Les salariés ont droit au paiement des heures supplémentaires s’ils travaillent après leurs horaires de travail normaux. Mieux comprendre les règlements sur les heures supplémentaires.
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Dans le jargon mauricien, on dit « faire extra ». Comprenez par là des heures supplémentaires. Un salarié est appelé à effectuer des heures supplémentaires s’il y a une commande urgente à livrer ou pour remplacer un collègue absent.
Si, en général, les travailleurs sont ravis de faire des heures supplémentaires pour arrondir leur fin de mois, n’empêche qu’ils sont aussi mécontents si l’employeur impose trop de travail supplémentaire, car cela empiète sur leur vie sociale. « C’est pour créer une juste balance entre les deux parties que la législation du travail a prévu des clauses réglementant les heures supplémentaires », explique Reeaz Chuttoo, secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé et public.
Les provisions de la loi – Reeaz Chuttoo explique :
- Un employeur et son employé peuvent arriver à un accord sur le nombre d’heures supplémentaires à être effectuée dépendant des exigences de la compagnie.
- Un employé doit être informé par son supérieur, au moins 24 heures en avance, afin de prendre ses dispositions pour effectuer des heures supplémentaires.
- À son tour, l’employé est aussi tenu à informer la direction 24 heures en avance au cas où il ne pourra pas effectuer des heures supplémentaires pour telle ou telle raison.
- Un employé doit obligatoirement bénéficier d’un temps de repos d’une durée de 11 heures s’il a effectué des heures supplémentaires jusqu’à fort tard, avant de reprendre le travail le lendemain.
- C’est seulement dans le secteur de la zone franche où les heures supplémentaires sont obligatoires, soit 10 heures par semaine.
- Un employé qui est appelé à effectuer des heures supplémentaires immédiatement après ses heures normales de travail doit bénéficier de 10 minutes de repos avant de reprendre le travail.
- Tout employé a droit à une 'meal allowance' de Rs 70 (somme qui passera à Rs 85 sous la Workers’ Rights Act) après deux heures de travail supplémentaires.
- La compagnie doit lui fournir un moyen de transport gratuit pour retourner chez lui, si aucun transport public n’est disponible après ses heures de travail. Les employés qui utilisent leurs propres moyens de transport prennent un risque énorme, car en cas d’accident, ils ne sont pas couverts par l’assurance de la compagnie.
Les modes de paiement
Congé public
Pour les jours fériés, l’employé est payé à un taux représentant deux fois son salaire de base calculé à l’heure pour huit heures de travail et s’il travaille au-delà, il bénéficie du triple. Il attire aussi l’attention sur le fait que les employés qui travaillent normalement le dimanche doivent obligatoirement bénéficier du triple de leur salaire par heure de travail. Il regrette que certains employeurs n’accordent qu’une simple journée de travail à leurs salariés alors que le dimanche est un jour de congé public. Il cite surtout les travailleurs étrangers.
Jour de semaine
En jour de semaine, il bénéficie d’un paiement représentant 1.5 fois son salaire de base calculé à l’heure. Toutefois, le dirigeant syndical explique que le paiement des heures supplémentaires varie selon les Remuneration Orders.
Paradoxe
Reeaz Chuttoo trouve qu’il y a un paradoxe dans l’actuelle législation du travail concernant les travailleurs, notamment les cadres administratifs, dont l’enveloppe salariale inclut aussi le paiement des heures supplémentaires effectuées, car il n’est pas dit quelle part du salaire représente les heures supplémentaires. Certes, la nouvelle Workers’ Rights Act prévoit une démarcation entre le salaire de base et les heures supplémentaires, mais la Confédération des travailleurs du secteur privé et public (CTSP) souhaite aussi que les salariés concernés soient aussi informés 24 heures en avance qu’ils devront effectuer des heures supplémentaires. Il avance que ce sont surtout les femmes qui rencontrent ce problème.
Le combat de la CTSP
Le dirigeant syndical explique qu’il mènera le combat pour une amélioration du paiement des heures supplémentaires. Il avance que, dans un premier temps, il combattra tous les abus dont les salariés seraient victimes dans certains secteurs. Il cite, entre autres, la zone franche où après l’octroi du salaire minimum, les heures supplémentaires continuent à être comptabilisées sur les salaires prescrits dans l’Export Enterprises Remuneration Order de 1984. Il veillera aussi à ce que les travailleurs étrangers ne soient pas lésés dans leurs droits en ce qui concerne le paiement des heures supplémentaires.
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