Le stockage des médicaments décrié dans un rapport

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4094","attributes":{"class":"media-image wp-image-6290","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"570","alt":"Veda Baloomoody"}}]] Le président du Public Accounts Committee (PAC), Veda Baloomoody

</div> Choquant ! C’est ainsi que le président du Public Accounts Committee (PAC), Veda Baloomoody, qualifie la situation dans laquelle des médicaments sont stockés dans un entrepôt du ministère de la Santé, à Coromandel. Un bâtiment délabré avec un toit qui laisse filtrer l’eau de pluie. Les membres de ce comité ont également noté que cet entrepôt est dépourvu d’électricité et que la température n’est pas idéale pour la conservation de certains médicaments, le système d’air conditionné étant en panne. Pis, des produits pharmaceutiques périmés, valant Rs 95 millions, y sont stockés depuis 2006.

Inefficacité

« Nous avons déjà soumis notre rapport aux autorités concernées. Il appartient à ces dernières de prendre les mesures qui s’imposent pour améliorer la situation pour le stockage de médicaments. Car cela représente un danger pour la santé publique », lance le président du PAC. Le stockage des médicaments est essentiel pour garantir leur efficacité, indique, pour sa part, Ravind Gaya, président de l’Association des pharmaciens de l’Ile Maurice. « Le mauvais stockage d’un médicament est souvent la raison de son inefficacité. Le Standard Operating Procedure a établi des normes pour le stockage des médicaments. La chaîne du froid figure parmi les règlements principaux. Tous les paramètres doivent être respectés, du grossiste aux détaillants. D’ailleurs, des évaluations sont faites par les autorités pour vérifier si les normes relatives au modes de stockage sont respectées », précise-t-il. Toutefois, affirme Ravind Gaya, les pharmaciens hospitaliers n’ont pas les formations requises. « Ce sont souvent des infirmiers qui administrent les médicaments aux patients et, cela, sans la supervision des médecins. À l’étranger, le pharmacien travaille en étroite collaboration avec les médecins pour l’administration des médicaments. C’est aussi la responsabilité du pharmacien de transmettre aux autorités les doléances des patients, qui ont ressenti des effets secondaires répétitifs », indique Ravind Gaya. Par ailleurs, ajoute-t-il, « le transport de certains médicaments, tels que les suppositoires, les pommades et les solutions, entre autres, doit être fait dans des conditions spécifiques. Les conséquences peuvent être néfastes si un médicament est mal utilisé par le patient ». Pour ce qui est de la pharmacovigilance du ministère de la Santé, Ravind Gaya est d’avis qu’il s’agit « d’une unité passive ». Ce dernier s’attarde sur certains points qui pourraient contribuer à son bon fonctionnement. « Cette unité devrait être munie d’un système de ‘Reporting Online’, pour qu’il y ait une base de données sur les complications liées à un médicament. L’entrepôt doit être idéalement situé dans le Plateau central, où la température n’excède pas 25 degrés Celsius », souligne notre interlocuteur. De plus, indique-t-il, des camions de livraison spécifiques doivent être utilisés, selon les normes et les conditions de stockage dans les hôpitaux ainsi que les dispensaires. « Des campagnes doivent être effectuées pour sensibiliser le public sur l’importance du stockage des médicaments. Il faut prendre en compte les réalités du pays et ne pas toujours appliquer à la lettre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé », conclut-il.

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Comment stocker les médicaments à la pharmacie

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4097","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-6293","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"329","alt":"Pharmacie"}}]]Kush Soobul, pharmacien, soutient que dans les pharmacies, il faut tenir en compte « le principe actif » des médicaments. « Les produits pharmaceutiques tels que les sirops en bouteille sont gardés à l’abri de la lumière. Ils ne doivent pas être dans un buffet qui fait face au coucher de soleil. Les médicaments fluides, à l’instar des injections, des suppositoires et des médicaments souches, tels que les vaccins, doivent être impérativement stockés dans un endroit sec et à une température de 5 degrés Celsius. Les comprimés doivent, eux, être préservés entre 25 et 30 degrés Celsius », indique-t-il. Il est aussi important que l’endroit soit aseptisé et climatisé. Au cas contraire les autorités peuvent sévir. Par ailleurs, un pharmacien doit être détenteur d’un diplôme délivré à l’issue d’un cours en ‘Industrial or Clinical Pharmacy’. « À Maurice, les pharmaciens ne prescrivent pas de médicaments, mais sont appelés à donner des conseils concernant la manipulation et le stockage. Par exemple, il est de son devoir d’expliquer au patient que la durée de vie d’une goutte ophtalmique et pour les oreilles est de 28 jours », avance Kush Soobul.  

Comment stocker les médicaments à la maison

  [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4098","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-6294","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"329","alt":"Armoire \u00e0 pharmacie"}}]]Afin d’éviter les comportements à risques liés au stockage des médicaments chez soi, Kush Soobul explique qu’il est important d’adopter des gestes fondamentaux. Premièrement, dit-il, il est important de choisir un endroit sécurisé. « Votre armoire à pharmacie ne doit pas être à la portée des enfants. De ce fait, positionnez-la en hauteur et fermez-la à clé. Il faut bien noter l’indication thérapeutique sur la boîte des médicaments. Puis, la conservation est importante pour maintenir l’efficacité des médicaments. Pour la sécurité d’emploi, conservez les médicaments dans leur boîte d’origine et lisez toujours la posologie. Les médicaments doivent être placés dans un endroit à l’abri de l’humidité, de la chaleur et de la lumière. Des pièces comme la salle de bain ou la cuisine sont donc à éviter. L’insuline dot être toujours conservée dans le réfrigérateur. En cas de déplacement, ces médicaments doivent être rangés dans des emballages isothermes réfrigérés entre 2 à 8 degrés. Il est préférable de jeter les seringues après l’utilisation », préconise le pharmacien. Et pour finir, il est primordial de trier et de jeter les médicaments non utilisés ou périmés. « Il est important de le faire tous les six mois. En temps normal, les médicaments peuvent toujours être consommés après la date d’expiration. Or, le climat du pays doit être pris en considération. Dans le cas où la température est élevée, le délai d’utilisation après la date d’expiration est écourté. Il est à noter que les solutions buvables, les collyres et les sirops se conservent peu de temps », conclut-il.