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Les directs des séances parlementaires pas avant avril 2016

Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, vient cet après-midi avec une motion à l’Assemblée nationale sur la retransmission en direct des travaux parlementaires par la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Celle-ci sera débattue et devrait être ensuite adoptée à l’unanimité. Mais il faudra au moins six mois aux techniciens et aux législateurs pour tout mettre au point.

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De sources proches du comité parlementaire qui s’est penché sur ce dossier, on explique qu’il y a encore beaucoup de travail à faire en amont. Il faudra notamment amender l’article 24 de l’Information, Communication and Technologies Act pour exempter l’Assemblée nationale de la licence de diffusion.  Les ‘Standing Orders and Rules’ de l’Assemblée nationale devront également être amendés pour établir un Broadcasting Committee pour veiller à ce que les règlements et restrictions soient strictement observés. Pour ce qui est de la retransmission, cette tâche sera confiée à une unité de production de l’Assemblée nationale et non à la MBC. Cette nouvelle équipe mettra les images à la disposition de ceux qui peuvent les diffuser. Comme il s’agit d’un nouveau département, la Public Service Commission devra élaborer les conditions d’emploi. Des arrangements techniques devront aussi être faits pour que les images diffusées puissent être stockées dans des serveurs. Sur le plan technique, des équipements et des logiciels devront être achetés et  une salle de contrôle devra être aménagée. Ces installations coûteront  probablement plus de Rs 10 millions. Un Steering Committee, présidé par le Clerk de l’Assemblée nationale, décidera des spécifications nécessaires.
[panel contents="Si les membres sont unanimes sur le besoin de diffuser les travaux parlementaires en direct à la télévision, ils tiennent quand même à leur image. Pas question de les montrer sous un mauvais jour. C’est d’ailleurs pourquoi il y aura toute une série de restrictions. S’il y a des accrochages entre élus, la régie devra automatiquement basculer l’image sur la Speaker, le temps que l’ordre soit rétabli. Le téléspectateur ne pourra donc pas voir le mauvais comportement de certains. Pour certains, c’est une forme de censure. La galerie publique, celle de la presse et celle des invités, ne doit pas apparaître sur les images. Le Clerk de l’Assemblée nationale ne peut non plus être filmé. Interdiction aussi faire des gros plans des membres du Parlement ou de zoomer l’image sur leurs dossiers. Les propos lancés par les députés lorsqu’ils sont en position assise ne doivent pas non plus être retransmis." label="Que des restrictions !" style="info" custom_class=""]

Des accords devront aussi être signés avec la MBC, pour que celle-ci mette une chaîne à la disposition du Parlement. On devra également définir l’encadrement approprié pour les radios privées. [row custom_class=""][/row]

Un oui unanime, mais…

La société civile se réjouit du projet de la retransmission en direct des travaux parlementaires par la MBC. Mais, elle émet des réserves sur certains aspects. « Le rapport du Select Committee, déposé fin septembre, donne d’une main, mais reprend de l’autre. Les députés reconnaissent la nécessité d’une ouverture et suivent ainsi un mouvement planétaire en la matière, mais généralement les politiciens sont d’accord pour les retransmissions à condition que l’exercice les mette en valeur », explique Catherine Boudet, responsable du Parlement populaire. « Avec les nombreuses restrictions imposées, c’est finalement une couverture sélective à laquelle aura droit la population », ajoute-t-elle. Ian Jacob, membre de l’équipe dirigeante de Rezistans ek Alternativ, reconnaît aussi qu’il y a du bon à diffuser les images en direct, mais « il faut quand même rester vigilants par rapport à la manière dont on les traite, car la MBC a un gros problème. Elle pense qu’elle doit faire allégeance au gouvernement du jour et ça continuera tant qu’elle n’est pas régie par une instance indépendante. » Mais Michael Atchia, membre fondateur de Democracy Watch, trouve cependant que la retransmission « est une très bonne chose, car tout ce qui va dans le sens de la transparence est une avancée positive ». Même s’il y a des restrictions, « il faut quand même retenir que c’est maintenant qu’on va commencer à diffuser les travaux parlementaires en direct. Puis, c’est raisonnable de ne pas montrer les énervements, car n’oublions pas que sur les radios privées aussi on censure quand une personne se met à injurier une autre », dit-il.

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