Malgré la pluie et des ventes encore timides, l’approche de Noël et du 13e mois insuffle un air festif dans les rues animées de la capitale, où des marchands ambulants ont trouvé de nouveaux quartiers.
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Chassés des rues principales, les marchands ambulants ont trouvé une nouvelle stratégie : s’associer avec de petits magasins. Ils ont ainsi pu se fixer dans les rues Farquhar, La Reine, Desforges, Royale et Corderie. Ils ne sont plus ambulants ; ils ont désormais « fixes ».
La rue Farquhar grouille de monde en ce mercredi 11 décembre. Cependant, une petite pluie a forcé les magasins et autres marchands ambulants qui avaient pris place sur les trottoirs à bâcher leurs produits pendant un long moment.
Parmi ces colporteurs, il y a Bruno, 58 ans. Il vend à 4 pour Rs 100 les torchons de cuisine, joliment brodés et coloriés. « Cela fait 20 ans que je vends des torchons et d’autres produits. Je gagne honnêtement ma vie. Quand le travail ne marche pas trop, je m’engage en tant qu’aide-maçon. J’attends une meilleure vente la semaine prochaine avec Noël », nous confie-t-il. Il en a vendu au total une quarantaine, mercredi. « Pas assez pour gagner ma journée, mais c’est quand même quelque chose », lâche Bruno, l’air épuisé.
Plus loin, une petite famille : Christina, la maman, et ses trois enfants, Hope, Grace et Mathias, ainsi que sa jeune belle-soeur Judith. « On est là pour faire du lèche-vitrine, on va voir s’il y a des choses intéressantes », dit-elle. Nous les croiserons effectivement un peu plus tard, en pleins achats de guirlandes et de boules pour orner le sapin.
« Finalement, nous allons revenir la semaine prochaine quand le 13e mois sera versé », souligne Christina.
Bholah est propriétaire d’un magasin. Il est de ceux qui permettent à des marchands ambulants de travailler devant son magasin, moyennant une location : « Ils se font chasser par les policiers, alors, je leur permets de vendre leurs produits devant mon magasin, cela permet d’avoir une plus large variété et d’attirer des clients. » La frénésie d’achats se fait-elle déjà sentir ? « Pas encore, la vente est lente, mais la semaine prochaine, avec le boni de 13e mois, et pourquoi pas le 14e mois, cela va être la fête pour tous », répond Bholah.
Ally est vendeur par intérim. À 60 ans, il tente de perpétuer une tradition familiale de plusieurs générations. « Nous sommes là depuis des années. On vend de tout, des casquettes, des caleçons, des chaussettes, des culottes, des bas, des bracelets pour dames. Bref, ‘ena zis tou’. » À la rue Corderie, les trottoirs sont bondés exclusivement de rideaux, en lin, en toile, en filet. Ceux-ci rivalisent de tons, de couleurs et de tailles. Simla est en compagnie de sa mère. Elles cherchent de nouveaux rideaux pour leur salon. « Nou pe gete, pou bizin aste kar lane pe koste ek la Nwel. Tou le lane nou sanz rido, se enn koutim kot nou sa », nous dit la quinquagénaire habitant le Nord du pays.
Ainsi, malgré une pluie qui a forcé les marchands à abriter leurs produits et les clients à se mettre à l’abri, les rues de la capitale, surtout celles qui sont les plus fréquentées, avaient un air festif, bien que le 13e mois n’ait pas encore été versé pour la plupart.
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