Le fil qui retient le PMSD de la rupture avec le PTr et le MMM

Ce n’est pas la rupture, du moins pas encore. Que ce soit du côté du PTr comme du MMM, le souhait que le PMSD revienne à de meilleurs sentiments reste bien présent, même si l’on se prépare à affronter les élections générales à deux et non pas à trois.

En tout début de journée, il semblait plus ou moins acquis que l’alliance rouge/mauve/bleu allait faire partie du passé.

La réunion des trois leaders, c’est-à-dire Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, qui devait avoir lieu durant la journée sera annulée durant la matinée, en absence de réactions de Xavier-Luc Duval. Par contre, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger se sont, eux, bien rencontrés pour évoquer la situation avec le PMSD. Avec comme décision de continuer à considérer Xavier-Luc Duval et les siens comme partenaires, pour l’instant du moins.

Au lieu de rencontrer Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval, qui ne fait plus de déclarations publiques depuis quelques jours, a eu une réunion avec le secrétaire-général du PMSD, Mamad Khodabaccus, et Adrien Duval, à son bureau de leader de l’opposition à la rue Sir William Newton, Port-Louis, à 14 heures, pour discuter de la rencontre qu’Adrien Duval devait avoir avec Navin Ramgoolam à 15 h 30 à la rue Desforges, Port-Louis.

Lors de cette rencontre, Adrien Duval expliquera de vive voix des griefs du PMSD, le principal étant les huit tickets, que le PMSD trouve « blessant », voire insultant, que le PTr et le MMM comptent attribuer aux Bleus aux prochaines élections générales. La réunion n’aura pas permis de faire rentrer le PMSD dans les rangs, mais n’aura pas non plus rompu le fil qui retient le parti dans l’alliance de l’opposition parlementaire. Presque en même temps, peu après 16 heures, Paul Bérenger tient une réunion spéciale avec son bureau politique pour mettre au courant ses membres des derniers développe-ments.

Samedi, à 11 heures, Paul Bérenger a prévu de tenir une conférence de presse pour évoquer toute la situation.

Avant cette conférence de presse, une nouvelle rencontre entre Navin Ramgoolam et lui figure au programme.

Les raisons de la colère du PMSD

Alors que le PMSD s’attendait à se voir offrir au moins 10 candidatures au sein de l’alliance, l’annonce d’un départage de 35-17-8, par Navin Ramgoolam il y a une dizaine de jours aura été une douche froide pour les Bleus. C’est la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase

« Nous avons fait le plus gros sacrifice en quittant le gouvernement en 2016 pour sauver le pays. Cela a empêché  le MSM d’avoir cette majorité de ¾ nécessaire au Parlement pour pouvoir faire adopter le Public Prosecution Commission Bill. On mérite mieux que huit candidats, car on ne pourra pas offrir des investitures à certains membres qui étaient alors députés et qui nous ont suivis », confie un membre de l’état-major du PMSD. Reference est ici faite à Aurore Perraud, Malini Sewocksingh et Guito Lepoigneur, entre autres.

Ce n’est cependant pas le seul reproche. L’absence d’un candidat PMSD au No 3 (Port-Louis Maritime/ Port-Louis Est) passe aussi très mal. L’on rappelle chez les Bleus que Salim Abbas Mamode y a été élu en 2019 en tant que député PMSD, avant de passer au MSM en 2021.

Autre frustration : l’attitude même de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger à l’égard de Xavier-Luc Duval. « Il s’attendait à plus d’égards, car il a abattu un très bon travail en tant que leader de l’opposition. »

Les réserves de certains au MMM par rapport à Adrien Duval est un autre point de discorde majeur. Ceux-ci lui reprochent l’accident de voiture le 21 septembre 2022. Des charges formelles (coups et blessures involontaires infligés par imprudence à la conductrice de l’autre voiture, conduite en état d’ivresse et refus de se soumettre à un alcotest, pèsent contre lui.

Pourtant, le PMSD voudrait le voir en bonne position au sein d’un gouvernement PTr/MMM/PMSD.