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Maternité : hausse de 10 % des grossesses précoces 

Environ vingt grossesses précoces ont été enregistrées à Maurice chaque mois de janvier à juin de cette année. C’est ce que révèlent les chiffres de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) qui note une hausse de 10 % depuis ces cinq dernières années. Une situation que le psychologue de l’organisme, Kunal Bhagan, trouve alarmante.

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147 C’est le nombre de grossesses précoces qui ont été référées soit par la Child Development Unit (CDU), soit  la police ou les diverses Organisations non-gouvernementales (ONG) à la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) depuis le début de cette année. Ce qui fait une moyenne de 20 cas par mois. En prenant en considération les chiffres de 2014 à 2018, c’est une moyenne de 225 cas annuellement. « C’est une situation alarmante d’avoir autant de grossesses précoces chaque année chez les jeunes filles de moins de 18 ans. Dans certains cas, il s’agit d’une deuxième grossesse de celles qui ne suivent aucune méthode de contraception », explique le psychologue Kunal Bhagan qui est aussi responsable du Drop In Centre de la MFPWA. 

Il précise que plusieurs méthodes de contraception sont proposées aux jeunes, mais que les moins de 16 ans doivent au préalable avoir le consentement de leurs parents. Mais il note que peu nombreux sont enclins à suivre les sessions d’information ou les différentes méthodes : l’implant (qui consiste à mettre une baguette sous le bras de la fille afin qu’elle ne tombe pas enceinte) ; la piqûre de contraception (qui a une validité de trois mois) ; et la pilule de contraception à prendre tous les jours. 

Selon lui, l’usage du préservatif est assez « risquant » car certains ne savent pas l’utiliser ou n’en n’ont pas forcément sous la main au moment où ils ont envie de passer à l’acte. « Ils ne réalisent pas les conséquences d’avoir des rapports sexuels sans protection », dit-il. En outre, filles comme garçons peuvent se retrouver avec une infection sexuellement transmissible : syphilis, VIH ou gonorrhée. Kunal Bhagan souligne qu’avoir plusieurs partenaires sexuels est un comportement très à risque également. 

Les grossesses précoces sont dues à un problème sociétal. Tel est l’avis de Priscilla Bignoux, responsable des régions au sein du Mouvement d’aide à la maternité (MAM). « Il y a tellement de problèmes au sein des familles (séparation ou divorce, famille recomposée, enfants qui se retrouvent ballotés entre les deux parents) que l’éducation sexuelle ne se fait pas », explique-t-elle. Un avis que partage également Kunal Bhagan. Ajouté à cela, les jeunes sont aussi confrontés aux pressions de leurs pairs, ce qui fait qu’ils ont tendance à les imiter afin d’être dans leur groupe.

Priscilla Bignoux est d’avis que de nombreux parents sont tellement focalisés sur la réussite académique de leur enfant qu’il n’y a pas suffisamment de place ou de temps pour le dialogue parents-enfants. « Quand un enfant veut des réponses à ses questions et qu’il ne le trouve pas au sein de sa famille, il va le chercher ailleurs avec ses amis ou dans les médias ou sur Internet où les exemples ou modèles ne sont pas forcément bons », fait-elle ressortir. Priscilla Bignoux ajoute que les jeunes sont confrontés à leurs pulsions et qu’ils ne pensent qu’à satisfaire leurs besoins. « Dans certains cas, il y a aussi des adultes qui abusent de jeunes filles en manque d’affectivité en leur faisant certaines promesses », dit-elle.

29 naissances dans la tranche d’âge de 10 à 14 ans

Selon les chiffres disponibles de Statistics Mauritius, 29 naissances dans la tranche d’âge de 10 à 14 ans ont été enregistrées en 2018. Depuis 2013, le nombre oscille entre 28 et 30. Chez les 15 à 19 ans, le nombre de naissances a été de 1 024. Ce qui représente une légère hausse en comparaison à 2015 où le nombre était de 1 010. Mais en 2013, le nombre était de 1 179 dans cette tranche d’âge. 

En ce qu’il s’agit des grossesses précoces, le nombre était de 208 en 2014 pour passer à 297 en 2018. Mais il ne s’agit là que des cas référés à la MFPWA. En outre, il y a eu des variations avec des chiffres en dents de scie. (Voir tableau).

Nombre de naissances par année

Âge Année          
  2013 2014 2015 2016 2017 2018
10 à 14 28 27 27 24 30 29

Nombre de grossesses par année

Année Nombre
2014 208
2015 195
2016 217
2017 207
2018 297
2019 (jan-juin) 147

Nombre de grossesses précoces rapportées en 2019

Mois Nombre
Janvier 26
Février 20
Mars 20
Avril 34
Mai 26
Juin 21
 

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