Neha Kalkaprosand : la rage de réussir

Ne pouvant pas être mannequin professionnel, Neha Kalkaprosand  a ouvert une agence de mannequinat.  À 20 ans seulement, elle est donc à la tête de WAR Models. La jeune femme est aussi propriétaire d’un cheval.

Elle est jeune et ambitieuse. Elle ne baisse pas les bras devant les obstacles qui se présentent sur son parcours. Neha Kalkaprosand en fait sa force.

À l’âge de 15 ans, Neha Kalkaprosand et son amie optent pour une séance de photos auprès d’un photographe professionnel. « En feuilletant mon ‘book’, mon entourage a constaté que j’étais photogénique. J’étais étonnée, mais heureuse de savoir que j’ai du potentiel. J’ai enchaîné avec d’autres séances de photos », dit-elle. Graduellement, l’adolescente améliore sa confiance en soi et prend goût à l’univers glamour. Son rêve désormais c’est  d’être mannequin professionnel. Elle se tourne alors vers une agence de mannequinat.

Mais son ardeur se refroidit peu à peu. « L’agence m’a dit que je n’aivais pas les mensurations nécessaires pour être un modèle », confie cette habitante de Plaine-des-Papayes. Elle ne se laisse pas décourager et commence à fréquenter une salle de gym. « Je me suis mise à pratiquer les tractions à barre fixe pour pousser de quelques centimètres. Je fais 1m57. Mais cela n’a pas marché », dit-elle avec le sourire.

Quelques temps après, son père, pêcheur de profession, est porté disparu en mer. Elle est alors en Form V au Cosmopolitan College. « Je voulais améliorer mes résultats du School Certificate et j’ai choisi de refaire  mon année chez OCEP à Port-Louis. Pour financer mes études, je travaillais dans un centre d’appel dans la soirée. En journée, j’étais en classe. Ce n’était pas évident. Mais, j’étais animée par la rage de réussir », dit-elle.

En 2015, Neha Kalkaprosand prend connaissance de la tenue du concours de beauté, Miss Supranational. Elle envoie sa candidature. Une fois de plus, elle apprend qu’elle ne répond pas aux critères des mensurations exigées. La jeune femme se fait à l’idée qu’elle ne dispose pas des mêmes atouts qu’un modèle.

En septembre 2016, elle fait la connaissance de Brian Dholah, fondateur de We Are Racing (un groupe de passionnés de l’automobile). « Brian organisait un ‘Bike Festival’ à La Croisette, Grand-Baie, et il cherchait des hôtesses. J’ai voulu tenter ma chance », relate la Dept Collector pour une compagnie d’assurances. Elle est retenue.  Quelques temps plus tard, Neha postule pour le concours de Miss Earth 2016. Toutefois, sa candidature est rejetée pour les raisons de mensurations.  Neha continue à participer aux évènements de WAR.

« Lors d’une conversation avec Brian Dholah, je lui ai fait part de mon intention de mettre en place une agence de mannequinat. Je souhaitais donner la chance aux autres de réaliser leurs rêves. Il a approuvé ma décision et s’est proposé comme un  partenaire sur le projet », se souvient cette cadette des Kalkaprosand.

WAR Models voit le jour en avril 2017. Elle est aujourd’hui en cours d’enregistrement. L’agence compte actuellement huit modèles. «J’ai fait beaucoup de sacrifices. J’ai puisé dans mes économies pour pouvoir concrétiser ce projet», indique-t-elle. 

Outre le mannequinat, Neha Kalkaprosand dédie ses samedis aux courses hippiques. « Quand j’étais petite, j’accompagnais souvent mon père au Champ-de-Mars. J’étais émerveillée par l’ambiance qui y règnait ainsi que les chevaux. Ce sont de magnifiques bêtes », livre-t-elle. Depuis le début de cette année, elle est aussi une des propriétaires de Bright and Blue de l’écurie Jean-Michel Henry. Neha assiste régulièrement aux entraînements. Elle a aussi deux animaux de compagnie, un chien s’appelant Picolina et Tigrou, le chaton.

Neha Kalkaprosand souhaite que WAR Models devienne une référence à Maurice. « Nos mannequins sont de différentes formes et tailles. Elles participent à plusieurs évènements et défilés de mode, entre autres. Chaque personne est belle à sa façon et a droit à une chance de prouver ce qu’elle peut faire », conclut-elle.