Paul sameer Cougni meurt lors d’un délit de fuite - Sa veuve Ameena : «Ce conducteur mérite une grande punition»

• « Notre fille est devenue comme folle »

«Ce n’est pas un accident, c’est un crime ! » Ameena est meurtrie au plus profond de sa chair. Lundi dernier, 9 décembre, elle a perdu son époux, Paul Sameer Cougni, 71 ans, avec qui elle était mariée depuis 39 années, dans des circonstances tragiques. Ce ressortissant camerounais de 71 ans, père de trois enfants, et souffrant de la maladie d’Alzheimer, a été victime d’un délit de fuite mortel sur l’autoroute de Bagatelle, tout près du site où sera érigée l’ambassade américaine. Le lendemain, vers 4 heures, le cadavre du septuagénaire a été découvert par la police sur le terre-plein.

Ce drame a plongé Ameena et les trois enfants du couple, âgés de 38, 32 et 28 ans, tous installés en Grèce, ainsi que leurs proches vivant à Maurice dans une immense tristesse. Ils sont révoltés face à ce qu’ils qualifient d’irresponsabilité de la part du conducteur : « Il l’a heurté et il est parti. Mon époux ne méritait pas cette fin atroce. On l’a abandonné sur la route, à d’atroces souffrances. Le conducteur aurait dû le conduire à l’hôpital et aussi informer la police. Peut-être qu’il aurait pu être secouru », pleure Ameena, une habitante de Terre-Rouge.

La situation est encore plus pénible, d’autant que le mariage d’une des filles de la victime était prévu pour le 25 octobre de l’année prochaine. « Ma fille est devenue comme une folle depuis que son père a été victime de cette tragédie. C’était la fille gâtée de son papa, elle ne sait plus quoi faire », confie Ameena.

Cette mère de famille accablée avait épousé Paul Sameer Cougni en 1985. C’est au Liban, où elle travaillait à l’époque, qu’elle avait rencontré Paul Sameer Cougni. Ils avaient fui la guerre au Liban par la suite pour s’installer à Athènes, en Grèce.

Le couple avait prévu de se rendre au Cameroun en juin prochain pour visiter la famille de Sameer, où ils devaient être rejoints par leurs enfants. Malheureusement, tous les projets et rêves de cette famille ont été anéantis à la suite de cette tragédie.

Le jour du drame, lundi, Paul Sameer Cougni avait accompagné son épouse Ameena à Highlands, Phoenix, pour rendre visite à des proches. Après un brin de causette, il a quitté la maison. Mais il n’est jamais revenu. Nul ne sait comment il a pu se retrouver sur l’autoroute de Bagatelle. 

Comme Paul Sameer Cougni souffrait d’Alzheimer, son épouse et d’autres proches, inquiets, se sont mis à sa recherche, en vain. Ce n’est que le lendemain que son corps sans vie, couvert de blessures, a été retrouvé sur l’autoroute de Bagatelle.

Une enquête de la Divisional Crime Intelligence Unit de l’Eastern Division a permis de retracer et d’arrêter le conducteur, un dénommé Fadil Khodabocus, 40 ans, domicilié à Sadally, Vacoas. La voiture impliquée dans l’accident a été retrouvée dans son garage, avec une partie du pare-brise endommagée.

Aujourd’hui, Ameena, meurtrie par ce drame, réclame justice pour son défunt époux : « Il faut donner une grande punition à ce conducteur, qu’il reste en prison et ne sorte pas », déclare-t-elle à Le Dimanche/L’Hebdo.