Cinq employés de Patrick François Construction Ltd déploraient, dans notre édition du jeudi 29 décembre, le fait de n’avoir perçu ni boni de fin d’année ni salaire de décembre. Le directeur de la compagnie, qui a fini par réagir, nous livre un autre son de cloche. Déclinant toute responsabilité, il justifie ses actions.
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Patrick François, le directeur de cette société de construction, déclare de ne rien devoir à ces cinq ouvriers qu’il décrit comme des « journaliers ». « Je n’ai donc aucune obligation de leur payer de boni de fin d’année, ni même de contribution au National Pension Fund (NPF). Ils travaillaient certes sur un de mes chantiers, mais quand la construction est achevée, ils partent. C’est moi qui fais appel à eux si j’ai besoin de leurs services », indique-t-il.
Le directeur affirme que leur statut de salarié payé à la journée ne leur donne pas droit à des équipements de sa compagnie. Patrick François indique d’ailleurs avoir proposé d’employer les protestataires, « mais ils ont refusé. Ils préfèrent sûrement leur liberté en tant que journaliers ».
Le responsable soutient aussi avoir proposé la moitié de leurs salaires aux protestataires comme « présent ». « Je n’étais pas obligé de leur donner cet argent. En dépit des difficultés financières, j’ai fait un effort en leur remettant cette enveloppe qui contenait la moitié de leur salaire. D’ailleurs, je n’ai mis personne à la porte. Si c’était le cas, j’aurais rédigé une lettre officielle comme l’exige la loi. J’ai toujours payé les gens qui travaillent pour moi. D’ailleurs, le 30 décembre tout le monde recevra son salaire », assure-t-il.
De leur côté, les protestataires qualifient la réplique du directeur de « dépourvue de sens ». « Pourquoi aurions-nous refusé une offre exprimée dans notre intérêt ? C’est insensé ! Tout le monde aurait souhaité être employé. Cela fait trois ans que je travaille pour cette compagnie. Depuis 2014, nous nous battons pour que nos droits soient respectés. Cependant, notre employeur faisait la pluie et le beau temps », s’exclame l’un d’eux.
« Nous avons des preuves »
Pascal Pavaday, le foreman, déclare quant à lui avoir travaillé durant cinq ans pour Patrick François Construction Ltd. « Je travaille à plein temps du lundi à samedi. Cette société de construction me verse un salaire mensuel depuis cinq ans. Comment peut-on dire que nous sommes des journaliers ? Nous avons des preuves pour prouver nos dires. En dépit de nos plaintes, le directeur n’a rien fait pour améliorer nos conditions de travail. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes tournés vers les médias », indique-t-il.
Les employés qui se sentent lésés ont consigné une plainte auprès du bureau du Travail et de la Sécurité sociale. Aux autorités et à la justice maintenant de se prononcer sur ce dossier.
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