Maintenant, reconstruire. Le Royaume-Uni se lance ce samedi dans sa nouvelle vie hors de l'Union européenne, avec comme défi de tisser de nouveaux liens avec le bloc des 27 et de définir sa nouvelle place dans le monde.
Devant le Parlement à Londres, on s'est embrassé et on a chanté "God Save the Queen" pour savourer l'indépendance retrouvée. Dans le nord eurosceptique de l'Angleterre, le mousseux anglais a coulé à flot et des feux d'artifice ont été tirés. A Edimbourg, on a veillé au contraire à la lumière des bougies pour pleurer la séparation, avec le rêve de retrouver un jour le giron européen dans une Ecosse indépendante.
Après trois ans et demi de déchirements, le Brexit voté par 52% des Britanniques en 2016 est désormais réalité. Les amarres sont larguées, après 47 ans au quai européen. L'UE a perdu pour la première fois un Etat membre – et 66 millions d'habitants.
Mais si le Premier ministre Boris Johnson a promis ces derniers mois un nouvel âge d'or pour son pays, et même un baby-boom, tout reste à faire pour donner une existence concrète à son slogan de "Global Britain" censé symboliser un pays prêt à affronter la mondialisation.
Tournant vers des Etats-Unis qui lui tendent les bras?
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Nouveau concurrent dérégulé aux portes de l'UE ? Ou au contraire proximité forte avec des Européens qui restent des partenaires incontournables? Dès lundi, l'ex-maire de Londres doit présenter sa vision dans un discours, tandis que le négociateur européen Michel Barnier détaillera ses priorités pour la nouvelle phase de discussions qui s'ouvre avec Londres.
"Un peu triste"
S'exprimant dans une adresse diffusée une heure avant le grand saut, le frétillant dirigeant conservateur de 55 ans, qui a tout misé sur le Brexit, a promis un "succès retentissant", "quels que soient les obstacles".
"La chose la plus importante à dire ce soir, c'est que ce n'est pas la fin, mais le début, le moment où l'aube pointe et le rideau se lève sur un nouvel acte", a-t-il ajouté, lyrique. Il a promis "le début d'une nouvelle ère de coopération amicale" avec l'Union européenne.
Historique, l'événement marque un nouvel épisode où tout reste à écrire, mais pas la fin des divisions qui ont fracturé le Royaume-Uni. Les Remainers gardent un goût amer, notamment dans les provinces britanniques qui ont voté majoritairement pour rester dans l'UE, en Ecosse et Irlande du Nord.
AFP
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