Les résultats du National Certificate of Education sont connus depuis le vendredi dernier. Le taux de réussite est de 65.4 % pour la cuvée 2021-2022. Toutefois, la performance des élèves de l’Extended Programme est diversement commentée en ce moment. Certains pédagogues souhaitent un autre examen pour ces derniers.
Catastrophiques. C’est ainsi que certains pédagogues qualifient les résultats obtenus par les élèves de l’Extended Programme, cuvée 2021-2022 pour le National Certificate of Education ((NCE). Lors de la proclamation des derniers résultats, la performance de ces élèves n’a pas été révélée. Après un constat, aucun élève de l’Extended Programme n’a réussi dans certains établissements, dans d’autres il y a une moyenne d’une à trois réussites.
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L’enseignant Brian Pitchen, qui compte une longue expérience avec les élèves de l’Extended Programme, s’interroge sur l’absence de statistiques pour cette catégorie de candidats. « C’est la première fois que les élèves de l’Extended Programme participent au National Certificate of Education. Il aurait fallu connaître le taux de réussite avant de prendre d’autres décisions. » Selon lui, ces élèves ont un niveau très faible. De ce fait, il leur faut un programme d’études adapté à leur niveau académique. Brian Pitchen estime qu’il y aurait dû avoir un programme d’études, incluant le kreol morisien pour eux.
Le président de l’Union of Private Secondary Education Employee (UPSEE), Arvind Bhojun, soutient que depuis le début de la réforme, les éducateurs des établissements secondaires ont hérité des apprenants très faibles sur le plan académique en Grade 7 dans la filière de l’Extended Programme. Il rappelle qu’après six années d’études au primaire, ces derniers n’ont pas pu acquérir le niveau requis, en lecture, écriture et comptabilité.
C’est ainsi que ces élèves ont été obligés de poursuivre la filière de l’Extended Programme en quatre ans, soit de Grade 7 à Grade 9+. Toujours selon le président, ils ont reçu presque le même programme d’études à compléter comme celui de leurs camarades qui ont réussi avec brio leur Primary School Achievement Certificate (PSAC).
Programme suicidaire
Arvind Bhojun évoque que depuis la fin de la première année de la classe Extended Programme Grade 7, la plupart des responsables des collèges avaient déjà précisé qu'il s'agissait d'un programme suicidaire pour cette catégorie d'élèves. Les apprenants devaient rattraper leurs lacunes et rivaliser avec leurs camarades au NCE. « Immédiatement à la fin de la 7e année, les éducateurs et les responsables des établissements secondaires ont informé l'autorité de l'échec de ce programme. Selon notre enquête, les résultats NCE sont catastrophiques. Beaucoup ont même refusé de se présenter aux examens. Les garçons l'ont totalement raté et la majorité des filles n'y sont pas parvenues. Leur confiance a de nouveau été ébranlée après la proclamation des résultats. Ils ont été une fois de plus obligés de croire qu'ils sont inutiles, ce qui pourrait créer beaucoup de frustrations et les inciter à choisir de mauvaises voies. »
Arvind Bhojun croit qu'il est urgent de mettre en place une équipe de suivi pour veiller à ce que les compétences de base en écriture, lecture et calcul soient bien acquises par tous dès le primaire. Puis, les élèves ont besoin d'une approche différente, avec des sessions de pratiques en laboratoire ou sur le terrain, des études techniques et professionnelles, des compétences de base en écriture, lecture et calcul et le plus important les enseigner dans leur langue maternelle. « La plupart des pays qui ont un système éducatif performant utilisent leur langue maternelle comme moyen d'enseignement. Je pense également que nos apprenants doivent suivre un programme différent avec plus de compétences techniques et professionnelles dans leur langue maternelle. »
Notre interlocuteur propose aussi une meilleure formation pour les éducateurs qui seront appelés à enseigner à cette catégorie d'apprenants. Il y a un urgent besoin pour le programme de développement professionnel continu pour les éducateurs qui doit être révisé au fur et à mesure en vue de s'adapter à la philosophie d'apprentissage, de désapprendre pour réapprendre et de recevoir les formations appropriées afin de pouvoir aider les apprenants de différentes catégories.
Leela Devi Dookun-Luchoomun : « Il faut trouver des solutions… »
Après avoir analysé les résultats du NCE (National Certificate of Education), la vice-Première ministre et ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun, soutient qu’elle est consciente que les élèves ont des difficultés qui se sont accentuées avec la pandémie de la Covid-19. « Nous mettons sur pied une équipe pour mieux encadrer ces élèves. Ceux qui veulent refaire leur classe pourront le faire. Nous nous attendions à des problèmes, mais il faut trouver des solutions et leur donner le soutien voulu. »
La ministre précise qu’il y a aussi d’autres filières, comme des cours au Mauritius Institute of Training and Development (MITD) ou au Polytechnics pour ceux qui souhaitent continuer.
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