À l’Institut Français de Maurice : à la recherche d’une identité régionale

Peut-on trouver une identité commune aux pays qui font partie de la région sud de l’océan Indien (OI) ? Quels sont leurs traits communs ? Quid de leurs différences ? Quels sont les obstacles à aplanir pour y parvenir ? Le 26 janvier, à l’Institut Français de Maurice (IFM), deux personnalités mauriciennes, l’écrivaine-journaliste, Shenaz Patel, et Dhanjay Jhurry, scientifique et maître de recherche à l’Université de Maurice tentaient de répondre à ces interrogations, autour de la thématique ‘L’océan Indien, laboratoire de création et de savoirs ?’.

Cette activité s’inscrivait dans une manifestation « festive, accessible, vivante et pluridisciplinaire (destinée) » à renouveler « la tradition du débat intellectuel pour inventer, collectivement, le monde de demain ». Devant un parterre francophone, largement dominé par des expatriés, la thématique réelle qui consistait à cerner les réalités des principaux pays de l’OI, Maurice, les Seychelles, La Réunion et Madagascar, n’a même pas été effleurée. Si les deux intervenants s’évertuaient à identifier un passé commun - encore que !- à ces pays, dans l’assistance, il était clair que personne ne semblait connaître les réalités profondes de Maurice, tant la plupart des invites étaient plus intéressés à être présents à l’occasion d’un événement qui se déroulait « simultanément aux quatre coins du globe ».

Dans un élan de réalisme qui lui est propre, Shenaz Patel n’a pas caché une certaine gêne concernant le terme identité. Un peu plus tard, elle s’est demandée quelles étaient les réalisations concrètes de la Commission de l’Océan Indien (COI), un organisme qui s’est donné pour objectif d’intégrer les pays de la région sous la nébuleuse appellation de l’indiaocéanie. Quant à Dhanjay Jhurry, il s’est plu à dénombrer les richesses des zones marines de la région sans se demander si le réalisme géopolitique permettrait à La Réunion, Seychelles et Maurice d’aboutir à une collaboration équilibrée avec La Réunion, un territoire dépendant de la volonté de La France. 

Bref, cette manifestation, qui restera sans lendemain, n’aura été qu’une activité franco-mauricienne, où il était de bon ton de se montrer, une coupe de vin à la main…