Le burn-out : mieux comprendre pour s’en sortir

À bout de nerfs, marre de tout et soudain, vous avez l’impression que plus personne ne vous comprend... Mais qu’est-ce qui se passe ? Et si vous étiez dans une phase de burn-out ? Renseignez-vous et armez-vous bien pour combattre ce syndrome d’épuisement professionnel.

Il n’a que 22 ans. Pourtant, il a dû quitter la compagnie pour laquelle il travaille depuis deux ans ne pouvant plus donner le meilleur de lui-même. Inquiets, ses parents ont multiplié les visites chez le médecin. Le diagnostic est pourtant le même : il ne souffre d’aucune maladie. Kevin G., télé-agent, n’est qu’une victime de burn-out. Ce terme anglicisme peut être littéralement traduit par « brûler de l’intérieur ou se consommer à petit feu ».

Kevin était effectivement en phase de fatigue extrême, physique et psychique et ce n’est qu’après une tentative de suicide que ses parents ont décidé de faire appel à des professionnels. Sa mère explique qu’elle n’avait pas compris que son fils était en souffrance. « Il rentrait tous les jours et ne voulait parler à personne. Il ne cessait de répéter qu’il avait des problèmes de bureau sans donner de détails. On ne comprenait pas car on sait qu’il travaillait bien. Il arrivait facilement à atteindre ses objectifs et avait récemment obtenu une promotion. Ce n’est bien plus tard, que le psychologue nous a expliqué que le burn-out était plus présent chez les personnes perfectionnistes ».  Kevin a cessé de travailler et pour le moment il a rejoint une école de formation.

Dans ce dossier trois professionnels nous aident à mieux comprendre ce syndrome et nous font part de leurs conseils pour aller mieux.

Aurélie Talbot Kessewnath, Life Coach : «Le burn-out ne se limite pas qu’au milieu professionnel»

Comment peut-on définir le burn-out ? En quoi est-ce différent d’une maladie mentale ?
Le« burn-out » fait référence à un épuisement physique, émotionnel et mental extrême après qu’on ait épuisé et poussé à bout pendant longtemps son corps et son esprit. À l’origine le burn-out renvoie à une incapacité de fonctionner normalement dans le cadre professionnel. Néanmoins, c’est un tout de notre vie quotidienne qui mène au burn-out. Ce terme, je l’entends d’un adolescent, d’un retraité, d’un employé ou d’une personne au chômage et on a pu constater avec le temps que le burn-out ne se limite pas qu’au milieu professionnel.

La différence entre un burn-out et une maladie mentale n’est pas toujours évidente, la structure psychique de l’individu étant atteinte dans les deux cas. La différence première concerne l’origine qui n’est pas la même. En situation de burn-out, soumis à une pression extérieure excessive, le psychique s’effondre. Par contre, en cas de maladie mentale c’est un mal qui ronge la structure psychique de l’intérieure.

Quelles sont les causes principales du burn-out ?
Quand la balance est rompue entre nos activités qui nous prennent de l’énergie et celles qui nous en procurent pendant trop longtemps, on se vide et un jour nous tombons à court d’énergie, nous nous effondrons sur nous-mêmes. Nos ressources s’épuisent car nous ne faisons pas assez de ce qui maintient la flamme en nous et qui nous illumine, on s’oublie.

Un des responsables est la société et sa perception du succès. Nous avons besoin que ceux qui ont « réussi » parlent pour que nous ne voyons pas que « l’autre côté » brillant qui ressemble aux berlines, montres de luxe, belles maisons, un certain statut social, au mariage et aux enfants. J’adore qu’ils aient pu réaliser leurs rêves, mais je pense qu’ils se doivent de dire la vérité à la génération suivante. Comment ils ne dormirent pas pendant des nuits, accumulèrent des heures de travail  pour pouvoir maintenir leurs activités à flots, eurent du mal à être présent pour leur conjoint et à rendre leurs enfants heureux. Que cette vie vous draine et n’est pas la réponse à ce que vous cherchez et au vrai succès ! Que nous puissions enfin se poser la vraie question, que recherchons-nous ? Afin de prendre nos décisions de vie en conséquent.

Et les symptômes ?
Cela commence avec une sorte d’inertie mentale et physique, comme un « sentiment de lourdeur » dans tout ce que vous faites. Même les tâches les plus banales vous sapent de toute votre énergie et se concentrer devient de plus en plus difficile, incapable d’engager votre cerveau pour accomplir de simples tâches et la mémoire flanche. Par moment vous avez même l’impression que votre esprit est en train de sombrer dans un brouillard et le simple fait de réfléchir devient épuisant. En sus, votre humeur peut changer d’un moment à l’autre et vous êtes facilement irrité et frustré, devenant souvent très critique. Vous finissez par être détachés de ce que vous aimiez auparavant et vous commencez à vous isoler et à vouloir éviter le bruit.

Quelles sont les personnes les plus à risques ?
La victime type du burn-out n’est pas nécessairement un cadre hyper stressé. Il s’agit de personnes qui sont dans la plupart des cas motivées, consciencieuses, enthousiastes, créatives, ambitieuses mais malheureusement limitées par une incapacité à reconnaître leurs propres besoins. Ces individus perfectionnistes, soucieux de leur image et désireux d’être approuvés vont mettre toute leur énergie au service de leur travail et autres, quitte à ne plus compter les heures et oublier d’avoir une vie privée saine.

Les personnes à risques sont aussi celles en conflit avec des personnes de leur entourage professionnel, familial ou social et cela fait qu’elles s’usent à leur contact et face à leurs demandes de plus en plus soutenues.

Quelles sont les conséquences du burn-out ?
Le burn-out est une phase d’effondrement et l’estime de soi est anéantie car on ne se sent plus à la hauteur et donc moins valable et aimable. Cela a des conséquences d’ordre émotionnel, physique, comportemental et motivationnel.

Toutefois, les conséquences ultimes dépendent de notre réaction. N’ayons pas peur de notre instinct qui nous dit que nous ne sommes pas au bon endroit. C’est bon, c’est l’alarme. Certains se rendront compte qu’il y a un problème et d’autres penseront que c’est un signe qu’ils ont besoin de faire plus, nierons leur surmenage, continuerons à s’acharner et ils entreront dans un cercle vicieux.

Puis il y a ceux qui décident de considérer ces signaux qui sont là pour éclairer notre condition et nous aider à trouver notre voie, celle qui est unique à chacun d’entre nous et qui nous permet d’être en phase avec nous-mêmes. Ils n’ont pas échoué et bien au contraire, ils ont réussi à défier leurs convictions sur le succès et l’échec et à reprendre possession de leur vie. De ce choix découle ce que nous recherchons tous sans le savoir, notre but par défaut, la paix intérieure inconditionnelle.

Quelques conseils de Vidhi Bekaroo, psychologue

Les gens peuvent apprendre à gérer le stress et à mener une vie plus heureuse et plus saine. Certaines personnes trouveront qu’il est facile de mettre ces conseils en pratique, alors que d’autres auront des difficultés à les mettre en pratique. Mais souvenez-vous avec persévérance, dévouement et amélioration de soi, vous verrez sûrement un changement. Voici quelques conseils pour vous aider à garder le stress à distance.

• Gardez une attitude positive.
• Acceptez qu’il y ait des événements que vous ne pouvez contrôler.
• Soyez assertif au lieu d’être agressif. Affirmez vos sentiments, opinions ou croyances au lieu de vous fâcher et d’être défensif ou passif.
• Apprenez et pratiquez des techniques de relaxation ; essayez la méditation, le yoga ou le tai-chi pour gérer votre stress.
• Exercice régulier. Votre corps peut mieux combattre le stress quand il est en forme.
• Mangez des repas sains et bien équilibrés.
• Apprenez à mieux gérer votre temps
• Apprenez à gérer votre temps plus efficacement.
• Établissez des limites appropriées et apprenez à refuser les demandes qui créeraient un stress excessif dans votre vie.
• Prévoyez du temps pour les loisirs, les intérêts et la détente.
• Reposez-vous et dormez suffisamment. Votre corps a besoin de temps pour récupérer des événements stressants.
• Ne comptez pas sur l’alcool, les drogues ou les comportements compulsifs pour réduire le stress.
• Cherchez du soutien social. Passez assez de temps avec ceux que vous aimez.