Il déclame ses idéologies, véhicule ses propos à travers le slam. Lionel Lajoie, slameur engagé, a remporté la finale du Konkour Slam 2018 organisé par la Creole Speaking Union dans le cadre du Festival Internasional Kreol le 20 novembre dernier.
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Un jeune qui milite pour la langue créole et qui souhaite redonner vie au slam. À 23 ans, Lionel Lajoie sait ce qu’il veut et où il va. « Le slam m’a sauvé, il m’a donné l’amour de la connaissance et de la culture et je souhaite qu’il sauve d’autres jeunes comme moi », lance-t-il d’emblée. Ce jeune homme qui vient de terminer ses études en langue française, s’est spécialisé en langue créole, langue qui est chère à son cœur.
« Mon père étant journaliste, j’ai toujours baigné dans la culture et grandi la tête dans les livres », confie Lionel. C’est à l’âge de 16 ans qu’il s’ouvrira au slam. Alors étudiant au collège Imperial, il prend part aux concours inter-collèges de slam et prend vite goût à l’écriture, inspiré par le rap français, les musiques engagées et certains sujets d’actualité. « À cet âge, j’écrivais des textes en français sur l’esclavage ou encore sur le conflit israélo-palestinien ». En effet, à 17 ans, Lionel remporte la seconde place au concours « Dis-moi dix mots » dans la catégorie adulte.
Tétanisé à chaque fois qu’il monte sur scène, chaque nouveau concours est malgré tout l’occasion pour le slameur de s’exprimer. « J’attendais chaque scène avec impatience afin de pouvoir véhiculer mes idées ». Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de regrets qu’il dit assister au coma artificiel du slam. « Nous n’avons plus de soutien des institutions et du ministère depuis un moment déjà. J’étais donc décidé à mettre mon parcours entre parenthèses. Toutefois je n’ai jamais cessé d’écrire ».
Le Konkour Slam 2018 sur le thème « Slam to leritaz. Slam to pei » était pour lui une nouvelle occasion de faire entendre sa voix. « Le thème me parlait car j’avais déjà un texte rédigé sur mon pays pour les 50 ans de Maurice ». Un texte qui parle de patriotisme, de la braderie des plages, de l’engouement autour des célébrations des 50 ans de l’indépendance de Maurice et de la colonisation des esprits. « Je perds souvent mes moyens sur scène. Je ne suis jamais sûr de moi, mais je suis sûr de mes idées et de mon texte ». Le jeune slameur s’est vu plébiscité lors du concours de slam.
Aujourd’hui, c’est vers d’autres projets que Lionel s’oriente. « Avec un groupe d’amis nous voulons redonner vie au slam. Susciter à nouveau cet intérêt chez les jeunes », indique Lionel. Ce dernier a aussi des projets d’écriture en tête pour l’année prochaine.
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