Le secrétaire général du PMSD donne la réplique à Roshi Bhadain et le met en garde. Il évoque également la partielle au No 18 que défendra le poulain bleu Maraye Jr, choisi par ses mérites et non de par son appartenance ethnique, soutient-il.
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Révolu est le temps des mamours entre Roshi Bhadain et le PMSD. Le leader du Reform Party accuse les Bleus de l’avoir incité à quitter le gouvernement. Que lui répondez-vous?
Roshi Bhadain nous avait fait part de son intention de démissionner. Nous lui avions dit que cela devait être une décision de concert. Sauf qu’il a démissionné sans nous concerter. Nous lui avions dit que l’électorat du No 18 ne veut pas d’une partielle et que le combat devait se faire au Parlement. Il ne nous a pas écoutés. Qu’il prenne ses responsabilités. S’il veut maintenant nous critiquer, nous avons sa monnaie de change.
« Si les autres partis veulent soutenir le candidat du PMSD lors de la partielle, ils sont les bienvenus »
Bhadain sort l’artillerie lourde contre le PMSD, avec lequel il avait des atomes crochus il y a quelque temps. Xavier-Luc Duval voulait même qu’il soit sur le ‘front bench’ de l’Opposition. Comment les choses se sont-elles envenimées ?
Il a choisi de démissionner. Qu’il ne nous jette pas le blâme. Je dirais à Roshi Bhadain de ne pas ‘grat ledos malerr’. Notre campagne n’a pas encore commencé. Et encore moins n’avons-nous sorti l’artillerie lourde. Quand nous allons le faire, ça va faire mal.
Pourquoi le PMSD a-t-il porté son choix sur Dhanesh Maraye pour être son candidat à Belle-Rose/Quatre-Bornes ?
Ce garçon a plusieurs atouts. Il est un professionnel et a un parcours exemplaire comme comptable. Le plus important, il est un habitant de Sodnac. Dhanesh Maraye est un jeune avec des visions modernes pour l’avenir du pays. Il faut du sang neuf, sinon le pays ira à sa perte.
Est-ce que le choix de Maraye junior n’a pas été fait sur une base ethnique ?
Au PMSD, nous disons non au communalisme et au castéisme. Nous croyons dur comme fer dans le mauricianisme. Chez nous, l’ethnicité n’a point d’importance. Nous prenons en compte les compétences. Dhanesh Maraye a été choisi par mérite et non pour sa caste. Il est jeune, professionnel et compétent. C’est cela qui a fait pencher la balance.
« Je dirais à Roshi Bhadain de ne pas ‘grat ledos malheur’ »
Il semble que le candidat du Parti travailliste, à savoir Arvin Boolell soit le favori au no 18…
Une élection n’est jamais gagnée ou perdue d’avance. Néanmoins, le feedback que nous avons sur notre candidat est positif. Nous avons une bonne assise. Nous sommes confiants que la population de Belle-Rose/Quatre-Bornes votera pour l’avenir, soit pour quelqu’un qui sera là dans 30 ans. Et à l’heure que je vous parle, si l’élection partielle est pour demain, le PMSD la remporterait.
Est-ce qu’il y a un rapprochement entre le PMSD et les Rouges ?
Ce n’est pas vrai du tout. Nous sommes satisfaits de notre campagne en solo. Cependant, si les autres partis veulent soutenir le candidat du PMSD, ils sont les bienvenus. Une chose est sûre : notre candidat reste quoiqu’il arrive.
Alan Ganoo souhaite un candidat unique de l’opposition. Êtes-vous sur la même longueur d’onde que le président du MP ?
Il n’est pas question qu’on retire notre candidat. Toutefois, comme je le disais, si les autres veulent nous soutenir pour cette partielle, nous ne sommes pas contre. Je dirai néanmoins que c’est bien pour la démocratie d’avoir plusieurs candidats qui ont des différentes idées et qui sont de différentes tendances. C’est bon de laisser le choix à l’électorat.
C’est ainsi que fonctionne un pays démocratique où tout le monde est libre de placer son candidat et laisser le soin à la population de trancher. Nous avons une jolie combinaison. Nous avons un programme, nous avons le candidat idéal et le PMSD est un parti national. Plus que jamais, nous sommes convaincus que cette combinaison nous mènera vers la victoire.
Cette partielle ne fragmente-t-elle pas davantage l’opposition et ne fait-elle pas le jeu de l’AllianceLepep ?
Est-ce que le gouvernement alignera un candidat ? Ou est-ce qu’il sent déjà la défaite et a décidé de fuir ? Tout ce que je peux dire, c’est que le response sur le terrain est formidable. Nos troupes sont mobilisées et enthousiastes. Nous allons vers une victoire pour la partielle. Nous aurions préféré des élections générales. Ce gouvernement est une malédiction pour le pays qui sombre de jour en jour. Il faut aller vers des élections générales au plus vite. Déjà, nous avons un Premier ministre qui est passé par l’imposte et qui ne peut prendre des décisions. De surcroît, vu le nombre de scandales, ce n’est plus possible de continuer.
Le No 2 du gouvernement, Ivan Collendavelloo, se pose toujours la question pourquoi le PMSD a quitté le gouvernement. Donnez-nous la réponse…
Ivan Collendavelloo est, soit aveugle, soit il ne veut pas comprendre. Semaine après semaine, il y a des scandales. Il n’a toujours pas compris la raison de notre départ. Ce gouvernement est lié aux scandales. Et le PMSD ne pouvait pas les cautionner.
Il reproche aussi au PMSD d’avoir heurté la sensibilité des Rodriguais avec la PNQ du leader de l’opposition. Est-ce que c’est un règlement de compte personnel à cause du changement d’appellation de l’aéroport de Rodrigues ?
Pas du tout. Est-que le PMSD pouvait rester les bras croisés face aux problèmes auxquels font face nos frères et sœurs de Rodrigues ? Problèmes de fourniture d’eau, un gynécologue pour une quarantaine de personnes… Nous avons un ministère pour Rodrigues. À quoi bon si nous ne pouvons pas poser de questions ? S’il y a la famine dans l’île, est-ce qu’on va se laver les mains ? Nous devons nous intéresser au sort des Rodriguais. Puis, le leader de l’opposition n’est pas seulement pour Maurice, il l’est aussi pour Rodrigues, Agalega et les autres territoires de la République.
Le PMSD était à Rodrigues pour consolider ses assises et veut même placer ses candidats lors des prochaines élections générales…
L’accueil que nous avons reçu était chaleureux. Nous sommes en communication avec nos camarades rodriguais tous les jours. Dans une quinzaine de jours, nous allons y retourner. Dans tous les villages, nous avons déjà des délégués. Le travail se fait. Nous sommes confiants de la manière qu’évoluent les choses dans l’île.
Cela ne contredit pas un peu l’autonomie de Rodrigues ?
Il faut faire la différence entre autonomie et indépendance. Rodrigues, bien qu’autonome, fait partie de la République de Maurice. D’ailleurs, c’est le vœu des Rodriguais qui ont perdu confiance en l’OPR, le MR et le FPR. Ils ont fait appel à nous et nous ne sommes pas restés insensibles. C’est à la suite de leur demande qu’une délégation s’est rendue à Rodrigues. Vu l’accueil chaleureux qui nous a été réservé, nous avons compris que les Rodriguais avaient envie que le PMSD revienne. Ils ont confiance que notre parti peut apporter des changements à Rodrigues.
La drogue fait ravage et le PMSD en fait ses choux gras. Mais pourquoi il n’y a pas eu de PNQ sur la question jusqu’ici ?
Il y a une commission qui siège. Nous laissons la commission faire son travail pour ensuite soumettre son rapport. Par la suite, nous viendrons avec des questions. Nous ne pouvons le faire sans avoir pris note du rapport de la commission Lam Shang Leen. Si nous posons des questions maintenant, les membres du gouvernement diront qu’il n’y a pas de rapport. C’est un peu ce qu’ils ont fait quand nous avions demandé à Raouf Gulbul de step down après qu’il a été incriminé par une trafiquante de drogue et un ex-détenu.
Où en sont les choses par rapport aux menaces du vice-Premier ministre Showkutally Soodhun contre Xavier-Luc Duval ?
Nous espérons que l’interrogatoire de Showkutally Soodhun sera genuine. Nous pourrions par la suite conclure si la justice à Maurice est à deux vitesses. Par ailleurs, après les propos qu’il a tenus, il est clair que le ministre du Logement et des Terres n’a pas sa place au Parlement. Xavier-Luc Duval envisage de déposer une private prosecution contre lui.
Alvaro Sobrinho menace de poursuivre votre leader pour diffamation…
Si une personne menace le leader de l’opposition, c’est parce qu’il fait bien son travail. Nous sommes là pour empêcher la corruption, le népotisme et autres. Comme l’a dit notre leader, c’est une tentative de le museler. Xavier-Luc Duval n’a peur de personne. Il y a eu des violations dans cette affaire et c’est cela que nous avons éclaté au grand jour. Nous attendons toujours le rapport Kroll.
Le PMSD serait populaire dans les régions urbaines, dit-on. Comment se passe désormais son ancrage dans les villages surtout que le parti se positionne comme un parti national ?
Le PMSD est un parti national. Dans les 20 circonscriptions, nous avons une équipe qui travaille. Prochainement, nous serons présents dans 21 puisque Rodrigues sera aussi inclus. Le PMSD aura des candidats dans toutes les circonscriptions pour les prochaines élections.
Vous avez inauguré des cellules à travers l’île. Quelle est la situation ?
Les réunions se font. Nous sommes présents dans les régions rurales et urbaines. Nous prônons une politique de proximité. Nous sommes toujours à l’écoute. Les vacances parlementaires sont meublées pour nos députés qui sont sur le terrain. Et surtout, nous nous préparons pour la partielle.
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