L’environnement urbain dans lequel évoluent la plupart d’entre nous ne nous laisse aucun répit.
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Rongés par le stress, nous perdons tout contact social et cessons de vivre. Nous ne faisons que survivre. Mais certains tentent de briser ce cycle infernal en se ressourçant dans la nature et ce, malgré de basses tempéatures.
Course contre la montre pour aller au boulot. Même angoisse pour rentrer chez soi. Voilà notre lot quotidien. Les yeux rivés sur nos écrans d’ordinateur ou nos smartphones, nous fonctionnons comme des automates, en pilotage automatique. L’interaction avec nos congénères est quasi inexistante. Ce qui influe considérablement sur notre mental.
Il est donc essentiel de trouver le moyen de s’évader. Rien de mieux que de renouer avec la nature pour y parvenir. Comme le confirme Roshan Jhummon, 31 ans, un amoureux de la nature doublé d’un ergothérapeute, dont le rôle est d’accompagner au quotidien des personnes souffrant de handicaps moteurs ou psychomoteurs. « La nature nous procure tout ce dont nous avons besoin pour vivre. En s’éloignant d’elle, on s’inflige un mal artificiel. Lorsqu’on s’approche d’elle, elle nous soigne aux plans physique, mental et spirituel », explique-t-il.
Des plantes vertes au travail, des émotions liées aux fleurs, les effets du soleil sur notre humeur et nos comportements… De par sa nature, l’être humain est très lié à son environnement. Roshan Jhummon précise que ceux qui ne peuvent apprécier la nature changent tôt ou tard de perspective. « Elle nous montre perpétuellement sa beauté, sa puissance, ses dangers et ses faces cachées. Elle est notre source d’oxygène. En s’éloignant de la nature, on s’égare de cette source de vie. Vivre dans un environnement artificiel à plein-temps finit par nous stresser et nous rendre malades. Que fait le médecin par la suite ? Il nous prescrit des vacances pour qu’on change d’air. »
L’ergothérapeute ajoute qu’on se sent déjà mieux quand on s’approche d’une forêt. « Imaginez-vous marchant en pleine forêt avec des arbres à perte de vue et des oiseaux qui chantent… La nature est pleine de philosophie : cette petite plante qui pousse sur un rocher ou encore l’arbre qui se tient au bord d’une falaise. »
D’ailleurs, poursuit-il, c’est une des raisons pour lesquelles certains aiment prendre le large et marcher en pleine nature quand ils sont stressés. Roshan Jhummon souligne l’importance de stimuler ses sens pour avoir un meilleur équilibre. « La nature nous permet d’écouter les bruits des feuilles, de regarder les animaux ou de sentir le vent effleurer notre peau. Chaque être humain est davantage attaché à un sens qu’à l’autre. Pour se détendre, certains contemplent les vagues et apprécient le bruit qu’elles font en s’écrasant sur le rivage. C’est une thérapie à part entière. »
Earthing Therapy
Roshan Jhummon évoque la méthode Earthing ou Grounding, qui a de multiples bienfaits sur le corps humain et le mental. Plusieurs personnes, selon lui, suivent déjà cette thérapie sans le savoir. « Il s’agit tout simplement d’être en contact direct avec la nature. Marcher pieds nus dans la terre ou sur des rochers, le gazon et le sable, par exemple. »
Une centaine d’études, selon l’ergothérapeute, ont prouvé que le simple fait d’être en contact avec la nature réduit la production de cortisol, une substance dans notre cerveau qui nous permet de ressentir le stress. La nature, dit-il, est chargé d’électrons négatifs et quand le corps de l’être humain est surchargé, elle absorbe ces électrons surnuméraires.
Il existe, précise-t-il, des groupes qui font du yoga au bord de la plage ou qui méditent au cœur de la nature. « Il y a des trails qui sont organisées dans les réserves naturelles, en forêt et à la montagne. Sans compter un intérêt grandissant pour des immersions dans la nature grâce au sport à sensations fortes, à des rites chamaniques et à des fêtes psychédéliques, entre autres activités en plein air. »
Quelle fréquence recommande l’amoureux de la nature pour les sorties en plein air ? Au minimum une fois par mois, en famille, entre amis ou encore seul, répond-il. Roshan Jhummon en sait quelque chose, car il pratique, en hiver comme en été, des activités physiques en pleine nature. Du cyclisme aux randonnées, en passant par le camping à la plage, en montagne ou en forêt. La nature a d’ailleurs aidé l’ergothérapeute à se transformer sur le plan spirituel et à développer son estime de soi.
Partons du bon pied avec Roy Rouget
Amoureux de la nature, Roy Rouget (39 ans) est Compliance Manager de profession. En été comme en hiver, il n’a pas froid aux yeux. Il parcourt les sentiers pour faire le plein d’énergie. « La nature est comme une drogue. » Si en été, il effectue ses randonnées en short et en t-shirt, il avoue prendre un peu plus de précautions en hiver, pour ne pas tomber malade. « Un bon coupe-vent pour ne pas attraper froid et le tour est joué. »
Roy Rouget explique que, de nos jours, la technologie et le bruit des zones urbaines accaparent sans cesse notre attention, nous empêchent de nous concentrer et que cela a un impact sur nos fonctions cognitives. « On se sent submergé par les contraintes de la vie urbaine, les connexions 24 /7. Cela augmente la fatigue mentale et affecte nos pensées créatives », dit-il.
Marcher au milieu des arbres a un pouvoir déstressant sur Roy Rouget. Pour lui, il est donc important de se retrouver en pleine nature. « Elle laisse le cerveau se reposer, restaure l’attention et diminue l’anxiété. » Et d’ajouter que le simple fait d’avoir une vue sur la nature, peut dynamiser notre mental.
« Quand on est concentré sur une tâche, cela fatigue. De ce fait, aller se ressourcer en pleine nature ne peut qu’être bénéfique. »
Les premières armes
Sa passion pour la randonnée remonte à une dizaine d’années. Il fait ses premières armes avec le Centre d’excursion de Beau-Bassin. Après des débuts un peu difficiles, les choses se sont améliorées. Un dimanche par mois, il se retrouve avec ses amis pour faire de la randonnée. Au fur et à mesure, presque tous ses dimanches sont consacrés au sport détente qu’est la randonnée. Il rejoint les groupes Vivre en plein air (VEPA), Pat Loisir et Marsloin. Au fil des rencontres, ses amis et lui ont constitué un petit groupe pour aller vivre leur passion pour la randonnée à la Réunion, avec comme défis de faire le GR R2 qui est la grande traversée de la Réunion, longue de 165 km avec 10 km de dénivelé positif.
« Cela a été une expérience très enrichissante dont je garde plein de bons souvenirs avec mes amis Julien, Kerr, Rajendra et Rakesh. Depuis, je pars chaque année à la Réunion pour vivre ma passion. » Que ce soit à la Réunion, en Afrique ou ailleurs, Roy Rouget ne rate jamais une occasion de faire de la randonnée. Il avoue qu’il ne s’en lasse jamais, car de se connecter et de s’imprégner de cette nature vivante, est à chaque fois une expérience différente.
Lieu de prédilection
Roy Rouget varie souvent les tracés, car il estime qu’il est essentiel de prendre le temps d’apprécier, d’écouter et de ressentir la splendeur de la nature sous toutes ses formes. Quand ce ne sont pas les différents sentiers des Gorges de La Rivière-Noire, le jeune homme escalade les montagnes Pieter Both ou Le Morne. Néanmoins il a une préférence pour Le Pouce, aux aurores, dit-il.
Bélinda P., (37 ans) : « Il faut cultiver son jardin »
Cette phrase énigmatique de Voltaire, « il faut cultiver notre jardin », se révèle être plus qu’un adage de jardinier. Elle nous renvoie à quelque chose de moins palpable et de plus intime, affirme Bélinda P. (37 ans), de Flic-en-Flac.
« Être en contact avec la nature m’est vital. Cultiver son être intérieur, se reconnecter à sa terre nourricière et à son moi profond. Et puis tout simplement décompresser après une semaine de travail. C’est dans cette même optique que je fais de longues marches sur la plage ou des randonnées dans des endroits magnifiques de l’île, en hiver comme en été. »
Il y a quelques années, un concours de circonstance, notamment la perte de son boulot, a incité Bélinda à faire sien l’adage voltairien. Elle s’est rattachée à sa définition stricto sensu et a commencé à travailler la terre. Avec l’aide précieuse d’une copine, elle a réalisé un jardin vertical (il faut dire qu’elle a la chance d’avoir un grand balcon) et y fait pousser des salades, des aubergines et des herbes aromatiques dans de grosses bouteilles en plastique découpées, voire dans du bambou. Elle consomme ainsi des légumes sans pesticide et ... fait des économies.
En ce moment, elle est à fond dans la culture des tomates cerises. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle récoltait ses lalos. S’il y en a un qui râle, c’est son mari. « J’en ai marre de manger de la salade», dit-il. Chez Bélinda, la roquette, le mesclun, la laitue poussent « comme de la mauvaise herbe ».
« Je pourrais presqu’en revendre », dit-elle. Et d’avouer qu’elle attend le week-end avec impatience pour pouvoir tripoter la terre, semer et voir pousser ses légumes. « C’est une sensation inégalée. D’aucuns pensent que c’est exagéré de parler de retour aux sources et à l’essentiel. Mais pour moi, c’est exactement cela. »
En plein air à Sodnac
Raina Ram et son frère escaladent la colline de Candos, pour la première fois en 2017. Elle découvre le Sodnac Wellness Park et, depuis, elle y fait du jogging les dimanches, vers 16 heures.
Cette Business Development Executive de 29 ans explique que dans ce lieu qu’elle fréquente depuis un an, plusieurs activités physiques peuvent se pratiquer en même temps, en plein air : escalader la colline, faire de la gym, pratiquer le yoga et faire du jogging, entre autres. « La pente de ce parcours est intéressante car elle requiert plus d’efforts lorsque l’on court. Le jogging n’est pas monotone. J’adore aussi la verdure autour qui me permet de faire le vide et de respirer à pleins poumons, loin de la pollution en ville.»
Aller au Sodnac Wellness Park les dimanches, en été comme en hiver, permet à Raina Ram de courir tranquillement et d’évacuer son stress après une semaine au boulot.
En quoi est-ce différent de faire du sport en plein air au lieu de faire de la gym en salle ? Déjà, l’un se fait en plein air et l’autre dans un espace fermé. De plus, les exercices ne sont pas les mêmes. Idem en ce qui concerne l’état d’esprit…
Entre ciel et terre
Bravant la température hivernale, Hans Pierre Louis pratique le yoga à Poste-Lafayette. Cet endroit paisible, entre ciel et terre, permet au jeune homme de se ressourcer mentalement, loin de l’emprise du monde matériel qu’il vit au quotidien. « En arrivant sur cette plage à l’état sauvage, mère nature s’occupe de moi », dit-il, en arborant un magnifique sourire. Peu avant 10 heures, il déroule son tapis et pratique le yoga, au cœur de la nature.
Conscient que son corps agit différemment en hiver, ce « yoga lover » affirme qu’une pratique régulière tôt le matin, est difficile car les muscles prennent plus de temps pour s’échauffer. Alors qu’en été, c’est le contraire. Mais indépendamment des saisons, Hans Pierre Louis a besoin d’être en symbiose avec la nature. « Être seul dans la nature, me permet de prendre du recul et de faire mes exercices de respirations, pour accueillir en moi harmonie, paix et joie intérieures. »
Vivre dans le présent
Plage, champs de cannes ou forêt, sont les lieux qu’Hans Pierre Louis choisit pour faire du yoga. « Les bienfaits du yoga sont multiples. Il enlève les tensions émotionnelles ou physiques accumulées dans nos vies de tous les jours. Le yoga en plein air permet une cohésion du corps et de l’âme. » Être en harmonie avec mère nature à la fin de sa pratique, est ce qui l’aide à vivre dans le présent.
« Après l’effort vient le réconfort. C’est un bien-être personnel difficile à expliquer que je ressens. Et je me laisse bercer par les cinq éléments de la nature », explique Hans Pierre Louis. Le jeune homme enseigne le yoga, une discipline du corps et de l’esprit, dont il est diplômé avec 500 heures de pratique, nous dit-il. Cet habitant de Grand-Baie qui adore rester en contact avec la nature, a également pour passions la natation, la musculation et le jardinage.
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