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Le réveillon, leur terrain de jeu

Elle s’est lancée dans l’univers du DJing il y a une quinzaine d’années.
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Ce 31 décembre, She Devil et Chef Yu sont les reines de la fête. La première, avec ses sets enflammés, et la seconde, avec ses plats exquis, contribuent à rendre cette soirée spéciale pour de nombreux Mauriciens.
Adila Mohit-Saroar

She Devil : l’âme de la fête

Le réveillon est pour la DJ She Devil, Sabriyah Jamalkhan de son vrai nom, un moment important. Raison : elle peut allier travail et moments familiaux. À 43 ans, maman célibataire de deux enfants, une fille de 13 ans et un fils de 24 ans, elle confie qu’elle les emmène parfois avec elle car dans ces lieux où elle se produit, l’ambiance est souvent plus familiale.

La semaine dernière, elle a été honorée parmi les « Women of the Year » dans la catégorie Arts et Culture.
La semaine dernière, elle a été honorée parmi les « Women of the Year » dans la catégorie Arts et Culture.

Le 31 décembre, elle commence généralement son set à 21 heures et termine aux alentours de 1 heure du matin. « Quand je rentre, c’est dodo direct. Et le lendemain, je me réveille plus tard. Mais ça reste normal pour nous. Tout le monde a sa place dans ce quotidien. Je remets mon tablier de maman », sourit-elle. 

Dans l’univers du DJing, qui demeure toujours fortement dominé par les hommes, celle qui a dû se battre pour se faire reconnaître, jongle entre sa carrière musicale et son rôle de maman. « C’est difficile, c’est un métier de passion, mais aussi de sacrifices. Les week-ends, je ne suis jamais à la maison. Ma maman s’occupe de ma fille. Mon fils est lui aussi dans la musique, il fait ses premiers pas en tant que DJ », explique-t-elle.

Sa famille, confie-t-elle, tient une grande place dans sa vie. Et malgré la difficulté de son emploi du temps, Sabriyah Jamalkhan trouve un équilibre. « Quand je travaille, j’essaie de concilier ma vie de maman et ma carrière. Pour Noël ou le réveillon, par exemple, on va sortir manger avant que je ne commence à travailler. »

Ses enfants, une fille de 13 ans et un fils de 24 ans, tiennent une grande place dans sa vie.
Ses enfants, une fille de 13 ans et un fils de 24 ans, tiennent une grande place dans sa vie.

Il y a maintenant 15 ans qu’elle a fait le grand saut, explique-t-elle. En effet, Sabriyah Jamalkhan n’a pas toujours été DJ. Avant de se lancer dans cette aventure, elle travaillait en tant qu’administratrice de service client, un travail stable, de bureau, avec des horaires bien définis. Mais la musique était toujours présente dans sa vie, comme une sorte d’appel irrésistible. 

« Depuis toute petite, la musique faisait partie de mon quotidien. Mon frère et mes voisins étaient tous dans cet univers. Plus tard, j’ai voulu comprendre comment les DJ parvenaient à mixer deux morceaux sans qu’on entende la coupure. Ma curiosité m’a poussée à apprendre », raconte-t-elle.

En autodidacte, elle a appris le métier, d’abord en fréquentant des clubs et des soirées, puis en observant les DJ en action. « J’ai regardé, analysé, appris. » Aujourd’hui devenue une figure bien connue de la scène musicale locale, elle travaille en freelance, se produisant dans des événements variés à travers l’île : restaurants, bars, discothèques et hôtels. Sa spécialité ? L’electronic dance music, allant de la deep house à la trance.

Pourquoi le pseudonyme She Devil ? She Devil n’est pas la diablesse qu’on pourrait s’imaginer. « C’est une femme qui manipule l’ambiance, pas les 
gens », confie-t-elle avec un sourire. « Ce nom, c’est avant tout pour jouer avec l’énergie de la foule, pour faire danser. Ce n’est pas un démon, c’est un jeu de scène », s’amuse la Portlouisienne. 

Telle mère tel fils : il fait ses premiers pas comme DJ.
Telle mère tel fils : il fait ses premiers pas comme DJ.

En tant que She Devil, elle incarne une facette de la culture musicale qui allie passion, défis personnels et un engagement sans faille dans un domaine majoritairement masculin. De ses débuts modestes à son ascension fulgurante, Sabriyah Jamalkhan incarne l’exemple même d’une femme qui a su faire sa place malgré les obstacles sur son chemin. « Être une femme dans un milieu aussi masculin, ce n’est pas simple. Mais je ne me suis jamais laissée abattre. Les regards peuvent être méprisants, mais j’ai foncé, guidée par ma passion », affirme-t-elle.

She Devil, dit-elle, n’est pas une diablesse, mais elle « manipule l’ambiance ».
She Devil, dit-elle, n’est pas une diablesse, mais elle « manipule l’ambiance ».

Sa persévérance s’est révélée payante. En 2017, elle a été classée n°1 en Afrique par le magazine « DJane Top », un moment marquant qui a permis à Maurice de se faire reconnaître sur la scène internationale, et cette année, elle se classe à la 34e place. En 2015, elle avait été sélectionnée parmi les 25 meilleures DJ de la DJ Academy du Ministry of Sound. Et la semaine dernière, elle a été honorée parmi les « Women of the Year » dans la catégorie Arts et Culture, une reconnaissance méritée pour celle qui incarne le dynamisme et la persévérance des femmes dans un secteur artistique difficile. 

Aujourd’hui, Sabriyah Jamalkhan est fière de son parcours et de son métier : « C’est un métier que j’adore. J’ai prouvé que, peu importe les obstacles, on peut s’imposer dans ce qu’on fait. »

  • defimoteur

     

 

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