« La liberté conditionnelle accordée à Bruneau Laurette n’aura pas d’impact sur les cas de 337 présumés trafiquants de drogue qui n’ont pas obtenu la liberté conditionnelle ». C’est l’avis de l’avocat Siddhartha Hawoldar. Il était l’invité de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission Au Cœur de l’info sur Radio Plus le vendredi 3 mars 2023.
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Une émission axée sur le bras de fer opposant le Commissaire de Police (CP) Anil Kumar Dip, au Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Rashid Ahmine, dans le sillage de la libération sous caution de Bruneau Laurette. Dans un communiqué émis par le CP, celui-ci qualifiait que la décision du DPP de ne pas objecter à la remise en liberté conditionne accordée par le tribunal de Moka à Bruneau Laurette de « evil precedent ». Selon Anil Kumar Dip, les avocats de 337 présumés trafiquants, qui sont en détention préventive, pourront désormais faire appel.
Pour Me Hawoldar, les propos du CP démontrent sa « naïveté complète » par rapport au processus légal. « Lorsqu’un magistrat d’une cour de district rend un jugement dans un cas de liberté conditionnelle et qu’il donne son opinion, ce n’est pas un précédent et donc certainement pas un ‘evil precedent’ », dit-il, soulignant que le cas de Bruneau Laurette aura « zéro impact » sur les autres cas de remise en liberté conditionnelle. « Le CP fait fausse route lorsqu’il parle de ‘evil precedent’. Je ne vois aucun de mes collègues avocats plaider un cas de remise en liberté conditionnelle en évoquant le cas de Bruneau Laurette », dit-il.
Pour Me Hawoldar, cela aurait été un précédent si le jugement avait été rendu par une cour supérieure, à l’instar de la Cour suprême ou encore le Privy Council. « Sa bann-la ki kre presedan, pa lakour distrik », fait-il ressortir.
L’avocat soutient que c’est la première fois qu’il assiste à une telle situation en 34 ans de carrière. « Le CP et le DPP sont deux créatures de la Constitution qui sont complémentaires dans leurs fonctions. Sakenn bizin so kamarad », dit-il. Selon l’avocat, dans une enquête policière, la police se doit d’envoyer le dossier au DPP qui, lui, n’est pas équipé pour mener des enquêtes. « Le Judiciaire est l’arbitre. Et le fait que le judiciaire ait été traîné dans cette affaire, c’est sans précédent », dit-il.
Intervenant par téléphone, Me Raouf Gulbul est d’avis qu’il est maintenant temps d’avancer dans cette affaire. Selon lui, le plus important serait de boucler l’enquête policière dans le cas de Bruneau Laurette et soumettre au plus vite le dossier au bureau du DPP pour une décision. « C’est important, car cela va rassurer la population que les institutions fonctionnent », soutient-il. Me Gulbul est aussi d’avis que la police devrait avoir ses propres avocats et ne pas se fier au Parquet.
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