- Son style acclamé : discipline, rigueur, motivation, efficacité
- Dev Jokhoo : « Se enn fonser ki pa per ek ki konn so bann tasks »
Rampersad (Ravine) Sooroojebally est de retour aux Casernes centrales après presque dix années. Parti à la retraite après des démêlés, notamment son arrestation dans l’affaire Roches-Noires en 2015 par le Central Criminal Investigation Department (CCID), il est demeuré dans l’ombre. Quatre ans plus tard, les accusations de complot et d’entente délictueuse contre lui avaient été rayées par la cour.
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Depuis sa nomination en tant que commissaire de police (CP), le jeudi 14 novembre, en remplacement d’Anil Kumar Dip, qui a démissionné avec effet immédiat mardi, Rampersad Sooroojebally imprime déjà son propre style. Plusieurs changements ont été mis en œuvre dans la manière de fonctionner des Casernes centrales : séries de transferts, démantèlement des unités phares de l’ancien régime, notamment la PHQ Special Striking Team, la Special Intelligence Cell (SIC) de la Special Supporting Unit, et la Force Crime Intelligence Unit (FCIU).
Rampersad Sooroojebally est décrit comme la personne idéale pour prendre les rênes des Casernes centrales. En effet, des hauts gradés ne cachent pas leur optimisme. « Li ena boukou lexperians ek li enn dimounn strik, drwat, ek efikas dan travay », soulignent-ils. Il est surtout connu pour les méthodes d’action et de gestion des unités dont il était à la tête, notamment la brigade antidrogue, la VIPSU, mais aussi la Counter Terrorism Unit (CTU).
Des anciens officiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), ainsi que certains encore en poste soutiennent que Rampersad Sooroojebally s’impliquait lui-même dans les opérations à l’époque où il était directeur de la brigade antidrogue. Or, on déplore maintenant un manque de ressources et de matériel pour effectuer le travail au sein de cette unité. En effet, celle-ci a été reléguée au second plan ces dernières années dans le combat contre le trafic de drogue, avec l’apparition d’équipes telles que la PHQ SST, la SIC, la FCIU et les diverses branches de la Crime Intelligence Unit. Les informations rapportées à la haute hiérarchie concernant les cas importants de trafic de drogue étaient souvent relayées à d’autres unités qui exécutaient les opérations.
L’ex-DCP Dev Jokhoo, ancien collègue du nouveau CP, confie que Rampersad Sooroojebally était toujours prêt à aider en matière de conseils grâce à son expérience et son savoir-faire, surtout lors de grandes opérations antidrogues. « Mo ti dan servis ransegnman, nou ti bien travay ansam a lepok nou ti an pos », partage Dev Jokhoo. Ce dernier fait état d’un fonceur : « Se enn fonser ki pa per ek ki konn so bann tasks. »
Une carrière remarquable
Rampersad Sooroojebally débute sa carrière au sein de la Training School de la police. Il rejoint ensuite la police de Quartier-Militaire, dans l’Eastern Division, avant d’intégrer la Special Mobile Force (SMF). Joueur de football talentueux, il intègre l’équipe de la police, qui joue dans la première division du pays. Passionné de hockey, il ne néglige pas ce sport, même durant sa carrière professionnelle.
Il a le privilège d’intégrer la Royal Military Academy Sandhurst au Royaume-Uni. Cet institut britannique offre des formations pour les meneurs d’équipes dans le domaine militaire. Rampersad Sooroojebally se fait remarquer en devenant le premier Mauricien à recevoir la prestigieuse récompense de meilleur étudiant étranger au sein de cet institut. Il obtient The Baton of Honor, une attestation prouvant qu’il était parmi les meilleures recrues de son groupe. Il se voit alors offrir la possibilité d’entamer une formation au sein du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) en France. Il met le cap sur la France immédiatement après la Grande-Bretagne.
Sa formation de commando en poche, il retourne à Maurice et est chargé de former l’unité du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM). Au fil de son parcours, après la tentative d’attentat ciblant sir Anerood Jugnauth à Grand-Bassin en mars 1989, Rampersad Sooroojebally, avec l’appui d’experts en sécurité, crée la Very Important Person Security Unit (VIPSU). Il devient alors le premier officier à prendre les commandes de cette unité.
À la fin des années 1980, Rampersad Sooroojebally est promu au rang d’inspecteur de police. Au cours de sa carrière, il travaille aussi comme chef inspecteur à la police de Quatre-Bornes, avant de faire un retour à la Special Mobile Force. Il est ensuite parachuté au sein de la brigade antidrogue, dont il prend les rênes, tout en gardant un contrôle strict sur la VIPSU.
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