Le montant réel investi
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La BoM a injecté Rs 81 milliards comme « equity » dans la MIC, et non Rs 80 milliards comme avancé par l’ancien gouvernement.
D’où provient ce financement ?
Certains économistes étaient d’avis que la BoM avait converti 2 milliards de dollars de réserves en roupies. Et c’est de là que proviendraient les fameuses Rs 80 milliards qui ont fait tant couler d’encre. « Ce n’est pas vrai du tout ! Pour moi, il était impossible que la BoM ait converti ses réserves en roupies. J’assure que la Banque centrale n’a jamais converti des dollars en roupies. Elle a imprimé de l’argent. C’est en fait un jeu d’écriture. Elle a juste tapé sur un clavier. C’est comme cela que nous créons de l’argent, partout dans le monde. Et cela a eu un impact sur la dépréciation de la roupie, sur la consommation et sur l’inflation », fait ressortir Rama Sithanen.
Bon à savoir
La BoM a imprimé de la monnaie à quatre reprises, soit entre août 2020 et juin 2021, pour arriver au montant de Rs 81 milliards.
Ce que prévoit de faire la BoM par rapport…
…à Airport Holdings Limited : « Il faut trouver une solution entre la BoM, le ministère des Finances et AHL. Mais, ce sera difficile pour eux de trouver ce montant. Cela va créer un problème pour Air Mauritius. Je suis pour qu’on trouve une solution afin que la MIC ne se retrouve plus sur le ‘balance sheet’ de la BoM », indique Rama Sithanen.
…aux terres : « Nous devons trouver des ‘alternative institutional arrangements’ pour la MIC. Nous devons le faire de façon disciplinée et stratégique. Ce n’est pas juste un choix financier, mais aussi un choix stratégique, surtout sur la question de la terre. Le pays, surtout le gouvernement, a besoin des terres pour deux raisons essentielles : la sécurité alimentaire et l’énergie renouvelable. Cela ne fait pas de sens si je cherche juste à vendre ces terres pour réaliser des profits. »
… au reste du fonds pas encore alloué : « Une des premières choses que la BoM peut faire, c’est faire en sorte que la MIC retourne les Rs 23,6 milliards à la Banque centrale.’ It’s a riskless thing’. Cela ne veut pas dire qu’on va le faire. Mais, nous avons donné des instructions pour qu’on cesse de ‘commit’ cet argent », explique Rama Sithanen.
VITE DIT
Back to the basics
Rama Sithanen est catégorique. « Il y avait un contexte spécial où la Banque centrale devait intervenir, mais je ne crois pas que c’est le mandat de la BoM d’investir dans les terres, dans les actions de certaines compagnies ou dans des ‘debentures’. On vient diluer et diminuer les efforts sur le rôle central de la Banque centrale. Il y a aussi le risque de conflit d’intérêts et de substitution de la BoM avec les banques. On pense qu’il faut retourner à notre ‘core mandate’. La BoM doit ‘go back to the basics’. Je ne vais pas me presser. Nous serons stratégiques et garderons toutes les options ouvertes. »
Consolider le ‘balance sheet’ de la BoM
Pour l’année financière se terminant au 30 juin 2024, la MIC a dégradé le « balance sheet » de la Banque centrale. « C’est en raison d’un ‘impairment’ sur Air Mauritius. On ne pourra pas accepter une telle situation. Il nous faut consolider notre ‘balance sheet’. Il faut trouver des solutions de transition », fait ressortir Rama Sithanen.
50 propositions
Rama Sithanen a reçu au moins 50 propositions sur la MIC. « J’ai une idée sur comment procéder. Je dois discuter avec des gens. En passant, j’ai parlé avec le FMI vendredi pendant une heure où il a aussi été question de la MIC », indique le gouverneur.
IL A AUSSI DIT*
« Cela fait trois semaines que j’ai été nommé Gouverneur de la Banque centrale. J’ai passé 95 % de mon temps à essayer de comprendre comment stabiliser la valeur de la roupie, le manque de devises et la politique monétaire. Ce sont-là mes priorités ! »
« J’ai dû intervenir très vite. J’ai demandé au département informatique de sécuriser tous les documents de la MIC car il y avait des photos qui circulaient que des documents étaient détruits. On ne sait pas si c’est vrai ou pas. »
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