Longtemps réservé aux hommes, le kabaddi, un sport de combat très populaire en Inde, est aujourd’hui ouvert aux femmes. Depuis son introduction chez nous en 2015, il intéresse bon nombre de Mauriciennes. Elles en parlent.
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Elles ont grandi en regardant le kabaddi à l’écran. Aujourd’hui, elles s’entraînent régulièrement et participent à des compétitions de haut niveau.
D’ailleurs, une équipe féminine souhaite représenter Maurice à la coupe du monde de kabaddi en octobre 2017 en Inde. Elle travaille d’arrache-pied pour réaliser son objectif. Shaheen Moosun, enseignante au Quartier-Militaire SSS, entraîne une équipe de six filles depuis un an. Elle assiste aussi le coach de l’équipe nationale, Harish Kumar Singh.
Les séances d’entraînement ont lieu les lundis après-midi, sur le terrain de football de Riche-Mare, et les jeudis au Bon-Accueil Sports Complex. «L’entraînement dure près de trois heures et je fais de mon mieux pour jongler entre mes différentes responsabilités pour l’amour du kabaddi et parmi les sportives, nous avons des femmes mariées et mères de famille », indique Shaheen Moosun.
Il y a trois types de kabaddi : le rectangular, le beach et le circle et les règlements et la dimension de la surface de jeu différent. «Auparavant quand je regardais le kabaddi dans des films de Bollywood, j’avais l’impression que c’était une discipline agressive mais une fois qu’on s’y lance, on devient vite accro», ajoute-t-elle en souriant.
Sazia Sheik Panchoo, 24 ans et qui donnait des cours de fitness dans un club pour dames au Medine Camp-de-Masque Ladies Fitness, a découvert ce sport il y a un an et demi. «Nous étions invitées à assister au lancement du kabaddi sur la plage de Belle-Mare et nous avons rencontré Harish Kumar Singh qui nous a encouragées à participer à un tournoi.» Les dames n’ont bénéficié que d’une heure d’entraînement mais cela a permis à l’équipe de remporter le deuxième prix. C’est ainsi que Sazia Sheik Panchoo a pris goût à ce sport de combat avant de faire partie d’un groupe de femmes qui s’est rendu en Inde pour deux semaines d’entraînement.
Se défendre et attaquer
Sazia Sheik Panchoo est une enseignante d’éducation physique qui maîtrise plusieurs disciplines. Toutefois, le kabaddi est différent. «Le kabaddi réunit plusieurs techniques associées à d’autres sports. Il faut à la fois apprendre à se défendre et attaquer. Les techniques font travailler tout le corps et contribuent à augmenter l’endurance et la rapidité et à maintenir la forme», explique-t-elle. Elle encourage les femmes à se tourner d’avantage vers cette discipline.
Sevanie Moothien, 21 ans, a entendu parler du kabaddi, en 2015, alors qu’elle étudiait au Professor Basdeo-Bissoondoyal College. «Harish Kumar Singh nous initiait à cette nouvelle discipline, elle m’a plu et depuis, je m’entraîne régulièrement. Lors de deux tournois, j’ai remporté le titre de Meilleur Raider.» Elle indique que le kabaddi est tant un loisir qu’un moyen de garder la forme. «Grâce à ce sport, j’ai eu la chance de voyager, de développer mes capacités d’athlète et de rester en bonne santé», assure Sevanie Moothien.
70 Mauriciennes pratiquent le kabaddi
Sept équipes de dix femmes pratiquent le kabaddi à Maurice. « Parmi ces joueuses, il y a aussi des collégiennes et nous comptons aussi 11 équipes irrégulières», explique Harish Kumar Singh, entraîneur de l’équipe nationale, hommes et femmes, et membre de l’International Kabaddi Federation (IKF). Il a introduit le kabaddi à Maurice en avril 2015. Il souhaite que le kabaddi soit un sport olympique.
« IKF doit avoir minimum de 50 pays pour pouvoir introduire le kabaddi aux Jeux Olympiques. À ce jour, nous ne comptons que 39 pays dont Maurice. Ici, nous pouvons pratiquer le kabaddi à l’intérieur comme à l’extérieur ainsi que sur la plage mais peu de femmes s’y intéressent. Il faut les motiver. » Pour les encourager, Harish Kumar Singh a décidé d’envoyer une ou deux joueuses en Inde pour le Pro-Kabaddi League l’année prochaine.
« Nous avons choisi d’envoyer un Mauricien en Inde en juillet et il aura l’occasion de s’entraîner pendant cinq mois pour le Pro-Kabaddi League masculin. Ensuite, nous enverrons probablement une joueuse en 2018 pour vivre cette expérience », annonce Harish Kumar Singh.
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