Les enfants en vacances: L’éternel casse-tête des parents

Les vacances ont commencé depuis quelques semaines déjà. Alors que les enfants débordent d’énergie, certains parents commencent à s’affaiblir. Ateliers, activités, sorties ou leçons particulières, les parents font de leur mieux pour occuper leurs enfants... C’est enfin les vacances ! Si pour les enfants, c’est la joie, pour les parents en revanche, c’est un véritable casse-tête… Comment meubler le temps des petits et surtout qui s’en occupera lorsqu’ils sont au travail ? Si certains parents s’y prennent tôt pour s’arranger avec leurs proches pour surveiller les enfants à tour de rôle, d’autres se retrouvent contraints à prendre des congés au travail ou optent pour les ateliers de vacances… Beaucoup, cependant, se grattent la tête tous les jours pour trouver une solution… Anita Baboo, n’ayant personne pour s’occuper de son fils de 9 ans, se voit dans l’obligation de l’emmener avec elle au boulot. « Cela ne plaît pas au patron mais, bien souvent, je n’ai pas le choix. Je ne peux pas le laisser seul à la maison. Je suis donc obligée de l’emmener au bureau », soutient-elle. À l’instar d’Anita, ils sont nombreux les parents qui travaillent et qui doivent trouver quelqu’un pour garder leurs enfants. Grands-parents à la rescousse Comme dans de nombreuses familles, ce sont les grands-parents qui viennent à leur secours et se proposent de garder les enfants. Chez la famille Ducasse à Quartier-Militaire, la petite Sophie, 10 ans, est pouponnée par sa grand-mère maternelle, Claude. Atteinte de microcéphalie, la fillette a besoin d’une attention particulière. « Elle va à l’école de l’APEIM de Bonne-Mère. Pendant les vacances, nous nous arrangeons avec ma mère ou ma belle-mère pour surveiller Sophie », nous confie Yvan Ducasse, le père. C’est aussi le cas pour Rizwana Torabally. Elle nous confie que c’est sa belle-mère qui surveille ses trois filles. « Je travaille en toute quiétude car elle m’aide beaucoup », indique la mère de famille qui, cependant, met tout en œuvre pour que ses filles – Kenza, Miho et Meiko, 8, 6 et 4 ans respectivement – ne se laissent pas gagner par l’oisiveté. « Elles auront des vacances chargées », affirme-t-elle.

Activités sur mesure

Et pour cause ! « Les lundis elles vont à la piscine, du mardi au jeudi place aux cours islamiques une heure par jour et les vendredis, elles ont leurs cours de piano. Sinon tous les jours, elles se lèvent très tard. Elles passent beaucoup de temps devant la télé et regardent beaucoup de films qui, à mon avis, les aident dans leur apprentissage et à se cultiver. Elles jouent beaucoup sur leurs tablettes tactiles également », indique Rizwana Torabally. L’après-midi, quand elle rentre du boulot, elle vérifie que les enfants ont révisé ou colorié et leur donne quelques exercices à faire pour le lendemain. « Le week-end est, cependant, consacré à la famille. Nous en profitons pour sortir le dimanche », fait-elle ressortir. Yvan Ducasse soutient également devoir meubler le temps de sa petite. « Malheureusement, elle ne peut pas se rendre aux divers ateliers qui sont organisés un peu partout à travers le pays. Nous faisons donc en sorte de lui proposer des activités à la maison ou nous organisons des sorties en famille », nous explique le père de famille, qui déplore le manque d’activités pour les enfants handicapés pendant les vacances scolaires.

Les vacances à l’école…

D’autres parents préfèrent, eux, laisser leurs enfants à… l’école pendant les vacances ! Certains établissements proposant ces services pendant les vacances scolaires, nombreux sont ceux qui en profitent pour pouvoir vaquer à leurs occupations. C’est le cas pour Pascale Lafrance, mère d’un petit Aldric de 5 ans. Bien que cette dernière soit enseignante, et donc également en vacances, elle nous confie que c’est mieux pour le petit. « L’école propose des activités pendant les vacances que je trouve très intéressantes et il aime bien y retrouver ses amis. Cela me convient car je sais qu’il est en sécurité là-bas et, en même temps, il apprend de nouvelles choses qui contribuent à son développement », argue l’habitante de Roches-Brunes. Et quand il n’est pas à l’école, comme le jour où nous les avons rencontrés, c’est avec sa mère ou tout seul qu’il s’amuse. Loin d’être timide, Aldric nous explique volontiers à quoi il joue. Dans le couloir, des chaises et des boîtes sont entassées. Le petit bonhomme vient de construire une cabane. Quelques minutes plus tard, il joue au pirate. Enfant unique, cela ne le dérange pas de jouer seul. Il a de l’imagination et quand il est fatigué de jouer, c’est devant la télé qui va se distraire. « Je profite aussi des vacances pour lui faire découvrir de nouvelles activités ou autres lieux de loisirs, comme les parcs d’attraction. Sinon, il va aussi chez ses cousins et chez ses grands-parents », dit-elle. Pascale va également s’assurer qu’Aldric va aussi s’adonner à des activités pédagogiques pendant les vacances, livres de coloriage, jeux pédagogiques… « Tout est déjà prêt ! » lance Pascale.

… ou aux leçons particulières !

Chez la famille Sookun, il n’y a pas de livres de coloriage. Sur la table, des manuels scolaires sont soigneusement empilés. Joytee, 9 ans, est en Standard V. Quand on lui parle des vacances, la première chose qu’elle mentionne ce sont les leçons. « Ma fille va prendre des leçons particulières jusqu’à mi-décembre. L’année prochaine, elle sera en Standard VI, c’est une classe très importante. Hors de question de ne pas prendre de leçons », affirme sa mère. Les vacances sont un vrai casse-tête pour cette mère au foyer. « Mon mari et moi nous sommes tranquilles quand elle va à l’école, mais pendant les vacances nous avons peur qu’elle néglige ses études. Je suis soulagée de la savoir aux leçons. Puis, elle n’y va pas toute la journée. Une demi-journée par jour ne peut pas lui faire de mal », assure-t-elle.

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Dominique Chan Low, travailleur social : « Bannir les leçons particulières »

Fervent défenseur des droits de l’enfant, Dominique Chan Low du Kolektif Drwa Zanfan Morisien (KDZM), également coordinateur au sein de l’association Ki nou ete, estime qu’il faut bannir les leçons particulières, surtout pendant les vacances. « Je n’ai jamais été en faveur des leçons particulières et encore moins pendant les vacances scolaires. Je pense que les enfants n’en ont pas besoin pour réussir. C’est toute une mentalité qui doit changer. Les parents devraient privilégier l’accompagnement scolaire, les activités pédagogiques et récréatives qui permettent le développement intégral de l’enfant tout en apprenant », argue-t-il.

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Témoignages