Economie

Mesures Budgétaires : ces annonces de 2016 pas encore réalisées

La présentation du prochain Budget arrive à grands pas. Les traditionnelles consultations pré-budgétaires ont déjà démarré et chaque acteur socio-économique est en train de venir avec sa liste de propositions. Mais qu’en est-il des mesures annoncées l’année dernière ? Sont-elles toutes déjà réalisées ?

Publicité

Le ministre des Finances avait frappé fort l’année dernière avec son Budget oscillant autour de dix stratégies clés.  En février dernier, Pravind Jugnauth, qui préside le comité ministériel chargé de veiller à la mise en oeuvre des mesures budgétaires, avait déclaré sa satisfaction quant à la progression du programme de réalisation. Toutefois, certaines mesures importantes annoncées l’année dernière n’ont pas encore vu le jour. Parmi : la mise sur pied d’une National Employment Agency pour faciliter l’interaction entre chercheurs d’emplois et recruteurs. Entretemps, un National Employment Policy Framework est en gestation. La Skills Development Authority, annoncée comme un régulateur indépendant dans le secteur de la formation, n’est pas encore opérationnel. Cet organisme aura un contrôle sur les centres polytechniques, surtout avec la révision de la Technical and Vocational Education and Training.

Le gouvernement avait annoncé des plans de régénération urbaine et rurale.

 

Manufacturier : pas d’usine de motos ?

Le Budget 2016-2017 faisait mention de la présence en juillet 2016 d’une délégation indienne à Maurice, intéressée à mettre sur pied une usine de production de vélos et de motos, pour exporter sur le continent africain. Il était dit que ce projet allait créer beaucoup d’emplois. Depuis, nous n’avons rien vu ou entendu. Le lancement du projet d’un village pharmaceutique à Rose-Belle se fait aussi attendre. Par ailleurs, la réouverture de l’ex-usine de thé à Dubreuil est aussi à l’agenda.

National Payment Swith

Le Banque de Maurice est supposée venir de l’avant avec un National Payment Switch pour faciliter les transactions en-ligne et l’émergence d’un véritable secteur e-commerce qui est encore au stade embryonnaire à Maurice. La législation appropriée, le National Payment Bill pour réguler les paiements sur la toile, se fait attendre.

Plate-forme e-commerce

La MEXA aura pour tâche de créer une plate-forme e-commerce pour connecter nos exportateurs aux consommateurs globaux. Ce projet n’est pas encore une réalité.

E-licensing

Le dernier Budget avait annoncé la mise sur pied d’une plate-forme ‘e-licensing’ pour faciliter la soumission des demandes de divers permis et licences en ligne. Ce projet n’est pas encore prêt. En effet, l’e-licensing est au stade des appels d’offres. À noter que ce projet sera financé par l’Union européenne

Régénération rurale

Le gouvernement avait annoncé la nécessité de venir de l’avant avec des plans de régénération urbaine et rurale, car beaucoup de problèmes (comme on a vu récemment lors des inondations) ont eu lieu à cause d’une mauvaise planification. Dans cette optique, il est aussi prévu de transformer le Town and Country Planning Board’ en une National Planning Commission avec plus de pouvoirs.  Toutefois, l’on ne sait pas si la taxe rurale sera aussi à l’agenda.

Les fusions

Comme promis, la SPDC, la BPML, le SLDC, le village touristique de Belle-Mare, La Val Development Ltd et Les Pailles Conference Centre Ltd ont fusionné pour devenir Landscope (Mauritius) Ltd. Les autres fusions annoncées se font attendre, par exemple celle de l’ICTA (Information Communication Technology Authority) et la IBA (Independent Broadcasting Authority), ou encore la fusion de la Mauritius Housing Company et de la National Housing Development Company.  Par contre, la fusion annoncée entre le Registrar General Department et la Mauritius Revenue Authority soulève un mouvement de protestation des employés concernés.

Propositions budgétaires

Les économistes qui contribuent régulièrement dans cette rubrique, Arvind Nilmadhub, Gavin Ng, Zohra Gunglee, entre autres, sont unanimes : il faut des mesures robustes, courageuses et radicales pour gagner la bataille de la croissance économique.  Ils nous dressent leurs listes de propositions.

Entrepreneuriat

Nos économistes proposent l’exemption de la ‘corporate tax’ aux Petites et moyennes entreprises (PME) dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas Rs 500 000. Donnez une bouffée d’air frais aux petites et micros entreprises qui n’auront pas à se soucier de la fiscalité et autres ‘returns’.

Spéculation foncière

Pour contrer la spéculation foncière et mettre l’immobilier à la portée de tous, ils proposent un plan d’aménagement du territoire où le gouvernement investit dans les infrastructures de base nécessaires (chemins, drains, eau, électricité) afin de transformer des zones hors des ‘settlement boundaries’ en milieu rural principalement, en zones développables. Cela aura pour effet d’augmenter l’offre et stabiliser le prix des terrains. L’émancipation économique des Mauriciens passe nécessairement par l’accès à la propriété.  Le gouvernement devra peut-être négocier avec l’industrie sucrière pour obtenir des milliers d’hectares de lopins de terre.

Le transport

Il faut définitivement réformer la National Transport Authority, car l’institution est dépassée par les procédures désuètes. À commencer peut-être  par l’abolition pure et simple de la ‘Road Tax’ qui n’a pas sa raison d’être dans un petit pays comme Maurice, et de l’incorporer dans le prix de l’essence. Ainsi, plus on roule, plus on paie et c’est l’État qui sort gagnant.

L’enregistrement

Les Mauriciens dépensent beaucoup en termes de frais d’enregistrement pour véhicules ou patrimoine foncier. Payer un frais d’enregistrement énorme est une aberration et représente un obstacle aux échanges. Il faut revoir le mécanisme et la tarification.

Protéger les petits commerces

Une des raisons qui expliquent pourquoi les clients délaissent les petits commerces dans les villes ou grands villages au profit des grandes surfaces ou centres commerciaux est l’absence des facilités de parking. Le gouvernement doit voir, en collaboration avec les autorités locales, comment doter les ‘central business areas’ des villages ou villes comme Triolet, Rivière-du-Rempart, Goodlands, Chemin-Grenier, St-Pierre, Phoenix, etc. de nouveaux aires de stationnement intégrés afin que les petits commerces puissent attirer et retenir les clients.

Le Trade Fee

L’année dernière, le ministre des Finances avait exempté les commerces du Trade Fee à hauteur de Rs 5 000. Il est temps de revoir le concept même du Trade Fee, qui est une forme de taxe discriminatoire, car le montant varie d’une activité à l’autre, ne prenant pas en considération le chiffre d’affaires, la superficie occupée, le nombre d’employés, la situation géographique, entre autres.

Les retraités étrangers

Ils sont des milliers de retraités étrangers à avoir élu domicile à Maurice grâce au Retired Non-Citizen Residence Permit Scheme. Or, parmi eux, il y a des anciens haut cadres des institutions publiques et privées, des entrepreneurs, des experts en différentes disciplines ou encore des gens fortunés qui peuvent devenir des ‘Business Angels’. Beaucoup de ces personnes veulent apporter leur contribution socio-économique, mais malheureusement, nous ne leur donnons pas l’occasion. Il faut mettre en place un mécanisme pour encourager ces gens à partager leur expertise et savoir-faire, ce qui contribuera aussi à une meilleure intégration de cette communauté d’expatriés dans la nation mauricienne.

Secteurs productifs

Il est impératif de diminuer notre concentration sur des secteurs non-productifs comme l’immobilier et de favoriser davantage les secteurs productifs et durables comme l’agriculture et le manufacturier. Ces secteurs offrent beaucoup d’opportunités, mais nous n’arrivons pas à les saisir par manque d’informations.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !