. Mais par contre, nous sommes intervenus pour financer des projets dans plusieurs pays africains en partenariat avec des banques correspondantes que nous avons dans ces États. Donc, ce n’est pas nécessaire d’avoir une présence permanente dans un pays pour pouvoir financer les activités.
N’empêche qu’il y a quand même ce facteur-risque, que les projets ne se concrétisent pas et s’arrêtent à mi-chemin et l’incapacité des emprunteurs à rembourser. Vos commentaires.
Le métier de banquier est un métier de risques. Dans tout projet, il y a cet élément. La question c’est de s’assurer qu’on évalue convenablement le risque et qu’on ne s’aventure pas dans des projets sans avoir pris les mesures nécessaires pour que tout soit bouclé et tienne la route.
Le groupe MCB est présent à Paris. De fait, est-ce que votre attention est toujours sur l’Afrique ? Avez-vous des ambitions autre que la région ?
La BFC est présente à Paris, dans laquelle nous sommes associés à la Société Générale, qui a une petite agence dans la capitale. Nous avons un bureau de représentation à Paris. Notre environnement d’intervention est beaucoup plus l’Afrique. Nous n’allons pas financer des entreprises européennes. Elles ont suffisamment de banques à leurs dispositions pour financer leurs projets.
En Afrique, le groupe vise l’expansion. À Maurice, la MCB compte maintenir sa part de marché à 40 %. Pourquoi?
Le marché mauricien, c’est 1,2 million de personnes. Nous avons une croissance qui a ralenti ces dernières années, qui tourne autour de 3 % à 4 %. On prévoit qu’elle va passer à 5 % ou 6 %. On ne peut pas croître plus que le marché lui même. À 40 %, on est déjà un joueur dominant. Et je pense qu’on ne souhaite pas aller au-delà. Pour nous, la seule façon de croître nos activités, c’est d’élargir notre horizon. Et cela passe par la région plutôt que Maurice uniquement.
Au premier trimestre, le groupe a réalisé des bénéfices de Rs 1,5 milliard. Pour l’année financière 2015/2016, on multiplie par quatre?
Il reste encore neuf mois. (...) Je ne peux pas vous dire ce qui va se passer à l’avenir. Mais ce ne serait pas déraisonnable de dire que si on multiplie par quatre... L’avenir nous le dira.
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