Médias et résilience : la radio, l’irréductible voix face au chaos numérique

En évoluant vers des formats multimédia et interactifs, la radio demeure un média essentiel, offrant une proximité unique et s’adaptant aux nouvelles attentes des auditeurs dans un monde connecté.

À l’ère du tout-image et de l’instantanéité, où les algorithmes façonnent l’information et où les écrans monopolisent l’attention, la radio demeure. Ce 13 février, Journée mondiale de la radio, célèbre un médium qui refuse de plier sous la pression des disruptions technologiques. 

Depuis ses débuts, la radio a traversé les époques, résistant aux révolutions technologiques successives. De l’arrivée de la télévision à l’explosion d’Internet, en passant par la montée des réseaux sociaux, elle s’est adaptée sans jamais disparaître. Un exploit rendu possible par sa simplicité d’accès, sa capacité à toucher tous les publics et son ancrage dans le quotidien. Même face à l’essor des podcasts et des plateformes de streaming audio, la radio conserve une spécificité : celle de l’instantanéité maîtrisée. Là où l’image impose un flux continu et parfois oppressant, la voix ouvre un espace à l’imagination, à l’écoute active et à une proximité que les formats numériques peinent à reproduire.

Le CEO adjoint du Défi Media Group, Nawaz Noorbux, estime qu’« il ne faut pas considérer les radios de manière isolée » : « Depuis sept ou huit ans, et surtout avec l’avènement de la technologie, la radio est devenue visuelle. La technologie a profondément bouleversé le monde des médias. L’intelligence artificielle (IA) est désormais intégrée dans les salles de rédaction et devient un outil indispensable pour les journalistes. Nos émissions sont désormais diffusées sur TéléPlus. La technologie sera la force qui guidera l’avenir des radios. » L’avenir de la radio, poursuit Nawaz Noorbux, est le multimédia.

« Comme la presse écrite, la radio a dû faire face aux disruptions causées par la technologie. Radio Plus a ainsi su s’adapter, pour ne pas dire se réinventer », ajoute Priscilla Sadien, rédactrice en chef de Radio Plus. Grâce à un travail collectif, dit-elle, des stratégies ont été mises en place pour rester pertinents face à l’ère numérique. Ce travail a porté ses fruits : Radio Plus demeure le leader incontesté en matière d’information et de divertissement. 

La transition vers le numérique, notamment avec la radio en ligne et les podcasts, offre de nouvelles opportunités. Comment conserver l’essence même de la radio dans un monde où l’attention se disperse ? Comment assurer son indépendance face aux géants du web qui s’érigent en nouveaux diffuseurs ? « Nous sommes pleinement présents sur les plateformes numériques. Radio Plus a son propre site web et bénéficie d’une forte visibilité sur www.defimedia.info, qui fait partie du groupe », souligne Priscilla Sadien. 

De plus, Radio Plus permet aux auditeurs d’interagir en direct sur ses canaux digitaux, devenant ainsi des acteurs privilégiés de ses programmes, poursuit-elle. « Autre atout majeur : il n’est plus nécessaire d’être branché à une radio traditionnelle pour nous écouter. Nos auditeurs peuvent nous suivre en direct sur leur téléphone. Sans oublier la diaspora ! Ceux qui ont raté une émission peuvent la rattraper à tout moment grâce à nos podcasts », fait comprendre Priscilla Sadien.

La technologie, précise-t-elle, a également transformé Radio Plus en une véritable radio vision : « Plusieurs de nos émissions phares, comme ‘Au Cœur de l’Info’, ‘Explik ou Ka Thématique’ et ‘Allô Docteur’, sont retransmises en vidéo. Cependant, la radio reste un média incontournable en temps de crise. Imaginez une période cyclonique sans radio, alors que le pays est privé d’Internet ! Toutes ces stratégies, fruit d’un travail d’équipe, ont fait de Radio Plus une radio résiliente, capable d’évoluer tout en restant un acteur clé du paysage médiatique. » 

Pour elle, Radio Plus poursuit sa mission d’intérêt public en surfant sur la vague de l’innovation : « Nous ne voyons pas la technologie comme une menace, mais comme un partenaire stratégique. Après tout, ne dit-on pas ‘adapt or perish’ ? » 

À l’occasion de la Journée mondiale de la radio, Nawaz Noorbux rappelle que « la radio reste un outil indispensable et a encore de beaux jours devant elle ». « La radio continuera d’être essentielle, surtout face au déclin des journaux. Les gens achètent de moins en moins de journaux, et se tournent de plus en plus vers Internet ou la radio. J’espère que le nouveau gouvernement tiendra parole en libérant la télévision. L’ancien régime, pour des raisons évidentes, n’a pas accordé de licences télé. Ils étaient loin d’être des démocrates et cherchaient à tout contrôler. J’espère que le nouveau gouvernement saura boucler la boucle en libérant la télévision, afin que les citoyens puissent enfin disposer d’un véritable choix », conclut-il.