La nomination de Namrata Gaya-Teeluckdharry à la National Preventive Mechanism Division de la Human Rights Commission ne manque pas de faire jaser. En particulier au sein de l’opposition. On évoque « un conflit d’intérêts », car son époux est le Deputy Speaker Sanjeev Teeuckdharry. Ce dernier, qui exerce comme avocat, est un des fondateurs de la Human Rights Association, dont les cas sont souvent référés à la commission des droits humains.
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Namrata Gaya-Teeluckdharry a prêté serment, jeudi, devant la présidente de la République. Sa nomination à la commission des droits humains fait polémique. Or, l’avouée de profession ne souhaite pas s’y attarder. Dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo, elle affirme « ne pas y prêter attention ». « Que vous fassiez quelque chose de mal ou de bien, il y aura toujours des critiques. Je reste concentrée sur ce que j’ai à faire », lâche Namrata Gaya-Teeluckdharry.
Elle se dit « honorée » de cette nomination et surtout du fait que la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, lui ait fait confiance. Namrata Gaya-Teeluckdharry précise, dans la foulée, que « les droits humains sont d’une importance capitale » et qu’elle fera « son possible pour être la garante de la protection des droits humains ».
Dans le camp de l’opposition, on n’a pas tardé à réagir. Kushal Lobine, responsable de l’équipe légale du Parti social-démocrate, est monté au créneau. Pour lui, cette nomination est « cocasse ». L’avocat parle de conflit d’intérêts. « La nouvelle membre de la commission des droits humains sera souvent confrontée à son époux qui est avocat au pénal », estime Kushal Lobine. Par ailleurs, il met l’accent sur le fait que les nominations doivent être faites sur la base de la méritocratie. « Le leader de l’opposition n’a pas agréé à cette nomination », poursuit le responsable de l’équipe légale des bleus.
L’époux de Namrata Gaya-Teeluckdharry voit cette nomination d’un autre œil. « Ma femme a des aspirations sur le plan professionnel. Je ne peux l’empêcher de faire ce qu’elle aime. Elle a des droits et, militant moi-même pour les droits humains, je ne peux lui en priver », explique Sanjeev Teeluckdharry.
Le Deputy Speaker précise que la compétence de son épouse « ne peut être remise en question ». Quid de la question de conflit d’intérêts ? Sanjeev Teeluckdharry estime que « c’est loin d’être le cas ». « Je fais mon travail selon la Constitution et selon le serment que j’ai prêté en devenant avocat. Je n’ai pas vraiment affaire avec la commission des droits humains. Quand je me présenterai, ce sera devant Mme Lam Hung, de la Police Complaints Division, et non devant mon épouse. Il y aurait eu conflit d’intérêts si je me présentais devant ma femme », lance notre interlocuteur.
Il indique, de plus que nul n’a le monopole s’agissant des droits humains. « La question à se poser est la suivante : Namrata est-elle qualifiée pour ce poste ? Je dirai oui. Elle ne peut être pointée du doigt parce qu’elle est Madame Teeluckdharry », dit-il.
En ce qui concerne le cas Gaiqui sur lequel la commission des droits humains enquête, Sanjeev Teeluckdharry souligne qu’il y a d’autres membres de la Human Rights Association qui peuvent défendre cette affaire.
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