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Law & Order: le démantèlement d’un gang dans le Sud réclamé

Il semblerait qu’un gang organisé opère « en toute impunité ». Selon une organisation, le Comité de soutien pour la justice, plusieurs membres de ce gang sont en liberté conditionnelle pour divers délits. Cette organisation veut rencontrer sir Anerood Jugnauth, afin de prévenir tout futur dérapage. Après l’agression d’Aslam Noorsing, qui a eu les poignets sectionnés, celle du couple Adrien, où l’épouse a perdu l’usage d’un bras, et la maison saccagée de Dass Ramasawmy, des habitants du Sud disent vivre dans la peur. Les victimes d’un présumé « gang du Sud » étaient présentes lors d’une conférence de presse, organisée par le Comité de soutien pour la justice, le mercredi 25 mai à l’hôtel Le Saint-Georges, Port-Louis. Bien que les victimes aient pu identifier certains des agresseurs, la police ne les aurait aucunement inquiétés, allègue le comité. Pourtant, ajoute le porte-parole, Riad Hillemuth, certains membres de ce gang sont en liberté conditionnelle pour divers délits, dont ceux de « damaging property by band » ; « attempt at murder » ; « serious assault » ; « giving instruction to commit crime » et « profanation ». « Nous avons des preuves que ce gang bénéficie de certaines protections. Ce groupe est enregistré pour faire du social. Me se ki zot fer kom sosial ce koup dimounn kout sab, kraz lacaz dimounn ek bann lieu de culte ek la polis pa pe pran okenn aksion. Komiser lapolis ti dir pa pou donn sa bann dimounn-la kosyon. Pourtan, zot lor kosyon », lance Dass Ramasawmy, l’une des victimes. Riad Hillemuth souhaite pour sa part que le commissaire de police crée une unité spéciale dans le Sud. Il demande aussi à ce que ce soit le SP Daniel Monvoisin qui dirige l’enquête en vue de démanteler le présumé gang. « Nou swete ki Premie minis zwenn nou an irzans pour anpes enn derapaz kominal ek asire ki lazistis prevalwar », lance-t-il.

Les victimes montent au créneau

Nicolas et Véronique Adrien: «Zame lapolis pann pran lanket ek nou»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18076","attributes":{"class":"media-image wp-image-30762","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"321","alt":"V\u00e9ronique Adrien a perdu l\u2019usage d\u2019un bras."}}]] Véronique Adrien a perdu l’usage d’un bras.

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/div> L’épouse a perdu l’usage d’un bras, l’époux a été menacé et la sœur de ce dernier, handicapée, agressée. Et comme un malheur ne vient jamais seul, leur maison a été saccagée. Tel est le bilan des deux agressions du gang chez les Adrien. Nicolas et Véronique vivent modestement à Cent Gaulettes, Saint-Hubert, avec leurs cinq enfants âgés entre 5 et 13 ans. Pour faire bouillir la marmite familiale, mari et femme vont souvent chasser des tanrecs pour nourrir leur famille. Et c’est suite à une partie de chasse, le 18 octobre 2014, qu’ils ont été une première fois victimes du gang. Ce jour-là, ils rentraient chez eux à moto aux alentours de 21 h 45. « Nou ti al lasas tang a Mare-Chicose. Letan nou pe retourne nou trouv enn group o mwin vin dimounn dan karo kann. Enn individi ladan inn donn mwa enn kout sab lor mo latet, me mo elmett inn protez mwa. Nou finn tonbe », relate Nicolas. L’époux réussira tout de même à prendre la fuite à travers les champs de canne. Mais Véronique n’aura pas la même chance. « Zot finn tap mwa plizier kout sab lor mo lebra ek lor mo lipie. Zot ti pe rod sot mo lebra. Zot osi dir mwa dir mo mari ki zot pe rod li ek zot pou gagn li apre », poursuit la mère de famille. Grièvement blessée, la jeune femme a été transportée à l’hôpital où elle passera 13 jours. Elle a dû également garder le plâtre pendant quatre mois, tailladée au bras et à la jambe. « Mo’nn perdi lizaz mo lebra gos », déplore-t-elle. Véronique Adrien affirme pouvoir identifier plusieurs de ses agresseurs et a aussi rapporté le cas à la police. Mais jusqu’ici, dit-elle, rien a été fait.

Ciblés à nouveau

Le couple a été une nouvelle fois la cible de ce présumé gang, dans la nuit du 6 décembre 2015. Nicolas Adrien affirme que vers minuit, plusieurs membres de ce groupe sont venus tout saccager chez lui. Sa famille et lui ont pu prendre la fuite. Exceptée sa sœur, une handicapée âgée de 22 ans, a été agressée sur son lit. « Lavey, sa group-la ti vinn avek de vann lapolis kot mwa pou dir ki nou pe zwe lamizik for. Bann polisie la inn trouve ki li manti. Parmi, ti ena bann dimounn ki ti agres mo madam. Nou’nn al met depozisyon lapolis depi 2014, me ziska zordi zame lapolis pann pran lanket avek nou, ni apel mo madam pou fer parad idantifikasion », déplore le trentenaire.

Dass Ramasawmy: «Mon petit enfant aurait pu mourir»

Après 39 ans de service dans la force policière, Dass Ramasawmy, père de trois enfants et grand-père de quatre petits-enfants, menait une vie paisible jusqu’au mercredi 25 février 2015. C’est, selon lui, une petite querelle entre ses petits-enfants et un habitant de la localité, membre présumé du gang, qui aurait été à l’origine de sa mésaventure. « Le même jour, dans la soirée, environ 150 à 200 personnes sont venues à mon domicile et ont commencé à tout saccager. Nous avions dû prendre la fuite. Mo ti-zanfan ki ena de’z’an ti kapav trouv lamor si li ti dan so lasam, parski bann dimounn la ti avoye ros ki’nn ateri lor so lili. C’était le cauchemar ! », relate l’ex-policier. Il déclare avoir sollicité l’aide de la police, mais elle n’est jamais venue. « La police a arrêté le commanditaire de cet acte, mais pas les autres. L’enquête se poursuit depuis plus d’un an. Nous attendons toujours que justice soit faite ! », ajoute Dass Ramasawmy.

Aslam Noorsing: «Je ne suis pas satisfait avec l’enquête»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18075","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-30761","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"321","alt":"Aslam Noorsing\u2009"}}]]Son agression en mars dernier aura marqué les esprits, tant elle était sanglante. Aslam Noorsing, habitant New Grove, a eu les poignets et un tendon d’Achille sectionnés par, affirme-t-il, le même gang. Le jeune homme dit ne pas être satisfait du déroulement de l’enquête dans cette affaire. « Après mon agression, je suis resté onze jours à l’hôpital et j’ai été alité pendant deux semaines à mon retour à la maison. Ce n’est qu’après que des policiers sont venus me demander les vêtements que je portais le jour de l’incident. Ti ena plin disan lor la ek li ti pe pouri linz-la. Kouma mo ti pou gard sa ? Kifer lapolis pa ti vinn pran linz-la mem zour mo agresion ? » lance Aslam Noorsing. Il indique avoir identifié un suspect et donné les noms de trois autres personnes à la police. « Me ziska zordi, lapolis pane fer parad idantifikasyon pou bann lezot sispe-la », déplore la victime.
 

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