Le Financial Chief Manager d’E.C.Oxenham et le président de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM), Sylvan Oxenham, revient sur l’une de ses plus belles passions : le football.
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Ce sport a marqué son enfance et il a grandi dans des stades remplis de supporteurs. C’est aussi avec nostalgie qu’il parle de la situation footballistique à Maurice. Rencontre…
Un stade bondé. Des supporteurs des quatre coins de l’île qui se déplacent pour un match de foot. C’était l’ambiance tous les week-ends pendant les matchs de foot dans les années 70. Et Sylvan Oxenham est un témoin privilégié de cette belle époque pour avoir été footballeur. Tout a commencé à ses cinq ans. « J’étais un enfant hyperactif. Et c’est justement pour me calmer que mon père, Clifford Oxenham, avait mis des poteaux dans notre cour pour que je puisse mettre des buts. C’était tous les jours.
Dès qu’il revenait à la maison dans l’après-midi, on sortait pour jouer, il me lançait la balle. C’est un peu comme ça que je suis devenu gardien de but par la suite », raconte Sylvan Oxenham avec nostalgie. C’était sa routine tous les jours, et en week-end, son père l’emmenait voir des matchs. « C’était une ambiance différente. Tous les dimanches, on était dans les stades. C’était un sport unificateur, toute la famille y était. On voyait des femmes avec leurs familles. Chacun soutenait son équipe », raconte-t-il avec une vive émotion.
Avec une passion grandissante, il devient footballeur et gardien de but. Arrivé au collège du Saint-Esprit, il continue à jouer et intègre le club junior. Entraîné par Octave Pascal, Sylvan Oxenham monte ensuite en senior. Il a alors 15 ans et son entraîneur n’est nul autre que Michael Glover. « Ces années étaient merveilleuses. J’ai énormément appris de ces personnes-là.
Et je faisais de gros progrès », avoue-t-il, tout en ajoutant qu’avec ces personnalités dans le monde du sport local, il devenait plus appliqué. « C’était très discipliné et en termes de technicité, je progressais », ajoute-t-il. À ce moment-là, son substitut était Jean-Claude Serret, du Racing Club de Maurice et qui est devenu le gardien de but de Maurice par la suite.
En sélection à 16 ans
« Ce qui est encore plus fascinant, c’est qu’à cette époque, tous les matchs de foot inter-collèges étaient retransmis en direct à la télévision. Il y avait un vrai dynamisme autour du foot qui n’existe plus maintenant », constate ce dernier. En effet, Sylvan Oxenham estime que c’est dommage de ne plus retrouver cette même envie chez les jeunes.
« À l’époque, on regardait les matchs et les jeunes étaient motivés. Ils voulaient faire du sport », ajoute-t-il. Sa fascination pour le foot le mène à un autre club, le Mauritius Football & Hockey Club, qui était alors très populaire. C’était en 1978 et il avait 16 ans. « Il y a plusieurs anecdotes et histoires à raconter datant de ces années-là. Je me rappelle très bien d’un match de deuxième division qui nous opposait à l’équipe de la Police. Cette finale était très disputée, dans un stade de Rose-Hill rempli comme toujours.
Le match s’est conclu par un 0-0, mais la Police est monté en première division pour ses points accumulés. C’était un match extraordinaire », se remémore-t-il. Sylvan Oxenham vit alors ses plus beaux moments. Sa jeunesse est marquée par le foot et avec son entraîneur, Mamade Elahee. Il est sélectionné pour aller jouer en éthiopie, à Addis Abeba. Il n’avait que 16 ans en 1975 et jouait pour la sélection de Maurice. Son substitut était Désiré L’Enclume, alors gardien de but au club de Fire Brigade SC.
L’aventure continue de plus belle et commence alors son odyssée chez le Cadets Club, sous la houlette de Dan Seebaluck. « Je suis le goal-keeper numéro 1, mais lors de la seconde année, je me blesse et me retrouve dans le plâtre », raconte-t-il. Avec une blessure lors des préparatifs de ses fiançailles, il ne peut plus jouer et sera remplacé. C’est en coupant une branche qu’il se sectionne le tendon. Ce sera donc son substitut, Dev Gopalah, qui prend sa place. C’est ainsi que sa carrière footballistique prend fin car, tout juste après, les choses évoluent autrement pour lui.
Par la suite, il met le cap sur l’Angleterre pour des études en finances. À l’université, il joue au foot pour le loisir et c’est en retournant au pays quelques années plus tard qu’il se tourne vers le Mahébourg United. Avec son travail, il devient alors difficile de continuer à jouer. À 23 ans, il jouera quelques années, soit de 1982 à 1985, mais arrêtera pour mieux s’impliquer au sein de la société E.C.Oxenham, fondée par son grand-père, Edward Clark, en 1932.
Moment Nostalgique et émotionnel
Mais sa passion pour le foot l’anime toujours et il se joint à un club de vétérans, La Gauloise, pour renouer avec le ballon rond. Un championnat a été organisé et réunissait tous les autres clubs de l’époque, dont Racing, Fire Brigade, Dodo, et c’est ainsi qu’il a retrouvé ses amis du foot sur le terrain une nouvelle fois. Des tournois de vétérans seront organisés en 1990 et il joue jusqu’à 1995. « C’était un moment très spécial, à la fois nostalgique et émotionnel. Je suis fier d’avoir connu cette gloire. C’est un sentiment assez particulier de jouer devant un stade rempli. Des émotions qu’on ne peut décrire », avoue-t-il.
Désormais, il voit des stades vides, un désintérêt pour le foot et avoue que c’est chagrinant. « On en parle constamment, quand je rencontre les vedettes de l’époque. On constate avec tristesse que le football mauricien n’est plus ce qu’il est. J’ai un peu d’espoir, mais il y a une réelle déconnexion, c’est un vide. Les enfants ne se retrouvent plus dans ce sport », estime l’ancien portier. Des souvenirs inoubliables, il en a plein cependant. Sylvan Oxenham ne joue plus depuis l’âge de 37 ans et s’adonne dorénavant à la marche rapide et fait du kayak. Mais cette passion reste et le foot se regarde maintenant à la télévision.
Avec les premières bagarres dans les stades et l’insécurité qui régnait, il n’a pas voulu encourager ses enfants à pratiquer ce sport. Néanmoins, son fils Gregory a joué au foot jusqu’à l’âge de 16 ans et s’est par la suite tourné vers le golf. Quant à sa fille, Kareen, elle pratique la danse. « L’avenir dans le foot n’allait pas emmener Gregory bien loin. Je ne l’ai donc pas encouragé, mais il reste un passionné de foot. On a d’ailleurs deux télés à la maison et l’une est réservée aux matchs de foot pendant les championnats », ironise-t-il.
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