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L’engagisme moderne

Nous commémorons, en ce jour, l’arrivée des premiers travailleurs engagés à Maurice.

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La commémoration annuelle est une forme symbolique où nous nous rappelons des événements douloureux du passé, pour en tirer des enseignements, afin de mieux gérer le présent  et préparer efficacement le futur. Nous connaissons tous l’histoire des travailleurs engagés, nos ancêtres, à qui leurs employeurs avaient fait miroiter une vie meilleure à Maurice afin de les persuader de venir travailler dans nos champs de cannes à sucre.

Nous savons comment ces gens débarqués sur terre étrangère ont versé leurs sueurs pour jeter les bases économiques de ce pays qui devint leur patrie. Chaque année, à travers chants, poésie, pièces de théâtre et autres expressions d’artistes, nous revivons ce qu’ils ont vécu et nous essayons de comprendre ce qu’ils ont subi. À l’époque, les immigrants n’avaient personne sur qui compter pour chercher un réconfort. Ils étaient laissés à eux-mêmes. Il n’y avait pas de lois pour faire respecter les conditions de travail, pas des inspections, bref, pas de support.

Aujourd’hui, nous sommes devenus les employeurs et les travailleurs engagés viennent de l’Inde, de la Chine, du Bangladesh, du Sri Lanka ou ailleurs. Nous leurs promettons des salaires et des conditions d’emplois mirobolants, mais une fois sur place, c’est la désillusion dans beaucoup de cas. Bien qu’il existe des employeurs qui respectent les conditions d’emplois des travailleurs migrants, il y a d’autres qui exploitent les travailleurs étrangers.

La presse locale a plusieurs fois fait état des conditions déplorables dans lesquelles vivent ces personnes. Pour nous, ils ne sont que des travailleurs.   Alors qu’on parle de la croissance économique, de la contribution de chaque secteur au Produit intérieur brut (PIB), on a tendance à oublier que c’est aussi grâce à ces dizaines des milliers de mains venus de l’extérieur que le pays arrive à honorer ses commandes d’exportations, à coup de milliards de roupies ou  faire sortir des terres ces immeubles ou autres villas.

Ces pauvres gens travaillent jour et nuit dans des conditions qui n’attirent plus les Mauriciens, la plupart préférant demeurer chômeurs plutôt que de prendre ces boulots, pour faire tourner notre économie. Ils sont là pour fabriquer notre pain quotidien. Beaucoup d’entre eux font des menus travaux après les heures d’usine pour arrondir les fins du mois ou pour avoir de quoi envoyer à leurs familles. En ce jour solennel de la commémoration, ayons aussi une pensée spéciale pour ces 23 000 personnes qui nous rappellent le sort de nos ancêtres. 

 

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