Le Dr Madan Maudhoo n’occupe plus le poste de RHD - Des médecins : «Une injustice rétablie»

Confirmé au poste de Regional Health Director (RHD) en novembre, le Dr Madan Maudhoo a été rétrogradé la semaine dernière. Cette décision de la Public Service Commission est saluée par des médecins qui contestaient sa nomination en raison des rapports compromettants à son égard.

«C’est un signal très fort qu’a envoyé la Public Service Commission au corps médical », considèrent des médecins qui contestaient la nomination du Dr Madan Maudhoo au poste de RHD à l’hôpital Jawarharlal Nehru en novembre dernier. Leurs contestations se basaient sur son « manque de leadership » dans un cas de négligence médicale ayant causé la mort d’un nouveau-né en 2010. Cette affaire avait été révélée dans le Défi Plus dans l’édition du 26 novembre, dans un article intitulé « Santé : controverse autour de la nomination d’un Regional Health Director ».

Selon ces médecins, cette décision de la PSC vient régler « une injustice ». « C’était prendre un risque de laisser la gestion d’un établissement hospitalier entre les mains d’une personne dont le leadership a été pointé du doigt dans des rapports. Qu’on le veuille ou non, tôt ou tard, il aurait fait face à un gros problème de confiance surtout lorsque des médecins auraient contesté ses décisions », font-ils ressortir. Un hôpital, poursuivent-ils, doit être géré par une personne dont le mode de gestion n’a pas été sujet aux critiques par des autorités. « Il traîne comme des boulets les rapports défavorables sur son leadership », précisent-ils.

Trois rapports rédigés

Ces médecins n’arrivent pas à comprendre comment le Dr Madan Maudhoo n’a pas été inquiété durant tout ce temps. « Nous étions estomaqués lorsqu’il a été maintenu à son poste malgré l’existence de deux rapports accablants contre lui. Toutefois, bien que cette rétrogradation soit intervenue tardivement, nous sommes satisfaits que le Dr Maudhoo n’occupe plus ce poste et qu’une injustice a enfin été rétablie », disent-ils. Le Dr Madan Maudhoo, n’était pas joignable pour un commentaire.

L’affaire remonte à novembre 2010. Suite au décès d’un nouveau-né à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, une enquête interne est initiée par le ministère de la Santé. Le comité d’enquête, présidé par le Dr D.A Rajcoomar estime que le « Dr Maudhoo failed to take a decision to effect delivery on 22 November 2010 ». Le 21 juillet 2011, le cas est référé au Medical Council.

Un premier comité d’investigation est mis sur pied et l’enquête est dirigée contre les Dr Maudhoo, Ramdenee and Khodabaccus. Toutefois, dans leur rapport soumis le 17 avril 2012, le comité conclu que « none of the three were at fault ». Le Medical Board demande que l’enquête soit approfondie.

Suivant un deuxième rapport soumis par le comité d’investigation le 11 juillet 2012, le dossier est envoyé devant le Medical Disciplinary Tribunal le 19 décembre 2012. Le verdict concernant le Dr Madan Maudhoo est tombé le 28 août 2016 : le Dr Maudhoo aurait repoussé, à tort, la pratique d’une césarienne sur la mère du nouveau-né, ce qui aurait causé la mort de ce dernier.