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Mauriciens à l’étranger : les fêtes célébrées virtuellement

Les fêtes de fin d’année riment avec moment festif réunissant tous les membres de la famille. En raison du travail, des études, ou autres, ils sont nombreux à être éparpillés à travers le monde. Comment nos compatriotes vivant à l’étranger célèbrent-ils la Noël et le Nouvel An ? Les souhaits de fin d’année se font-ils virtuellement? Rencontre.

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Kathryn Muller, 28 ans (Australie) : «Les fêtes au pays natal ont une tout autre saveur»

«Cela fait bientôt huit ans que je suis en Australie. En fait, j’étais venue pour terminer mes études supérieures quand j’ai rencontré mon époux, Zach, à l’université de Toowoomba. Depuis, les choses ont bien changé. Nous vivons maintenant à Moranbah, un endroit retiré dans le centre du Queensland », nous raconte Kathryn Muller.

Mariée depuis six ans maintenant, elle est mère de deux enfants, dont Alice âgée de 22 mois et Max, six mois. Elle exerce comme enseignante dans une école maternelle, elle est actuellement en congé de maternité. Elle doit reprendre son travail à la mi-avril 2017.

« Même si les gourmandises préparées pour les célébrations ne sont pas vraiment différentes, et que les rituels sont plus ou moins les mêmes, l’ambiance particulière, qui règne dans à Maurice à l’occasion du Nouvel An, me manque. Les fêtes de fin d’année en Australie sont différentes comparées à Maurice. Pour moi, vu que je n’ai personne de proche autour de moi, les fêtes n’ont pas la même signification qu’au pays natal. Les fêtes à Maurice ont une tout autre saveur », indique la jeune femme originaire de Roches-Brunes.

« Les fêtes de fin d’année sont une période où les membres de ma famille me manquent le plus. Car, c’est en cette période que nous nous rassemblons pour passer des moments inoubliables ensemble. Vu que nous vivons loin de grandes cités en Australie, cela n’a pas le même charme. Il n’y a pas d’ambiance. Ici, chacun vit dans sa bulle et ceux qui sont étrangers aux coutumes locales se retrouvent bien souvent seuls. Heureusement, nous avons l’Internet qui me permet de rester en contact avec la famille malgré la distance », ajoute-t-elle.

Pour Kathryn Muller, la solitude est bien plus grande durant la période des fêtes. « À Maurice, j’avais l’habitude de faire la fête avec des amis et les proches. Ici, en Australie, c’est différent », confie-t-elle. C’est lorsqu’on est seul qu’on se rend compte à quel point la famille est importante », ajoute-t-elle. « En ce moment, je suis très occupée avec mes petits parce que, justement, nous n’avons pas de membres de notre famille proches de nous », poursuit-elle.

Cette année, pour les fêtes de fin d’année, confie Kathryn Muller, la famille se rendra à Bowen pour fêter la Noël avec le grand-oncle de son époux et ses parents dans la ville de Darwin, dans le Nord de l’Australie. « Puis, de retour chez nous, nous passera les fêtes de fin d’année probablement avec nos amis proches », affirme-t-elle.

Aurore Pastissou, 39 ans (France) : «Loin des yeux, près du coeur»

«Je vis en France depuis 13 ans. C’est vraiment dur d’être loin de ses proches en cette période de l’année. Ma famille me manque énormément », nous dit tristement Aurore Pastissou. Cette femme au foyer de 39 ans est mère de deux filles et un garçon.

« Comme d’habitude, je fêterai le Nouvel An avec ma famille en France. Vu que je ne serais pas à Maurice, c’est très difficile d’être loin des membres de sa famille, mais je dois l’accepter, ils seront dans mon cœur. Nous communiquons via Skype ou Messenger et parfois par téléphone », nous confie Aurore.

Pour cette mère de famille, les fêtes rassemblent toute la famille et permettent de se rapprocher de ceux qu’on aime. « Ces fêtes signifient un moment de partage et de générosité. Bref, c’est une fête familiale. On se réjouit de retrouver ses proches autour d’un bon repas», fait-elle remarquer. « J’essaie de garder contact avec mes proches. Je suis constamment connectée pour leur partager mes aventures », dit-elle.

« En tant que Mauricienne, vivant en France, la vie n’est pas aussi facile. Les gens ont une mentalité différente, comparée à celle de nos compatriotes. Nous mangeons et buvons plus que d’habitude en cette période. Nous consommons de très bonnes choses comme du foie gras, une bonne bûche accompagnées de champagne, sans oublier les chocolats », indique notre interlocutrice.

« Les fêtes riment toutefois avec extravagance et même après le 25 décembre, la magie perdure », soutient-elle. Le 31 décembre, à minuit, cette habitante de Quatre-Bornes sera connectée via Skype pour accueillir le Nouvel An avec ses parents. « Ce ne sera certes pas la même chose, mais les émotions sont les mêmes », termine Aurore Pastissou.

Christian Bignoux, 41 ans (Australie) : «L’ambiance familiale me manque»

Cela fait plusieurs années déjà que Christian Bignoux s’est envolé pour l’Australie avec sa famille. Au début, indique cet ancien habitant de Camp Le Vieux, c’était difficile de s’intégrer. Avec le temps, il a bien fallu s’adapter. Toutefois, durant la période des fêtes, l’éloignement de la famille est beaucoup plus dur à supporter. Notre compatriote affirme avoir ressenti le mal du pays. « Ici, c’est chacun pour soi. On est vraiment loin de la chaleur mauricienne. Il y a très rarement des dîners de famille. Chacun passe les fêtes en solo ».

« Le réveillon, ici, c’est vraiment différent de celui que l’on connaît à Maurice, avec les pétarades et la musique, entre autres. Mes proches me manquent beaucoup. Nous sommes à deux extrémités de la planète », se lamente Christian Bignoux.

Les fêtes de fin d’année signifient pour lui, le moment de se faire plaisir. Le moment de partager un instant heureux et pieux avec les siens.

« Le Nouvel An, c’est une fête où les parents se retrouvent et se réunissent. L’ambiance familiale, le rituel, l’aspect de la célébration des fêtes me manquent beaucoup », confie ce père de trois enfants. « Je garde une place spéciale pour mes parents dans mon cœur, en cette période festive. »

« C’est quand on est loin de sa terre natale qu’on se rend compte combien nous y sommes attachés. Heureusement qu’avec la technologie, nous pouvons être constamment en contact avec nos proches à Maurice. Nous nous consolons à travers les photos que nous échangeons via les réseaux sociaux. Cela me soulage dans mes moments de mélancolie ou de nostalgie », avoue Christian Bignoux, qui utilise beaucoup des réseaux sociaux pour rester ‘in-touch’ avec ses proches à Maurice.

Vandana Valen, 29 ans (Italie) : «Les célébrations ici ne sont pas aussi superbes comme à Maurice»

Pour Vandana Valen, mère d’une fillette, cela a été un véritable choc culturel lorsqu’elle a immigré, avec son époux, en Italie. Elle soutient ne pas retrouver dans son pays d’adoption l’ambiance festive typiquement mauricienne, surtout en cette période de fin d’année. « La célébration du Nouvel An se fait d’une façon totalement différente, comparée à celle de notre pays natal. Il n’y a pas de célébrations trop ‘wow’. De plus, nous sommes en plein hiver. Ce que nous oblige à rester à l’intérieur de la maison », relate l’habitante de Vacoas.

« L’ambiance festive que j’ai vécue depuis mon enfance dans mon pays, entourée de mes proches, cousins et cousines, entre autres, me manquent terriblement. Les achats, les dîners en famille ou la traditionnelle grillade dans le jardin, le jour de la Saint Sylvestre, en attendant les pétarades de minuit me manquent profondément », indique la jeune femme. 

La soirée du réveillon, selon notre compatriote, se déroulera de manière très calme, contrairement à Maurice. « Cette année, nous serons avec les amis de mon époux pour célébrer les fêtes de fin d’année. Nous aurons environ cinq ou six familles réunies. Puis, le 1er janvier, c’est chacun chez soi. Ce n’est pas comme à Maurice, le premier de l’an, on part chez les voisins pour leur dire ‘bonjour’ et leur souhaiter la ‘bonne année’ », souligne-t-elle.

Vandana Valen concède que c’est lorsqu’on est loin de son pays natal, de sa famille et de ses amis, qu’on réalise à quel point  nous y sommes attachés. « Heureusement, avec la technologie, on peut être constamment en contact avec les proches à Maurice. On peut facilement partager des photos et des vidéos et avoir des  conversations via Skype », lâche-t-elle, en souriant.


Rester connecté grâce à la technologie

Il est difficile de combler l’absence des proches durant la période festive. Mais, les outils technologiques et les logiciels dernier cri permettent de rester en contact.

Skype et Watsapp : La conversation vidéo via Skype est devenue le moyen « indispensable » pour garder contact avec ceux qui sont au loin. Ce logiciel peut-être téléchargé gratuitement. Il est accessible depuis un ordinateur, un Smartphone ou une tablette. On a également le service Watsapp, où l’on peut échanger des photos de manière flexible. Par ailleurs, Skype est un service dédié aux appels vidéo, doté de nombreuses fonctionnalités notamment, la visioconférence, les appels vidéos sur Facebook, la messagerie instantanée.

Réseaux sociaux : Les réseaux sociaux ont changé nos habitudes. Plus besoin d’acheter des cartes pour effectuer des appels internationaux, il suffit de se connecter sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour dialoguer avec ses proches, même si ces derniers sont très loin.

 

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