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Le Royaume-Uni sous le choc après le retrait de Harry et Meghan

Des journaux britanniques montrent en première page des titres rapportant la nouvelle que le prince Harry de Grande-Bretagne, duc de Sussex et son épouse Meghan, duchesse de Sussex, prévoient de se retirer en tant que membres «seniors» de la famille royale

Ils n'avaient même pas prévenu la reine. La décision du prince Harry et son épouse Meghan de se mettre en retrait de la monarchie a placé jeudi le Royaume-Uni en émoi et a été fustigée par la presse pour son hypocrisie.

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Le choc est tel qu'il a relégué au second plan le vote historique des députés britanniques, qui doivent donner jeudi leur feu vert à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne après trois ans et demi de déchirements.

Plutôt que le Brexit, c'est le «Megxit» qui dominait dans les médias - même l'austère Financial Times -, au lendemain de l'annonce qui a pris tout le monde de court, jusqu'à la reine Elizabeth II, 93 ans, grand-mère de Harry, et le prince héritier Charles.

Le couple veut prendre son indépendance financière et s'installer une partie de l'année en Amérique du Nord, après s'être épanché sur ses difficultés à vivre la pression médiatique. 

Difficile à avaler pour la famille royale, qui espérait pouvoir entamer 2020 sous de meilleurs auspices après, du propre aveu de la reine, une année «semée d'embûches» : le retrait du prince Andrew de toutes ses obligations publiques en raison de ses liens avec le pédophile américain Jeffrey Epstein et un accident de la route causé par le prince Philip, le mari de la souveraine, de santé fragile.

«Nous comprenons leur désir de prendre une autre voie, mais ce sont des questions compliquées qui prennent du temps à régler», a-t-elle recadré dans un communiqué.  

De quoi jeter de l'ombre aussi sur les festivités jeudi du 38e anniversaire de Kate, la femme du prince William et frère de Harry.

«Egoïsme»

La presse évoque la "profonde déception" de la souveraine et va jusqu'à établir une comparaison avec la fracassante abdication, en 1936, du roi Edouard VIII pour épouser Wallis Simpson, une Américaine divorcée - comme Meghan. 

«Ils ne l'ont même pas dit à la reine», s'est offusqué le tabloïd Daily Mirror.  
«La reine va être totalement dévastée par cela», estime un spécialiste des affaires royales, le journaliste et auteur Phil Dampier, cité par le Telegraph. 

«Elle a beaucoup d'affection pour Harry, mais de quelque manière qu'on veuille présenter l'affaire, ce qui se passe, c'est que (Harry et Meghan) se retirent de leurs obligations et se défilent», ajoute-t-il. 
Pour le Times, cette annonce «porte tous les signes de l'égoïsme et de l'impulsivité pour lesquels le prince Harry est maintenant tristement connu».

«Le beurre et l'argent du beurre»

Surtout, leur volonté d'indépendance financière est perçue comme hypocrite. La dotation royale, à laquelle Harry, 35 ans, et Meghan, 38 ans, entendent renoncer, ne représente que 5% de leurs dépenses officielles, le reste étant financé par les revenus privés du prince Charles. 

Millionnaires, ils ont aussi dit vouloir continuer à habiter, lorsqu'ils seront au Royaume-Uni, au cottage de Frogmore, sur les terres du château de Windsor (ouest de Londres), rénové à hauteur de 2,4 millions de livres aux frais du contribuable, et à bénéficier d'une prise en charge par l'Etat de leur sécurité. Sans jamais mentionner une renonciation à leurs titres. 

«Ils veulent vraiment le beurre et l'argent du beurre», a jugé Graham Smith, patron des «Républicains», le mouvement britannique anti-monarchie.

L'annonce explosive a été faite alors que Harry et Meghan venaient de rentrer d'un séjour de plusieurs semaines au Canada. Ils y ont fêté Noël avec leur fils Archie, né le 6 mai 2019, un an après leur mariage fastueux retransmis par les télévisions du monde entier.

Ils s'étaient juste auparavant ouverts dans un documentaire, en octobre, de leurs difficultés face à l'exposition médiatique, s'attirant des critiques acerbes de la presse en s'épanchant de la sorte lors d'un voyage en Afrique.

Dans un premier temps, les tabloïds avaient salué l'arrivée de l'ex-actrice comme un souffle d'air frais pour la famille royale. Ils n'avaient pas tardé à se retourner contre elle avec des articles au vitriol, critiquant son comportement jugé capricieux et l'attaquant sur sa relation conflictuelle avec son père.

Dans leur ligne de mire aussi, leur train de vie, entre jets privés et luxueuse «baby shower» à New York.
Face aux critiques, Harry, 35 ans, a déposé en octobre des plaintes contre des tabloïds. Il a dit craindre que sa femme soit victime ne subisse le même sort que feu sa mère Diana.  

Agence France-Presse

 

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