Les campagnes électorales sont malheureusement marquées par une pollution visuelle excessive. Affiches, banderoles et oriflammes envahissent les rues, dégradant l’environnement et l’esthétique urbaine. L’experte Adi Teelock appelle à une approche plus responsable de la part des partis politiques.
Moment de débats politiques passionnés et d’engagement citoyen, la période électorale est aussi marquée par une pollution visuelle souvent négligée : celle des affiches, oriflammes et banderoles qui envahissent nos rues. Partout, les slogans politiques s’affichent, colonisant les murs, les ronds-points et même les espaces verts présents.
Historienne et militante pour le développement durable depuis plus de 15 ans, Adi Teelock rappelle que les affiches, banderoles et flyers sont des incontournables de chaque campagne électorale. Pour elle, les affiches et banderoles ont avant tout une fonction d’information. Les oriflammes, elles, visent à marquer le territoire. « Certains partis pensent que plus il y en a, plus ils affirment leur présence, mais c’est une illusion. Ce n’est pas le nombre d’oriflammes qui fait voter, c’est simplement une démonstration de moyens financiers », observe-t-elle.
Cependant, leur utilisation excessive et souvent anarchique pose problème, agressant le regard et détériorant l’esthétique de nos quartiers. « Mais soyons réalistes, où peut-on encore parler d’esthétique urbaine ? Les espaces verts disparaissent, les cours se dénudent et l’entretien des bâtiments laisse à désirer, surtout depuis l’érection massive de l’infrastructure du Metro Express, sans réelle vision urbanistique », déplore-t-elle.
Le paradoxe est flagrant : alors que les politiciens mettent en avant la protection de l’environnement pendant leurs campagnes, et même durant leur mandat en tant qu’élus du peuple, la réalité est tout autre. Oriflammes, affiches et tracts jonchent les trottoirs, alors que les rassemblements laissent souvent derrière eux des déchets tels que oriflammes cassées, gobelets et papiers etc. « Tous les politiciens ne sont pas à mettre dans le même panier », nuance Adi Teelock. « Il faut aussi montrer du doigt certains partisans dont le comportement n’est pas encadré, et des travailleurs étrangers employés pour accrocher ces oriflammes sans discernement. »
Des affichages modérés et respectueux de l’espace public peuvent apporter une touche festive bienvenue, concède Adi Teelock. Cependant, lorsqu’ils envahissent ronds-points et terre-pleins, cela devient un danger pour les automobilistes et piétons. Elle plaide pour un changement de matériaux. « Les partis politiques devraient opter pour des supports en tissu, plus écologiques. Et, surtout, ils devraient tout récupérer après la campagne pour le réutiliser. Bien souvent, ces affiches restent des mois après les élections, c’est un manque de respect pour l’environnement et les citoyens », affirme-t-elle.
Adi Teelock encourage également l’utilisation des réseaux sociaux pour dénoncer cette pollution visuelle et sensibiliser aux dangers qu’elle engendre pour les usagers de la route. « Les partis politiques doivent émettre des directives claires à leurs membres et profiter de leurs meetings pour sensibiliser la population », conclut-elle.
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