L’impunité est la pire école d’irresponsabilité

Texte : Charge abandonnée contre Ish Sookun (Le Défi Quotidien) : « Je réclamerai des dommages » (l’express, 29.3.16) Commentaire : Democracy Watch espère qu’Ish Sookun tiendra parole. Il se dit victime d’arrestation et de détention policières injustifiées. Les charges que la police voulait retenir contre lui ont été dûment rayées. Nous avons confiance que, s’il y a poursuite pour dommages et intérêts contre tout éventuel arbitraire de la part de certains policiers, notre Justice saura séparer, à bon escient, le bon grain de l’ivraie. Autrement dit, nous savons et nous acceptons que, dans certains cas, notre police doit prendre certains risques pour assurer adéquatement notre protection. Qu’elle estime son devoir de détenir provisoirement un suspect pour certaines raisons de prudence élémentaire. Cela se comprend. Ces suspects ne sont, à ce stade, pas des accusés et encore moins des condamnés. Même condamnés, nos policiers n’ont pas le droit de leur infliger un traitement inhumain. En toutes circonstances, nos policiers doivent demeurer policés.

Des lendemains misérables

Si nous craignons que le fait de dénoncer quelqu’un nous voulant du mal peut faire de lui une possible victime de traitement inhumain de la part de policiers, voire de brutalités ou pire encore de tortures mêmes morales, nous perdons notre droit de dénoncer de possibles innocents, pouvant devenir la proie d’éventuels bourreaux ou tortionnaires. Cela vaut, a fortiori, pour des ministres. Nous ne sommes pas responsables de la manière dont des policiers maltraitent des suspects pouvant être innocents. Ils ne peuvent pas en dire autant. Il n’y a pas mieux que des poursuites pour dommages et intérêts pour faire comprendre à certains que même s’ils sont des porte-uniformes, même s’ils sont des fonctionnaires, hauts ou petits, ils ne sont pas au-dessus des lois, ni des responsabilités professionnelles et personnelles. La bonne gouvernance exige que les fonctionnaires, reconnus personnellement responsables d’un quelconque dégât, réparent, d’une façon ou d’une autre, le tort commis peut-être aux dépens d’un organisme de l’état, sinon de la population. Tout pays, qui ne combat pas avec toute l’énergie, dont son peuple est capable, l’irresponsabilité sous toutes ses formes de ses fonctionnaires, se prépare des lendemains bien misérables.