Live News

Noor Soormally : «Pour sa crédibilité, le PM devrait demander un audit du câble SAFE au consortium»

Avec des outils et logiciels informatiques adéquats, il est possible d’avoir accès à toutes les données qui transitent via un câble sous-marin tel que le câble SAFE. C’est ce qu’affirme Noor Soormally, directeur de Whitefield Business School. Il était l’un des invités de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission « Au cœur de l’info » ce vendredi. 

Publicité

Interrogé sur les types de « survey » qui peuvent être effectués au niveau d’une Landing Station (Ndlr : le Premier ministre a déclaré qu’un ‘survey’ devait être fait sur le câble SAFE pour des raisons de sécurité nationale), Noor Soormally explique qu’il y en a deux. « Il y a le ‘survey’ physique des appareils : marque, capacité, etc. Ce type de ‘survey’ ne prend généralement pas 6 heures. Et il y a le ‘survey’ portant sur les données, qui peut prendre plus de temps (…). Sur un câble sous-marin, cela permet d’intercepter le trafic des données qui vont à l’international et qui entrent à Maurice », dit-il. 

Le directeur de Whitefield Business School fait ressortir qu’il existe des logiciels pouvant bloquer ou modifier des données. « Je peux choisir de bloquer toutes les données entrantes et sortantes de Facebook, par exemple. Ainsi, personne à Maurice n’y aura accès. » Et d’ajouter : « Il est possible, lors d’un ‘survey’, d’installer et de désinstaller de tels logiciels ». Il précise que le fait que des données soient cryptées ne constitue pas un problème. « Un expert informatique peut effectuer un ‘reverse engineering’ et décrypter les données, comme le font le FBI ou la CIA. » 

Pour véritablement faire la lumière sur le type d’intervention qui a été effectué sur le câble SAFE, Noor Soormally est d’avis que le consortium à qui appartient le câble devrait faire un audit technique. « C’est l’étape à suivre. Le Premier ministre, pour sa crédibilité, devrait demander au consortium d’entreprendre cet audit et de rédiger un rapport pour confirmer que le câble est sûr », suggère-t-il.

Dev Sunnasy, membre de Linion Pep Morisien, souhaite pour sa part que le Premier ministre apporte plus d’éclaircissements sur le type de ‘survey’ qui a été fait sur le câble. « Premie minis bizin vinn explike ki survey inn fer ek osi vinn dir ki problem ti ena ek sekirite nasional », dit-il. Quel que soit le ‘survey’, Dev Sunnasy estime que le consortium aurait dû être mis au courant. Il se dit inquiet que le Premier ministre, qui n’est pas membre du conseil d’administration de Mauritius Telecom, puisse donner des instructions au CEO par téléphone. 

Quant à l’avocat Samad Golamaully, il met en avant une série d’interrogations. Il se demande pourquoi Sherry Singh s’est laissé entraîner dans cette affaire. « Kifer linn partisip e li less so Chief Technical Officer ale kan inn ariv sa ? » L’avocat s’étonne aussi que l’ex-CEO de Mauritius Telecom n’ait pas informé le conseil d’administration dès les premières lettres émanant du Prime Minister’s Office. « Et pourquoi n’a-t-il pas démissionné à ce moment-là ? » Pour Samad Golamaully, Sherry Singh ne devrait pas « se cacher » derrière l’Official Secrets Act et tout déballer. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !