Ils étaient plusieurs à répondre présent à l’appel du ministre du Tourisme Xavier-Luc Duval pour une escalade de la Montagne du Morne, le dimanche 14 août.
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Nous sommes le dimanche 14 août. Petits et grands se sont rassemblés au pied de la Montagne du Morne pour une randonnée d’environ deux heures. Il est recommandé de bien s’équiper avant d’entreprendre la marche et de se munir d’une bouteille d’eau. Un trajet de 3,5 km attend les randonneurs. La première partie, qui mène au plateau, est très accessible. Mais les difficultés se posent durant la deuxième partie de la randonnée. C’est plus physique. Il faut escalader les rochers. De là, les randonneurs ont droit à une vue imprenable sur la péninsule du Morne.
Escalader la montagne en temps pluvieux peut être dangereux. Des cordes ont été préalablement attachées afin d’aider les randonneurs à grimper jusqu’au sommet. Certains déplorent un manque de guides. S’il y a bien des guides qui sont présents tous les jours, ils exercent, toutefois, à titre privé. Ceux qui sont intéressés à escalader la montagne doivent le faire entre 7 heures et 16 heures.
« Ressentir la Souffrance de nos ancêtres »
« Je n’écoute pas ce que dit Paul Bérenger », lance Xavier-Luc Duval, une fois sommet de la montagne. « Cela nous a pris deux heures pour arriver au sommet. En tout cas, jusqu’au pied de la montagne, c’est pour toute la famille, mais à partir d’un certain moment, il est indiqué que ce sont seulement ceux qui ont l’habitude d’escalader des montagnes qui doivent le faire. »
Et puis il faut prendre un guide, lâche le ministre du Tourisme, avant d’ajouter qu’il y a des guides accrédités chargés d’aider les gens à escalader. « Ce n’est certainement pas conseillé aux enfants et aux personnes âgées. De plus, les gens doivent porter les équipements appropriés. »
Mais une fois au sommet, laisse échapper Xavier-Luc Duval, la vue est extraordinaire. « C’est aussi un pèlerinage et un lieu de recueillement. On réalise la souffrance et les peines que les esclaves ont éprouvées lorsqu’ils se sont sauvés pour échapper à la cruauté d’autres personnes. »
Le ministre indique que c’est la troisième fois qu’il monte jusqu’à la croix. Il se remémore être venu une fois par l’hélicoptère. « Mais ce n’est pas la même chose. Il faut monter pour ressentir cette souffrance. C’est un chemin de pèlerinage jusqu’au sommet. »
Il conseille ainsi aux Mauriciens de venir au moins une fois jusqu’au pied de la montagne. « C’est un grand hommage que l’on fait à nos ancêtres esclaves. On vient d’obtenir un terrain de deux arpents du ministère des Terres, pour faire un village typique des anciens esclaves. Ce sera non seulement un moyen de recueillement, mais aussi un voyage dans l’histoire de Maurice. »
La ministre Aurore Perraud déclare, pour sa part, que c’est un jour très important. « Les Mauriciens ont maintenant l’occasion d’emboîter le pas à leurs ancêtres. Le parcours n’est pas facile, mais c’est un lieu historique qui doit être respecté. C’est important que les jeunes sachent leur histoire », lance-t-elle.
Quant au ministre de l’Environnement Alain Wong, il indique que ce n’est pas la première fois qu’il escalade une montagne. « C’est avec beaucoup d’émotion que je refais le trajet effectué par nos ancêtres. » La députée Malini Sewocksingh affirme, elle, que c’est un jour historique, car le public a maintenant accès à la montagne du Morne.
Dan Baboo, le ministre de la Culture, vante, quant à lui, l’initiative du PMSD en donnant l’occasion aux Mauriciens de rendre hommage à leurs ancêtres. « Nous respectons toutes les normes. Le site n’a pas été enlevé de la liste de l’Unesco. On n’est même pas sur liste rouge. Au contraire, quand il n’y pas un accès à un site, c’est à ce moment-là qu’il y a un problème. Tous les sites, considérés comme des patrimoines mondiaux, doivent être accessibles. »
Il a même demandé au leader de l’opposition de pratiquer cette marche pour voir que tout ce que les autorités ont fait. « Quand vous êtes uniquement au bureau vous n’allez pas voir ceci. Je l’invite comme un ami. On a des guides qui ont été formés par le GIPM et Le Morne Heritage Trust Fund. Il y a d’autres guides qui suivent une formation en ce moment. Il ne faut pas faire de la politique sur ce site. »
Joceylin, un habitant de Phœnix, explique, de son côté, qu’il aime escalader des montagnes. « Je le fais depuis plusieurs années. C’est une véritable aventure. »
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