La police, le Directeur des poursuites publiques (DPP) et le judiciaire sont trois maillons importants qui doivent travailler de concert. C’est ce qu’a déclaré l’ancien magistrat Noren Seeburn qui participait, jeudi, à l’émission « Au cœur de l’info », animée par Florence Alexandre, sur Radio Plus. Évoquant le conflit entre le bureau du DPP et le commissaire de police, il avance que ce dernier « viole la Constitution ».
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Alors que les choses n’étaient déjà pas au beau fixe entre la police et le Bureau du DPP, aujourd’hui, le divorce semble être bel et bien consommé entre les deux. La police se passe des services du Bureau du DPP et a recours à un avocat du privé. Pour l’ancien magistrat Noren Seeburn, les deux ont leur rôle à jouer avec le judiciaire. « Ces trois maillons doivent fonctionner pour qu’il y ait une justice. Au cas contraire, les citoyens seront privés de justice. Si un ne fonctionne pas, le système s’écroule », explique-t-il.
Pour lui, s’il y a des « caprices »
de ceux qui dirigent, nous ne sommes plus dans une démocratie. À travers cette décision du CP, Noren Seeburn affirme qu’une ligne rouge a été franchie. « Le CP viole la Constitution. Le poste de DPP est un poste constitutionnel. C’est lui le patron en matière de poursuites », dit l’ancien magistrat. Il cite les pouvoirs du DPP et affirme que c’est ce dernier qui donne les instructions. « Le commissaire de police reçoit des instructions du DPP. C’est très grave ce que fait le CP en retenant les services d’un avocat privé au lieu du DPP. Il s’engage dans une voie qui porte préjudice au bon déroulement de la justice. Il faut engager les procédures pour enquêter s’il y a un possible 'misconduct' pouvant mener à la destitution du commissaire de police », soutient-il. Me Noren Seeburn déplore de plus que la haute hiérarchie policière ne fasse pas honneur à la profession.
Me Yatin Varma, ancien Attorney General et ex-président du Bar Council, parle de situation « inédite ».
« Le commissaire de police a déjà retenu les services d’un avocat privé dans un cas civil, mais c’est une première dans un cas criminel. L’Attorney General peut désamorcer la crise. Cette situation n’aurait pas dû surgir. C’est malsain pour le pays et le système », estime-t-il.
Me Shiv Potayya revient sur les propos du Premier ministre qui dit qu’il n’y a rien d’anormal que le commissaire de police sollicite les services d’un avocat privé. « Le Premier ministre est mal avisé. Il est avocat, mais il ne connaît pas la loi. Il doit retirer ses propos et chercher un bon avis légal », lance-t-il.
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