Les « samadhis » et les monuments commémoratifs de sir Seewoosagur Ramgoolam et de sir Anerood Jugnauth, au Jardin botanique de Pamplemousses, s’ajouteront à la liste des 203 sites classés patrimoine national. Par la même occasion, le National Heritage Fund étudie les recommandations pour classer, réhabiliter ou restructurer d’autres sites. SOS Patrimoine souhaite, pour sa part, plus d’informations sur la procédure pour classer les deux « samadhis » et a envoyé un courriel au ministère des Arts et du Patrimoine culturel.
Un patrimoine national a pour rôle de préserver et de perpétuer l’histoire ainsi que la culture de Maurice. Ainsi, le National Heritage Fund (NHF) a pour mission d’identifier, de valoriser et de promouvoir le patrimoine national. Un représentant du NHF confie que le National Heritage Fund Board a recommandé l’inscription des « samadhis » et des monuments commémoratifs de sir Seewoosagur Ramgoolam et de sir Anerood Jugnauth sur la liste du patrimoine national en juin 2022.
« De ce fait, le ministre des Arts et du Patrimoine culturel a étudié le dossier avant de le proposer au conseil des ministres. La procédure a été respectée », dit-il. La recommandation a été avalisée par le conseil des ministres le vendredi 2 septembre. « L’objectif de désigner ces “ samadhis ” et monuments commémoratifs est de reconnaître la contribution de ces deux hommes politiques dans le développement de Maurice et de préserver leur mémoire », ajoute d’emblée notre interlocuteur. Il fait ressortir que des monuments funéraires et des tombes d’autres personnalités figurent déjà sur la liste du patrimoine national.
La décision du conseil des ministres est en attente d’être « gazetted » avant que ces sites soient répertoriés sur la liste du patrimoine national. De plus, le Sir Seewoosagur Ramgoolam Botanical Garden ainsi que le Jardin botanique de Curepipe figurent sur une liste des sites potentiels du patrimoine national. « Désigner un jardin patrimoine national exige plus de temps que celui nécessaire pour classer un monument. Les facteurs valorisant les structures et les plantes dans le jardin doivent être considérés. Un comité travaille sur le sujet », dit-il.
D’autre part, le 10 décembre 2021, le Château Bénarès à Bénarès, Le Batelage à Bel-Ombre, le Lavoir à Mahébourg, l’Abreuvoir à Mahébourg, l’ancien bâtiment en pierre au Krishnanand Seva Ashram à Calebasses ainsi que le site où le drapeau mauricien a été hissé pour la toute première fois au Champ de Mars, à Port-Louis, ont été désignés patrimoine national. Dans la même foulée, il explique que le NHF a initié plusieurs actions pour réhabiliter et restaurer certains sites. Il confie que les travaux ont récemment été achevés à la tour hollandais au Vieux-Grand-Port. Des travaux seront entamés au Lavoir et à l’Abreuvoir de Mahébourg ainsi que pour les ruines des batteries françaises à Pointe-du-Diable. « Certains sites ne tombent pas sous la responsabilité directe du NHF. Par conséquent, leur entretien doit être assuré par leurs propriétaires. Dans le cas des deux “ samadhis ”, la responsabilité revient au Jardin botanique de Pamplemousses. Le Château Bénarès est sous l’égide du conseil de district de Savanne », souligne-t-il.
Un inventaire souhaité
Pour sa part, Arrmaan Shamachurn, président de SOS Patrimoine, a envoyé un courriel au ministre des Arts et du Patrimoine culturel, dans la soirée du vendredi 2 septembre. « J’ai partagé certaines de mes observations. Plusieurs sites attendent d’être inscrits patrimoine national : le Jardin botanique de Pamplemousses qui date de la période française. On souhaite savoir si la procédure adoptée pour l’inscription des deux “ samadhis ” et les monuments commémoratifs peut s’appliquer pour les autres sites », demande-t-il.
Il rappelle que SOS Patrimoine a eu une rencontre avec le ministère en janvier et avait souhaité comprendre la lenteur de la procédure concernant la désignation. « On nous a fait comprendre que cette procédure prend du temps, car les implications légales et financières doivent être prises en considération », dit-il. SOS Patrimoine souhaite également qu’un inventaire des sites soit entrepris à Maurice, afin d’identifier les vestiges qui nécessitent une sauvegarde ou un entretien urgent.
La procédure pour désigner un site patrimoine national
- La valeur historique, culturelle et architecturale est prise en considération.
- L’âge du site.
- Si le site appartient à un propriétaire privé, son autorisation est demandée.
- Le NHF effectue un état des lieux.
- Des recherches approfondies sont menées et des documents sont épluchés.
- Dans certains cas, des témoignages sur la contribution du site à l’histoire du pays sont recueillis.
- Le dossier est rédigé avant d’être envoyé au comité technique.
- S’il est approuvé, il est examiné par le board avant d’être envoyé au ministère des Arts et du Patrimoine culturel.
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