L’éducation préscolaire sera gratuite à compter de janvier 2024. Une initiative accueillie positivement par 625 écoles sur 775, tandis que d’autres ont jusqu’à ce lundi 16 octobre 2023 pour rejoindre le mouvement. Caroline Arékion, directrice de l’Early Childhood Care and Education Authority, dévoile les détails de cette mesure.
Tout faire pour que la gratuité ne rime pas avec une qualité d’éducation amoindrie. Les conditions relatives à l’introduction de l’enseignement préscolaire gratuit ont justement été révisées pour offrir un meilleur service aux enfants.
Caroline Arékion, directrice de l’Early Childhood Care and Education Authority, a récemment argumenté, dans l’émission « Au cœur de l’info », que la mise en place de cette mesure avait pour objectif de soulager financièrement les parents pour une période de deux ans, vu que l’enseignement préscolaire concerne les enfants âgés de trois à cinq ans.
« De plus, cette mesure vise à garantir une sécurité d’emploi aux opérateurs ainsi qu’au personnel, étant donné que toutes les dépenses et les salaires seront désormais pris en charge par l’État », a précisé Caroline Arékion.
Soulignant avec insistance que les enfants doivent être les principaux bénéficiaires, elle assure que l’ensemble du personnel de l’ECCEA est engagé à veiller au respect des normes. « La gratuité de l’enseignement préscolaire ne signifie en aucun cas que la qualité sera compromise », a souligné la directrice. Elle a ajouté que si des lacunes apparaissent au niveau du personnel, des recrutements auront lieu pour garantir que tout soit géré de manière adéquate.
Depuis l'annonce de la gratuité par le Premier ministre Pravind Jugnauth en mars dernier, les aspects techniques ont été minutieusement travaillés par les autorités compétentes. Une première consultation a eu lieu avec les opérateurs en août dernier, suivie d’un peaufinage de la formule. Une deuxième présentation a été organisée le 10 octobre dernier.
Caroline Arékion souligne l’importance de créer un environnement confortable à l’école, similaire à celui du domicile de l’enfant. « Le matériel pédagogique et les jeux sont conçus pour encourager les enfants. Les responsables doivent garantir que chaque enfant acquiert les bases nécessaires avant d’entrer à l’école primaire. À travers le jeu, les enfants se construisent, prennent conscience de leur environnement et apprennent l’alphabet... »
À RETENIR
Ratio du personnel
- Un enseignant pour 15 enfants
- Un manager pour chaque école
- Un Assistant Manager pour chaque école ayant un effectif de 101 enfants et plus
- Un Teacher pour chaque groupe de 15 enfants
- Un Assistant Teacher pour chaque groupe de 15 enfants
- Un School Attendant pour chaque groupe de 50 enfants, avec un maximum de cinq employés par école
Dépenses opérationnelles
- Les fonds pour les dépenses opérationnelles seront débloqués au début de chaque trimestre, avec l’obligation pour les écoles de soumettre un rapport financier à l’ECCEA.
- Des fonds supplémentaires seront alloués, pour le moment, à une centaine d’écoles pour la location.
- Afin d’être éligibles aux nouvelles conditions, les écoles devront être enregistrées auprès de l’ECCEA. Elles devront disposer d’un manager à temps plein et accueillir un minimum de 10 enfants âgés de trois ans ou plus jusqu’à leur entrée à l’école primaire.
Autres informations
- 16 octobre : date limite d’inscription en tant que Grant-Aided School
- Le « per capita grant » de Rs 400 sera maintenu pour les écoles qui ne feront pas partie du Grant-in-Aid Scheme
Formation
Il est crucial d’avoir un personnel qualifié dans les écoles. C’est la raison pour laquelle les recrues devront être titulaires de « 5 crédits au niveau du School Certificate (SC) », en sus d’autres formations pour être qualifiées en tant que puéricultrices.
En ce qui concerne les managers, à partir de 2029, ils devront être détenteurs d’un « Diploma in Early Childhood Management », une formation qui sera supervisée par le ministère de l’Éducation. Actuellement, l’ECCEA veille à ce qu’il y ait un gestionnaire à plein temps qui recevra un salaire de Rs 35 000.
Horaires
Le secteur éducatif est en constante évolution, avec diverses propositions en cours de discussion. L’une d’elles concerne l’extension des heures d’ouverture des écoles. Actuellement, les élèves arrivent entre 8h30 et 14 heures.
Toutefois, il est envisagé de prolonger ces horaires pour qu’ils soient de 8 heures à 15 heures. Caroline Arékion souligne la nécessité de mettre en place la réglementation appropriée avant de prendre une décision définitive à ce sujet.
Un autre sujet de débat porte sur les enfants qui atteignent l’âge de trois ans au cours de l’année. Actuellement, un enfant de trois ans passe de la crèche à l’école maternelle en janvier de l’année suivante.
Pour faciliter cette transition, Caroline Arékion propose d’envisager, en collaboration avec le ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, la possibilité de deux entrées : l’une en juin et l’autre en janvier. Cette approche vise à assurer une transition en douceur pour ces enfants.
Coûts d’opération
Après la première réunion en août dernier, de nombreux opérateurs ont souligné que les coûts d’opération budgétés ne sont pas suffisants pour assurer le bon fonctionnement des établissements, principalement à cause des frais de location. Par conséquent, les nouvelles conditions stipulent que, pour l’instant, ces coûts seront couverts pour environ une centaine d’opérateurs.
Tout se joue avant l’âge de six ans
Rajendra Coomar Reedha, ancien Officer-in-Charge de l’ECCEA, souligne l’importance de la recherche dans ce contexte. Il met en avant les découvertes de la neuroscience, démontrant que le développement cérébral de l’enfant se produit principalement entre la naissance et l’âge de six ans.
En conséquence, dit-il, l’enseignement préscolaire joue un rôle essentiel en préparant l’enfant à affronter avec succès les défis des cycles primaire et secondaire. Il est donc impérieux de mettre en place un programme éducatif qui équipe l’enfant avec les compétences et les connaissances nécessaires pour son développement futur.
« Childminding »
Les services de « childminding » sont essentiels pour les parents qui ne peuvent pas toujours garder leurs enfants. Caroline Arékion explique que ces services, supervisés par le personnel de l’école, sont accessibles avant, après et pendant les vacances scolaires.
Toutefois, elle souligne qu’ils ne peuvent pas être identiques à ceux offerts pendant les heures de classe. Pour enrichir l’expérience des enfants, des activités complémentaires, telles que des excursions, sont proposées.
Caroline Arékion met en avant l’importance d’une étroite collaboration entre les parents et les responsables d’école pour le bon fonctionnement du « childminding ». Bien que l’ECCEA ne soit pas directement impliqué dans l’établissement des conditions, elle insiste sur la nécessité d’agir de manière responsable et transparente. Des inspections régulières sont effectuées pour s’assurer que tous les services respectent les normes établies.
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