Le nouveau budget fait mention de 4 000 jeunes qui seraient formés dans les compétences techniques sous le ‘National Skills Development Programme’ dans les secteurs en demande tels la technologie de l’information et de la communication (TIC) et le tourisme, entre autres, et 1 200 pour travailler sur les bateaux de croisière et dans les compagnies maritimes. Aussi, le cadre légal de l’éducation technique et la formation professionnelle (l’EFTP) seront renforcés. Ce sont des mesures très fortes qui vont vers une nouvelle orientation vers l’EFTP.
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Mais, je voudrais ajouter qu’il faut impérativement augmenter conséquemment le nombre de jeunes à poursuivre une éducation technique et formation professionnelle pour être en diapason avec la demande des industries, comme mentionné plus haut. Actuellement, le nombre de jeunes formés par le MITD (le plus gros formateur public à Maurice), qui vient sur le marché du travail avec une formation diplômant ne dépasse pas les 2 000 annuellement, ce qui est bien au-dessous des besoins du marché du travail.
Notre système n’arrive pas à produire des compétences pointues dont ont besoin certaines industries, comme mentionné plus haut. D’après le Bureau des statistiques, presque la moitié des chômeurs ne possèdent même pas un ‘School Certificate’ et aucune autre formation. De l’autre côté, si on prend les chiffres du ‘Youth Employment Programme’ (YEP), comme exemple, 80 % des jeunes recrutés par les industries ne détiennent pas une licence universitaire.
Mais c’est intéressant de noter que le nouveau budget prévoit la création de trois polytechniques, qui est une excellente mesure allant dans la bonne direction.
Un rapport de l’Institute of Public Policy Research (IPPR), publié le 4 juin 2014, fait mention que beaucoup d’emplois qui vont assurer une croissance économique et une mobilité dans le futur ne nécessiteront pas le système académique traditionnel actuel, mais plutôt une approche vocationnelle incluant l’apprentissage et une formation sur le lieu du travail.
Il faut se rendre à l’évidence que tous les jeunes ne peuvent pas devenir des médecins, avocats, ingénieurs, entre autres. On a besoin d’une nation intelligente avec des personnes compétentes dans tous les domaines, donc aussi dans tous les métiers. Par exemple, on a besoin de techniciens en réfrigération, plomberie, charpenterie, service d’entretien, menuiserie et autres, toutes ces compétences assistées, bien sûr, de la technologie.
Dans ce contexte, la MEXA arrive difficilement à trouver des jeunes pour être sponsorisés à travers le ‘Dual Training Programme’ pour un programme de formation technique en alternance à l’Université et en entreprise en réfrigération. Et c’est un domaine où les possibilités d’emplois sont énormes.
Alors pourquoi est-ce qu’on n’arrive pas à mobiliser les jeunes vers la formation professionnelle. Je crois fermement que tous les partenaires (gouvernement, employeurs et parents) doivent se mobiliser afin de rendre la parité d’estime à cette formation qui est si importante à notre économie et va contribuer à résoudre le problème du chômage à Maurice.
Le Rwanda a vu l’importance de l’ETFP pour son développement. Le gouvernement de ce pays veut que 60 % de la population estudiantine passent par un centre de formation professionnelle en 2017. À Singapour, il n’y a que 25 % des jeunes terminant le secondaire qui est orienté vers des études universitaires. 65 % des jeunes passent par les polytechniques ou l’Institute of Technical Education (ITE). D’autres pays, qui ont réussi leur développement économique tout en réduisant le chômage, peuvent être servis comme exemple, comme la Finlande, l’Allemagne, la Suisse, la Corée du Sud, entre autres. Et beaucoup de pays sur le continent africain ont décidé d’investir massivement dans l’ETFP. Je peux citer des pays comme le Rwanda, l’Ouganda, la Zambie, la Tanzanie, etc.
À la fin du jour, il faut s’assurer que tous les jeunes indistinctement peuvent développer et maîtriser les compétences dans lesquelles ils peuvent exceller naturellement ainsi que les compétences dites d’employabilité. Et c’est là où la formation professionnelle est vraiment primordiale. Donc, ces jeunes doivent être canalisés vers une formation professionnelle de qualité pour apprendre un métier qui répond aux besoins des industries et pourrait les aider à trouver un emploi, en ligne avec la stratégie de l’UNESCO sur l’éducation technique et formation professionnelle (ETFP) 2016-2021.
J’espère que le ‘9 Year Schooling’ va s’assurer que tous nos jeunes indistinctement ont une chance de poursuivre des études plus poussées répondant aux besoins du marché et que tout comme le Singapour, essayer de canaliser plus de jeunes vers l’Éducation Technique et Formation Professionnelle (ETFP) au lieu de cette ruée vers des études universitaires.
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