L’accès à un logement décent est un droit humain fondamental reconnu par les conventions internationales. Pourtant, à Maurice, de nombreuses familles vivent dans des conditions précaires, confrontées à une offre insuffisante de logements sociaux et à des critères d’accessibilité restrictifs. Le point.
La problématique du logement occupe une place centrale dans le débat public actuel, notamment à la suite dees revendications de la députée de la circonscription n°14 (Savanne/Rivière-Noire) Véronique Leu-Govind concernant la régularisation des squatters du Morne et de Coteau Raffin. En réponse, Shakeel Mohamed, ministre du Logement et de l’Aménagement du territoire, a réaffirmé que la priorité serait accordée aux personnes déjà inscrites sur la liste d’attente de la National Housing Development Company (NHDC).
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La pénurie de logements sociaux constitue une préoccupation persistante. Selon le père Mongelard, défenseur engagé du droit au logement, « l’année dernière, la liste d’attente comptabilisait environ 30 000 demandeurs. Certains sont inscrits depuis 25, voire 30 ans. Plus l’âge avance, plus l’attente devient difficile ».
Il dresse un constat préoccupant : « De nombreuses familles subsistent dans des conditions particulièrement précaires à Tranquebar, Sainte-Croix ou dans la région Ouest de l’île. Ce ne sont pas des maisons, mais des taudis. Il faut réagir avant que la situation ne devienne explosive. »
Cette crise du logement se trouve amplifiée par plusieurs facteurs conjugués : une urbanisation galopante, un creusement des inégalités économiques, des pratiques de spéculation foncière et une production de logements insuffisante face à la demande. Par ailleurs, le coût élevé de l’immobilier rend l’accession à la propriété particulièrement ardue, notamment pour les ménages aux revenus modestes.
Des critères d’accessibilité rigides
Christiane Pasnin, de l’ONG La Caze Lespwar (Caritas Solitude), identifie l’un des principaux obstacles dans les critères d’attribution des logements sociaux. « L’absence de documents administratifs conformes constitue l’une des principales causes d’exclusion. Les exigences de la NHDC et de la Mauritius Housing Company se révèlent particulièrement strictes. Il arrive que des couples en concubinage de longue date soient contraints de régulariser leur situation par le mariage ou le divorce pour satisfaire aux critères d’éligibilité. Nous avons accompagné 48 familles l’an dernier dans leurs démarches d’inscription, mais nombreuses sont celles qui demeurent exclues du dispositif », souligne-t-elle.
Dans la foulée, elle évoque les obstacles considérables auxquels se heurtent les jeunes à leur sortie des « shelters » en matière d’accès au logement. « À 18 ans, lorsque ces jeunes quittent ces structures, ils sont souvent confrontés à une absence de solutions d’hébergement pérennes. La réintégration au sein du cercle familial s’avère fréquemment compromise, soit par l’impossibilité matérielle, soit par la réticence de leurs proches, les plongeant ainsi dans une situation de vulnérabilité extrême », expose-t-elle.
Elle souligne que les travailleurs sociaux, malgré leur engagement indéfectible, se trouvent confrontés à des obstacles systémiques dans leur mission d’accompagnement vers un logement adapté. L’accès aux logements sociaux représente un véritable parcours d’obstacles, où la rigidité des critères d’attribution conjuguée aux délais d’attente prolongés entrave significativement leur processus d’insertion sociale.
Elle souligne également que l’accès au financement représente un obstacle majeur : « Certains ménages s’acquittent de loyers mensuels compris entre Rs 7 000 et Rs 10 000, démontrant ainsi leur capacité à honorer un crédit immobilier. Néanmoins, nombreux sont ceux qui ne disposent pas des fonds nécessaires pour verser l’apport initial requis pour un logement social. Les critères varient entre la NHDC et la NSLD, et les montants des dépôts exigés découragent de nombreux candidats, inquiets de leur capacité à assumer les échéances », fait-elle comprendre.
Pour Christiane Pasnin, « la résolution de cette problématique nécessite une mobilisation concertée de l’ensemble des acteurs concernés. Il est impératif d’élever cette question au rang de priorité nationale, en élaborant des politiques publiques qui répondent non seulement aux aspirations des familles, mais prennent également en compte les besoins spécifiques des personnes isolées ».
La situation des squatters
Dans certaines zones comme Vallée-Pitot, la rareté des terrains constructibles contraint de nombreuses familles à s’installer illégalement. Sajida Dauhoo de SOS Poverty explique : « La topographie montagneuse rend la construction impossible dans ces quartiers, et l’absence d’espaces disponibles empêche le relogement des habitants. Certains érigent des abris précaires en tôle, mais beaucoup vivent dans une extrême précarité, souvent sans emploi ou aux prises avec des problèmes de toxicomanie. »
Elle met en lumière les conséquences de cette pénurie de logements. « Nous observons des situations où des grands-parents doivent accueillir leurs petits-enfants en raison de la toxicomanie de leurs parents. Des logements de deux pièces abritent parfois jusqu’à six personnes. Les complications liées aux successions s’ajoutent à ces difficultés : l’impossibilité d’obtenir les autorisations nécessaires empêche certains de construire sur des terrains familiaux. L’inaccessibilité au crédit ou l’augmentation des loyers rend toute solution pérenne impossible », précise-t-elle.
Quelles solutions ?
Face à l’ampleur de la problématique, les acteurs de terrain soulignent la nécessité d’une approche holistique. Le père Mongelard insiste : « Cette question dépasse le cadre gouvernemental et interpelle l’ensemble de la société. Le logement constitue le fondement de toute existence : sans abri, l’éducation des enfants et l’épanouissement personnel deviennent impossibles. »
L’accompagnement social est indispensable, ajoute Christiane Pasnin : « L’attribution d’un logement ne peut suffire sans un suivi approprié. Il est crucial d’accompagner ces familles dans leur réinsertion sociale, nombre d’entre elles ayant perdu leur dignité. Il faut aussi préparer les communautés à accueillir ces nouveaux habitants pour éviter la marginalisation. »
De plus, Christiane Pasnin pense qu’il est important d’identifier les familles vivant en situation de squat depuis longtemps. Pour cela, elle souligne la nécessité de travailler avec des partenaires sur le terrain, notamment les ONG et autres forces vives, afin d’adresser cette problématique du logement de manière efficace et durable.
Sajida Dauhoo abonde dans le même sens, soulignant l’importance d’une vision stratégique à long terme. « Au-delà de l’augmentation du parc de logements, nous devons encourager la mobilité résidentielle. Une réflexion approfondie sur l’intégration sociale des familles et l’amélioration des conditions de vie s’impose », fait-elle comprendre. « Il est particulièrement dramatique de constater que des personnes ayant épargné toute leur vie via un Plan Épargne Logement (PEL) se voient privées d’accès au logement en raison de leur âge ou de difficultés financières », se désole-t-elle.
Plus de 49 000 demandes en attente
Selon le ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire, au mois de janvier 2025, 49 363 demandes de logements sociaux étaient en attente. Ce chiffre est en constante évolution.
L’amiante dans les logements sociaux : Lalit interpelle Shakeel Mohamed
Le problème des maisons en amiante revient sur le devant de la scène. Rada Kistnasamy, responsable du dossier logement chez Lalit, a adressé une lettre au nouveau ministre du Logement, Shakeel Mohamed, afin d’obtenir des précisions sur l’avenir des logements toujours contaminés par cette matière dangereuse.
Selon Lalit, environ 1 500 habitations, réparties sur une cinquantaine de régions à travers Maurice, contiennent encore des plaques d’amiante. « Ces maisons, principalement situées dans les anciennes cités EDC, comme à Saint-Pierre, Goodlands et Rose-Belle, représentent un sérieux enjeu de santé publique. L’amiante en décomposition libère des particules toxiques qui mettent en danger les poumons des habitants », explique Rada Kistnasamy.
Un projet gouvernemental avait été annoncé pour démolir et reconstruire ces habitations, et un budget de Rs 800 millions avait même été voté en 2022. Toutefois, peu de progrès ont été observés. « Le gouvernement précédent n’a pas tenu ses engagements. Aujourd’hui, la situation ne fait qu’empirer, et les habitants sont davantage exposés aux dangers sanitaires. Nous avons demandé au ministre de traiter ce dossier en priorité. »
Zaheer Allam, urbaniste : « Il s’agit de mieux utiliser ce qu’on a déjà »
L’urbaniste Zaheer Allam estime qu’il faut une stratégie cohérente qui corrige les erreurs du passé, répond aux urgences du présent et anticipe les besoins de demain.
Le logement devrait-il être perçu comme un droit humain fondamental à Maurice ?
Absolument. Le logement est un droit humain fondamental, reconnu par l’ONU et inscrit dans plusieurs constitutions à travers le monde. Des pays comme la Finlande ont adopté des approches audacieuses, comme le « Housing First », réduisant drastiquement le sans-abrisme. À Singapour, l’État s’assure que presque tout le monde puisse accéder à un logement abordable.
À Maurice, on a tendance à trop laisser faire le marché, et ça pousse les prix vers le haut, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile. Si on ne repense pas notre approche, la crise ne fera que s’aggraver. Il est temps que l’État joue un rôle plus stratégique pour garantir un habitat accessible et durable pour tous.
Quelles sont les principales causes de la crise du logement à Maurice ?
Ce qui est intéressant, c’est que Maurice est plutôt bien classé en termes de taux de propriété, avec 90 % de « home ownership ». Mais ça, c’est surtout grâce à une culture où les familles construisent sur des terrains familiaux et où l’entraide joue un rôle clé. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème.
Aujourd’hui, avec la flambée des prix due à la spéculation et aux investissements étrangers, devenir propriétaire est de plus en plus difficile, surtout pour les jeunes et la classe moyenne. On manque aussi de logements abordables bien situés et de qualité. Et avec une gestion foncière qui favorise quelques acteurs, l’offre reste limitée.
D’autres pays régulent mieux leur marché. Par exemple, en Allemagne, les loyers sont encadrés, et à Singapour, l’État intervient directement.
Comment l’État peut-il mieux répondre aux besoins croissants de logements abordables ?
L’État doit être plus stratégique et ne pas laisser le marché tout dicter. On a besoin d’un vrai master plan qui répare les fractures du passé, répond aux défis d’aujourd’hui et s’aligne sur les tendances de demain. Si on investit massivement dans le logement, il faut le faire intelligemment, avec une vision à long terme, parce que c’est la vie de milliers de familles qui est en jeu.
Surtout, il faut arrêter de pousser le logement social en périphérie, loin des centres, dans des zones perçues comme peu désirables. On doit être plus inclusifs et intégrer ces projets au cœur de la ville. C’est bénéfique pour tout le monde : ça réduit les inégalités, dynamise l’économie locale et crée des quartiers plus vivants et équilibrés. D’autres pays l’ont compris, il est temps que Maurice prenne cette direction.
Quelles solutions innovantes pourraient être mises en place pour rendre le logement plus accessible à tous ?
Ce n’est pas seulement une question de construire plus, mais de mieux utiliser ce qu’on a déjà. Aujourd’hui, une grande partie de notre parc immobilier est sous-utilisée. Il y a des bâtiments vides, des actifs publics laissés à l’abandon, parfois en plein centre-ville ou en bord de mer. Pourquoi ne pas faciliter leur réhabilitation plutôt que d’aller bétonner toujours plus loin ? Avec des partenariats public-privé (PPP) bien pensés, on pourrait transformer ces espaces en logements abordables, et ce, plus rapidement et à moindre coût.
L’innovation, ici, n’est pas forcément toujours technique, mais administrative… Il faut simplifier l’accès à ces bâtiments, accélérer les démarches et encourager leur réhabilitation.
Shakeel Mohamed, ministre du Logement et de l’Aménagement territorial : « Si le logement est un droit fondamental, l’État doit en assumer la responsabilité »
«Aujourd’hui, 8 000 maisons sont en construction, dont 10 % destinées aux personnes inscrites sur le registre social. Pourtant, près de 49 000 personnes attendent toujours un logement, et ce chiffre ne cesse d’augmenter », constate Shakeel Mohamed, ministre du Logement et de l’Aménagement territorial. Il reconnaît que le nombre de ceux qui ne peuvent pas prétendre à un logement social est largement sous-estimé. La crise économique de la dernière décennie a plongé encore plus de familles dans la précarité, dit-il.
« Si l’on considère le logement comme un droit fondamental, alors l’État a la responsabilité d’y répondre. Mais tout ramène à une question centrale : comment financer cette politique sans alourdir davantage la dette du pays ? » Pour le ministre, il est impératif d’impliquer davantage le secteur privé : « Ce dernier doit jouer un rôle clé dans la construction de logements, et pas uniquement de logements sociaux. D’autres modèles doivent être explorés pour accélérer la cadence. Il faut aussi tenir compte des contraintes foncières, car la terre n’est pas disponible partout, et la topographie impose certaines limites. »
L’accession à la propriété, insiste Shakeel Mohamed, reste profondément ancrée dans la culture mauricienne. Mais face à la flambée des prix du foncier, il devient urgent d’encadrer le marché pour éviter les dérives spéculatives : « Il ne s’agit pas de protéger les riches, mais de défendre les plus vulnérables. La classe moyenne s’est élargie, mais elle reste fragilisée par la hausse des coûts. Une responsabilité sociale s’impose envers les Mauriciens. Certes, le pays a besoin d’investissements, mais pas au détriment de sa population. »
D’autre part, la Junior Minister Véronique Leu-Govind a récemment plaidé, tant le 1er février qu’au Parlement, en faveur de sa circonscription (Savanne/Rivière-Noire). Elle a défendu l’accès à l’eau potable et à l’électricité pour les squatteurs du Morne et de Coteau Raffin, ainsi que la régularisation des baux pour ces occupants installés dans ces quartiers depuis une vingtaine d’années.
Cependant, tout en reconnaissant la sensibilité de la situation, le ministre Mohamed maintient que la priorité doit être accordée aux citoyens officiellement enregistrés et en capacité de contribuer financièrement à leur logement : « Nous avons actuellement 50 000 personnes dûment enregistrées qui patientent depuis des années pour obtenir un logement dans l’espoir d’accéder à une vie plus confortable. Notre priorité absolue est de leur permettre d’y accéder. La priorité sera donnée aux personnes officiellement enregistrées et en situation régulière. »
Concernant la situation des squatteurs, le ministre est catégorique : « Ils doivent suivre la procédure légale et s’enregistrer officiellement. L’accès aux services essentiels comme l’électricité et l’eau ne confère pas automatiquement un droit de propriété sur les terrains occupés illégalement. Nous allons examiner cette problématique des squatteurs qui perdure depuis trop longtemps, que ce soit dans l’Ouest ou ailleurs. Nous devons respecter à la fois la lettre et l’esprit de la loi. Néanmoins, notre priorité reste d’accompagner les Mauriciens inscrits sur la liste d’attente depuis de nombreuses années. Les autres situations seront traitées ultérieurement. »
Patricia Adèle-Félicité, secrétaire générale de Caritas Île Maurice « Tout le monde n’a pas les moyens de devenir propriétaire… »
Quels sont les impacts sociaux immédiats et à long terme de l’inaccessibilité au logement sur les familles, en particulier celles à faibles revenus, à Maurice ?
Avec les changements annoncés au niveau de la National Housing Development Company Ltd (NHDC), un des moyens pour les familles d’accéder au logement, tout a été mis en suspens. La NHDC avait annoncé que les familles n’auraient plus de dépôt direct à effectuer, mais cette mesure n’a pas encore été mise en place.
Les dossiers de toutes les familles que Caritas île Maurice avait l’habitude de référer à cette instance et d’accompagner, ont été suspendus. Nous ne savons pas si cette décision sera appliquée ou non.
Concernant la question de l’accessibilité au logement, Caritas île Maurice gère deux abris de nuit : à St Jean et Port-Louis. Cependant, de nombreux hommes hébergés dans ces abris sont en rupture familiale et peinent à trouver un logement pour reconstruire leur vie, même lorsqu’ils ont un emploi. C’est un réel problème. Lorsqu’une personne rencontre des difficultés familiales, elle risque de devenir sans domicile fixe (SDF) et n’aura pratiquement aucun accès à un logement, que ce soit en location ou pour l’achat d’une maison.
L’accès au logement est extrêmement difficile, car un logement en location coûte rarement moins de Rs 8 000 à Rs 12 000. Une personne touchant uniquement le salaire minimum de Rs 17 000, et étant le seul soutien financier de la famille, comme c’est souvent le cas dans les familles monoparentales, rencontre de grandes difficultés pour se loger.
Peut-on parler de droits humains lorsque des familles sont contraintes de vivre dans des conditions de squattage ou d’insalubrité ?
Ce droit humain n’est définitivement pas respecté, tout comme le droit à un logement décent avec un cadre de vie approprié. Nous savons tous dans quelles conditions vivent les personnes qui squattent : absence d’eau courante, d’accès à l’électricité, de routes et de services de ramassage des ordures. Ces conditions précaires les forcent à vivre dans une extrême vulnérabilité.
Quel rôle l’État joue-t-il dans cette crise ?
Il est nécessaire que l’État mène une réflexion approfondie sur les types de projets de logement qu’il propose. Certes, la NHDC existe, mais tout le monde n’a pas les moyens de devenir propriétaire immédiatement.
Une solution serait que l’État mette en place des logements en location accessibles aux familles en difficulté. Ainsi, une famille monoparentale, par exemple, pourrait bénéficier d’un logement temporaire, puis devenir propriétaire lorsque sa situation se stabilise, notamment avec les enfants qui grandissent et un emploi stable pour le principal pourvoyeur.
Nous avons actuellement un système de location-vente, mais d’autres options devraient être envisagées. Beaucoup de personnes, malgré un emploi, doivent louer des logements à des prix exorbitants et dans des conditions difficiles. Il s’agit d’une véritable violence sociale lorsqu’une famille est contrainte de vivre dans une seule pièce pour un loyer de Rs 8 000 à Rs 10 000.
De plus, dans le secteur privé, il faut souvent payer deux à trois mois d’avance pour pouvoir louer un logement, ce qui constitue un obstacle majeur pour de nombreuses familles.
Les politiques de logement actuelles prennent-elles en compte les réalités socio-économiques des Mauriciens ?
Comme mentionné précédemment, il existe un réel décalage entre les prix des logements et les revenus des familles. Lorsqu’une personne doit payer un loyer disproportionné par rapport à son salaire et qu’il faut, en plus, s’acquitter de trois mois d’avance pour louer un logement, cela complique encore plus l’accès à un toit décent.
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