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Levée de la suspension des réseaux sociaux - L’Icta : «La menace est faible»

(De g. à dr.) Nando Bodha, Me Pazhany Rangasamy et Me Kailash Trilochun.
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L’Icta a levé la suspension des réseaux sociaux à Maurice à la suite d’une évaluation des risques et avec la collaboration des plateformes concernées. Après une demande en justice, l’avocat de l’Icta a assuré que la menace était réduite.

L’Information and Communication Technologies Authority (Icta) a, par le biais de Me Rajkumar Baungally, Assistant Solicitor General, annoncé, le samedi 2 novembre 2024 en Cour suprême, la levée de la suspension de l’accès aux réseaux sociaux. L’avocat Kailash Trilochun, candidat de Linion Reform aux législatives de novembre 2024, a ainsi retiré sa demande d’injonction contre cette suspension. Requête agréée par la juge Shameen Hamuth-Laulloo. 

Cette démarche de Me Kailash Trilochun intervient après que Me Rajkumar Baungally, représentant l’Icta, s’est expliqué sur la décision de l’organisme de lever la suspension des réseaux sociaux. « Reports on public safety and public order from security agencies have indicated that the threat level is low », a souligné l’Assistant Solicitor General.   

Me Rajkumar Baungally a déclaré que le conseil de l’Icta s’est rencontré le 2 novembre 2024 et a pris en compte une lettre du secrétaire du Cabinet et le Head of Civil Service. Après délibération, le conseil a décidé de lever la suspension. Selon lui, Facebook et TikTok collaborent actuellement avec les autorités mauriciennes pour retirer les contenus illégaux et jugés sensibles. Maurice attend également une réponse positive de YouTube via Google.

De plus, selon l’avocat représentant l’Icta, l’enquête policière a mené à l’arrestation de plusieurs personnes. La police poursuit son enquête et d’autres arrestations sont imminentes. 

L’action de Me Kailash Trilochun faisait suite à la décision de l’Icta, en date du 1er novembre 2024, de suspendre l’accès aux réseaux sociaux. Il avait ainsi, par l’intermédiaire de l’avoué Pazhany Rangasamy, demandé à la Cour suprême une mandatory injunction visant à obliger l’Icta à rétablir l’accès aux réseaux sociaux. 

Pour l’homme de loi, la décision de l’Icta de suspendre les réseaux sociaux porte atteinte aux libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression garantie par la Constitution. Cependant, pour l’Icta, cette directive visait à garantir la sécurité nationale en raison des fuites illégales. 

Dans cette affaire, l’Icta était représentée par Mes Rajkumar Baungally, Assistant Solicitor General, Ranjeeta Rajkumarsingh-Ramlugan, Principal State Counsel, et Kurshvin Ragavoodoo. Emtel Ltd, cité en tant que codéfendeur dans ce cas, était représenté par Mes Firoz Mollan, Anwar Moollan, Senior Counsel, Ali Hajee Abdoola, Raza Currimjee et Jennifer Konfortion.

Me Kailash Trilochun : « Se enn viktwar pou lepep »

L’avocat Kailash Trilochun a tenu à remercier tous ceux qui l’ont aidé pour déposer cette action en cour. À sa sortie de la Cour suprême, il a soutenu que ce samedi 2 novembre 2024 est un jour historique dans le sens où une poignée de gens ont décidé, sans grande ressource, « pou lager kont bann tiran ki pena respe pou drwa fondamantal (…) ». Il a aussi fait état que l’utilisation du Virtual Private Network (VPN) expose les utilisateurs à de grands dangers. 

Pour l’avoué Pazhany Rangasamy, « se enn gran viktwar pou lazistis, le judiciaire et l’ensemble de la nation mauricienne ». Il n’a pas manqué de faire ressortir que c’est très rare de voir la Cour suprême siéger un samedi, et de surcroît, un jour férié. « Nou pa’nn fer defo dan nou devwar; sa montre ki lazistis ankor vivan dan Moris », dit-il. L’avoué est d’avis que la Commission électorale doit prendre position sur les événements de ces derniers jours, surtout que tout cela se déroule pendant la campagne électorale.

Balram Rugjee : « Sa desizion kinn pran pou blok rezo sosial-la extra grav »

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Balram Rugjee est un IT Manager.

Balram Rugjee, IT Manager, a, quant à lui, expliqué les dangers face à l’utilisation du VPN. Il dit avoir constaté qu’à partir du vendredi 1er novembre 2024, beaucoup de Mauriciens s’étaient connectés au VPN pour avoir accès à internet et aux réseaux sociaux (voir en page 7). « Sirtou avek VPN gratwi, li ‘secure’ wi, me kan enn kitsoz gratwi, nou pa kone kisann-la ‘own’ sa, kisann-la pe travay deryer sa, lor ki server sa pe pase. Kan sa trafik-la sorti kot ou, li pe al kot bann-la pe kapte sa, e zot kapav lir to bann data », a-t-il souligné. 

L’IT Manager poursuit : « Zot ena sa ‘encryption server’-la, zot pou kone koumsa pou gagn to bann data. Si tou dimounn konekte a traver VPN, kot sa ale, li bien posib ki nou ena bann done de letat osi ki kapav sorti depi Moris. E ki bann lot pei kapav servi sa kont nou. » Il a maintenu que la décision de suspendre les réseaux sociaux était très grave, car cela a poussé les Mauriciens à se tourner vers les VPN.  

Nando Bodha : « Sa case-la pou res grave »  

« Nou finn ena lodas ek kouraz pou vini an non demokrasi pou defann drwa fondamantal bann sitwayin », affirme Nando Bodha. Il qualifie la suspension des réseaux sociaux de tragédie, ajoutant qu’il y a eu un « lockdown de la communication ». Le pays tout entier, fait-il ressortir, était paralysé à cause de cette suspension. « Se enn konba ki ti neseser, ki ti obligatwar. Se ki inportan, se ki lil Moris bizin respire. La liberte dexpresion Moris bizin vivan. Pa kapav ena ‘tapping’. Pa kapav pran desizion abript koumsa pou blok bann rezo sosial », affirme Nando Bodha. 

 

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