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Mondial : pour l'Angleterre, ça ne passe toujours pas

Des supporters anglais réagissent au deuxième but de la France

Si la défaite 2-1 contre la France, samedi, en quart de finale du Mondial-2022, n'a rien de déshonorant, elle renvoie l'Angleterre à son incapacité à aller au bout des grandes compétitions, depuis 1966.

Les "années de douleur" depuis le titre mondial 1966, évoquée dans leur hymne officieux et plein d'autodérision, "Football's coming home", se sont encore allongées avec ce revers cruel à plus d'un titre, tant il s'est joué à peu de choses.

Les Three Lions n'ont absolument pas à rougir : ils ont joué leur jeu et ont dominé la majeure partie, même si la France, rapidement en tête et misant sur la vitesse de ses attaquants, l'a accepté.

Après le but superbe à longue distance d'Aurélien Tchouaméni (1-0, 17e), et alors qu'ils n'avaient jamais été menés au score jusqu'ici dans ce tournoi, ils ont fait preuve de beaucoup de caractère et ont su revenir.

Bukayo Saka est allé chercher un pénalty en début de seconde période, transformé par Harry Kane (1-1, 54e) pour égaler le record de buts en sélection de Wayne Rooney (53).

Ils ont même eu d'énormes occasions de passer devant par Harry Maguire de la tête (70e) et Saka (72e), encore lui.

Kane, premier pénalty raté 

Et après le deuxième but d'Olivier Giroud (2-1, 78e), il y a eu ce pénalty d'habitude synonyme de but quand Kane les tire, avec ses 85% de réussite dans sa carrière et son 4/4 jusque-là en Coupe du monde, qui faisait de lui le meilleur buteur dans cet exercice.

Mais là, comme si le destin s'acharnait sur cette équipe jamais très loin, mais jamais suffisamment près, le ballon s'est envolé dans le ciel d'Al-Khor et avec lui une nouvelle occasion de vaincre la malédiction. "C'est comme recevoir un coup en plein dans le menton et ça va faire mal, c'est sûr", a reconnu le buteur des Spurs au micro de la chaîne ITV.

Son sélectionneur, Gareth Southgate, sait que toute une partie des supporters anglais n'attendaient que ce faux-pas pour fondre sur lui en raison de son style trop propre, trop pragmatique et pour tout dire trop moderne.

Ils ne manqueront pas de relever qu'une défaite en quart est un pas en arrière par rapport à la demi-finale en Russie il y a quatre ans, ou à la finale de l'Euro perdue contre l'Italie à l'été 2021 à Wembley.

Ils noteront aussi la fâcheuse tendance des Anglais sous Southgate à battre quasiment à chaque fois, en compétition, les équipes plus faibles ou de niveau équivalent, mais à perdre contre plus fort ou supposé plus fort.

"Il y a beaucoup de critiques imméritées. Ce n'est pas de sa faute ce soir. La tactique était la bonne, nous avons joué comme il faut, nous avons été agressifs, nous avons arrêté Mbappé", l'a défendu le jeune milieu de terrain Declan Rice après la défaite.

Et il n'y a pourtant pas grand-chose à reprocher au technicien anglais dont la gestion du groupe et les choix en cours de match ont été quasiment tous gagnants.

Coaching presque parfait 

De la confiance accordée à Harry Maguire dès le début de la compétition au remplacement de Mason Mount dans l'entre-jeu par Jordan Henderson à partir du match contre les États-Unis (0-0), en passant par la permutation entre Phil Foden et Marcus Rashford contre le pays de Galles, qui a fait sauter le verrou des Dragons (3-0), son coaching a été presque parfait.

Contre la France encore, c'est Mason Mount, entré en jeu juste après le deuxième but de la France, qui a obtenu un deuxième pénalty, raté.

Ce qui rend d'autant plus cruelle la désillusion, c'est que Southgate avait fini par persuader son pays d'y croire. Le Mondial en Russie était une très belle surprise, la finale de l'Euro une belle réussite, malgré un jeu pas toujours emballant.

Là, l'Angleterre était fière de ses joueurs, de son jeu, n'avait plus aucun syndrome de l'imposteur. "On était ici pour essayer de gagner le tournoi. Nous pensions vraiment que nous pouvions le faire. Et après le match que l'on sort ce soir face au champion en titre, je crois sincèrement qu'on avait une équipe qui aurait pu le faire", a regretté le coach des Three Lions.

L'Angleterre doit accepter pourtant qu'entre le conditionnel et l'indicatif, il y a encore des marches à gravir. Voudra-t-elle continuer avec Southgate ?

Son travail est allé bien au-delà de l'équipe première, il est au coeur d'une révolution dans la formation et l'attention accordée aux équipes de jeunes.

Après six années en poste, pas toutes faciles, mais avec une trajectoire ascendante, la Fédération anglaise ne le mettra pas automatiquement dehors, même si des noms, essentiellement étrangers, comme Thomas Tuchel ou Mauricio Pochettino, sont parfois évoqué comme des successeurs possibles.

La réponse appartient sans doute à Southgate lui-même. Mais pas tout de suite. "On a besoin d'un peu de temps pour que chacun prenne les bonnes décisions", a-t-il lâché tard samedi soir.

© Agence France-Presse
 

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