Mamans et créatrices de contenu : mode d’emploi

Ce sont des mamans dans le vent, qui suivent les tendances et font découvrir leurs univers à leurs enfants et leurs abonnés. Être maman influenceuse ou créatrice de contenu demande de pouvoir jongler entre de nombreuses responsabilités. Incursion dans leur quotidien.

Dhavina Sumessur : «J’ai gagné 3 000 nouveaux abonnés pendant ma grossesse»

Dhavina Sumessur, aussi connue comme therealdhavina sur Instagram, compte plus de 12 000 abonnés. À 32 ans, cette Brand Manager dans la grande distribution et mère d’un fils de 15 mois, n’est plus à présenter sur la toile. Active depuis un peu plus de quatre ans, elle est passée du statut d’influenceuse à maman influenceuse en l’espace de deux ans. 

De sa grossesse à son accouchement, elle a fait vivre à ses abonnés toute l’authenticité d’une vie de mère. Tant et si bien qu’elle raconte avoir gagné 3 000 nouveaux abonnés durant sa grossesse. « C’est la preuve que mes abonnés s’identifient à moi. D’ailleurs, je touche surtout la tranche d’âge entre 24 et 34 ans. Je leur livrais mes réalités, leur donnais des conseils », avance-t-elle. 

Sa page, initialement dédiée à la mode et où elle proposait des looks tendances, a été convertie en page personnelle. Elle y partage son mode de vie. « La gestion du temps est souvent le plus gros problème lorsqu’on travaille à temps plein et qu’on est maman. Je me retrouve à sacrifier mon temps de repos pour créer du contenu. Parfois, il m’arrive d’attendre que mon fils s’endorme pour faire des vidéos dans un silence le plus total. » 

Bien qu’elle soit très présente sur les réseaux sociaux, Dhavina Sumessur a choisi de ne pas exposer le visage de son enfant, bien qu’elle soit sollicitée pour des campagnes en tant que mère. « On s’est mis d’accord avec mon époux de l’afficher sans mettre son visage. Je ne juge pas le choix des mamans qui le font. On le voit de dos, on l’entend mais je fais comprendre aux marques que je ne vais pas l’afficher et jusqu’ici les collaborations se passent très bien. » 

Elle est sollicitée pour des collaborations pour des vêtements pour enfants, par exemple. « Je me tourne uniquement vers des marques qui correspondent à mon mode de vie. J’ai des abonnés bienveillants et je souhaite les conserver. J’apprends d’eux autant qu’ils apprennent de moi. »

Melissa Blackburn : «Mes enfants sont parfois approchés pour des collaborations»

Le point commun de ces mamans, c’est qu’elles choisissent elles-mêmes les contenus dans lesquels elles voudraient que leurs enfants ou elles figurent. Melissa Blackburn fait partie de ces mamans authentiques qui proposent des contenus « lifestyle » sur les réseaux sociaux. 

Alors qu’elle travaille à temps plein comme Head of Design & Product Development dans une compagnie de textile, la maman d’Elliot et Luisa confie avoir réussi à planifier son emploi du temps en fonction de ses responsabilités. « Je choisis les marques avec lesquelles je collabore. Celles-ci correspondent généralement à mon style, ma personnalité et mon mode de vie », précise-t-elle. 

Aujourd’hui, elle représente plusieurs marques locales et internationales, le plus souvent seule ou avec ses enfants pour des marques pour enfants ou des projets axés sur la famille. « Il arrive aussi que mes enfants soient sollicités seuls et que je fasse l’accompagnatrice », explique-t-elle. 

Ses week-ends sont bien chargés, entre vidéos de styling, de recettes ou DIY. Ses enfants ne sont jamais bien loin et mettent souvent la main à la pâte tandis que son époux est derrière la caméra. Le seul sacrifice reste celui du temps, entre les préparations et le montage d’une simple vidéo qui ne va durer que 20 secondes.

« Aujourd’hui, les enfants sont bien plus connectés que nous ne l’étions auparavant. Tout est plus accessible. Mes enfants sont nés dans un monde créatif avec une maman créatrice de mode et un papa musicien. » En effet, à force de voir leur mère faire des vidéos, ils ont fini par se prêter au jeu.

Toutefois, Melissa Blackburn souligne les inclure dans ses projets seulement s’ils en ont envie. Elle a développé autour d’elle une communauté assez « mature », dit-elle, et qui partage les mêmes valeurs et centres d’intérêt qu’elle. « Je ne publie que ce que j’ai envie de partager avec ma communauté, le reste est privé. »

Vandana Appadoo : «Je n’expose pas ma fille pour préserver son innocence»

Elle a fait de sa passion pour la création de contenu son métier et se spécialise aujourd’hui dans le digital marketing. Vandana Appadoo, 33 ans, maman d’Elliana, 5 ans, compte 15 000 abonnées sur Instagram et tout autant sur Facebook et TikTok. 

La créatrice de contenu, qui collabore avec Business Empire Program, a lancé son entreprise, Elliana digital creative. Élue best social media influencer for fashion, beauty & lifestyles, elle est suivie par des femmes de toutes les tranches d’âge. « Beaucoup de jeunes et moins jeunes femmes se retrouvent en moi. Je suis une mère célibataire qui inspire. Je transmets des messages positifs », explique-t-elle. 

Elle a décidé, toutefois, de ne pas exposer sa fille sur ses vidéos ou ses « lives ». « Je tiens à préserver son innocence. Nous avons déjà été victimes de persécution dans le passé à cause de la jalousie des gens. » 

Vandana Appadoo surprend toutefois souvent sa fille, qui est adepte de YouTube, devant la caméra réalisant des vidéos. « Je garde ses vidéos pour moi, même si les rares fois où je les ai mises sur les réseaux sociaux j’ai eu beaucoup de retours positifs et d’encouragements car c’est une petite fille très futée. J’ai expliqué à ma fille ce que je fais et pourquoi je le fais. »

Marine Ferrat : «Beaucoup de parents s’identifient à nous»

Avec 57 000 abonnés à son compteur, cette créatrice de contenu et entrepreneuse est la maman, depuis deux ans et demi, d’une petite Given Skye. Marine Ferrat, connue comme Marine Fantasea sur Instagram, explique qu’elle est le plus souvent seule, mais elle inclut parfois Given Skye dans ses campagnes au niveau de la création de contenu. Surtout lorsque ses clients sollicitent des contenus en famille. 

« Parfois, elle reçoit aussi des vêtements ou autres items dont je fais la promotion sur ma plateforme. Nous avons même fait une campagne pour une marque internationale de céréales pour bébés ensemble. Elle en était au centre », dit-elle.

L’organisation est le maître mot pour Marine Ferrat mais elle a également du soutien. « Tout est organisé et planifié en avance. Mes dates de publication sont entrées dans mon calendrier. Je ‘shoot’ le contenu en amont avec ma photographe Melissa et je l’envoie aux marques afin qu’elles valident avant la date de publication », indique-t-elle. 

Marine Ferrat souligne élever sa fille dans des valeurs familiales avec un accent sur le travail et l’ambition. « Given Skye voit sa maman travailler chaque jour et elle prétend même ‘travailler’ sur mon ordinateur. Se montrer sur les réseaux a toujours fait partie de mon couple et de ma famille. Le monde digital est en grande partie la raison du succès de mes entreprises et fait partie intégrante de ma vie. »  

La créatrice de contenu confie être suivie par une communauté bienveillante qui adore sa fille. « Ils veulent la voir chaque jour et quand je ne publie pas de story d’elle, je reçois plein de messages. Je pense que le fait d’avoir un statut de maman me rend plus ‘normale’ pour beaucoup de personnes et les parents s’identifient souvent à nous, ce qui est normal car nous vivons tous les mêmes choses. » 

Elle vient de signer pour la promotion d’une marque de vêtements pour enfants qui s’installe à Maurice. Sa fille Given Skye sera au centre de la campagne.