Malgré des scores honorables dans certaines circonscriptions, les aspirations des partis extraparlementaires à bousculer l’ordre établi et à se poser en alternative sérieuse se heurtent à une réalité : l’électorat semble encore peu prêt à investir pleinement dans une troisième force politique. Mais ils restent déterminés à persévérer.
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Si les élections générales ont été marquées par un succès éclatant pour les grands partis traditionnels, elles ont toutefois représenté un revers pour les partis extraparlementaires. Regroupés sous la bannière de Linion Reform ou à travers des mouvements indépendants comme le Mouvman Bruneau Laurette, ils ont enregistré des résultats mitigés, oscillant entre scores honorables et déceptions.
Les partis extraparlementaires, animés par la volonté de bousculer le paysage politique et de se positionner comme une troisième force, avaient misé gros sur ces élections. Ils espéraient séduire un électorat lassé de la politique traditionnelle. Cependant, les urnes ont révélé que la majorité des Mauriciens n’était pas encore prête à leur accorder une place en tant que troisième force.
Dans plusieurs circonscriptions, les candidats de Linion Reform ont été battus à plate couture, bien que certains aient réussi à se démarquer à travers des scores honorables. À Stanley/Rose-Hill (circonscription n°19), Patrick Belcourt d’En Avant Moris et Rama Valayden ont même surpassé le leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo.
Satisfait, Patrick Belcourt a déclaré ceci : « Ce score démontre que la population a rejeté ce gouvernement avec colère mais qu’elle a été réceptive aux propositions que nous avons faites et au travail abattu dans la circonscription n°19. » Il voit dans cette performance un encouragement à poursuivre son engagement politique.
Il souhaite désormais élargir les bases de son parti. « L’objectif est d’agrandir davantage En Avant Moris qui est un nouveau parti avec peu de moyens. ‘Li ankourazan kontinie travay pou met sa parti la o nivo nasional’ », a-t-il ajouté.
De son côté, Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a obtenu 11 271 voix, un score honorable selon les observateurs. Toutefois, il n’a pas caché sa déception, remettant en question le choix des électeurs : « Moi je pense que le peuple a mal voté car je pense que c’est la fin des partis extraparlementaires. Je pense aussi qu’il y aura une opposition parlementaire très faible et je pense que ce n’est pas bien pour la démocratie. »
Roshi Bhadain a ensuite annoncé son retrait temporaire de la politique pour quatre ans, préférant se recentrer sur sa carrière d’avocat. Sa colistière, Geraldine Geoffroy, a qualifié cette campagne de « belle et riche » et prévoit également une période de réflexion pour prendre du recul pour réfléchir sur l’avenir.
Bruneau Laurette, leader du Muvman Bruneau Laurette et candidat dans la circonscription n° 1 (Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest), a, pour sa part, écrit un message sur sa page Facebook, qualifiant cette élection de « tournant historique » : « C’est un moment fort, une victoire du peuple et une démonstration de notre volonté commune de faire avancer Maurice. »
Bien que son mouvement n’ait pas obtenu de siège, il voit dans cette participation une étape cruciale pour un projet de société plus fort et durable. « Ce n’est pas la fin de notre mission mais une étape de plus dans notre parcours pour construire une nation plus forte. Nous avons montré qu’il est possible de faire entendre des voix nouvelles et de poser les bases d’un projet de société durable », a-t-il écrit.
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