L’Adsu procédera à l’examen des téléphones des convoyeurs pour remonter au cerveau du réseau 

• Descente de l’ADSU au domicile des suspects 

72 heures après le démantèlement d’un des réseaux de trafic de zamal (cannabis réunionnais), l’Anti-Drug & Smuggling Unit de Saint-Pierre avance dans son enquête. Les enquêteurs comptent, notamment procéder, cette semaine, à l’examen des téléphones cellulaires saisis sur les suspects afin de remonter à d’autres membres de ce réseau de trafic de cannabis. La police soupçonne que dans un premier temps, ces cargaisons de drogue fraîchement arrivées de l’île Sœur et soigneusement conditionnées pour la traversée en mer allaient être stockées et surveillées par ces suspects avant d’être remises aux différents caïds qui auraient financé l’achat de la marchandise. 

Samedi, l’escouade dirigée par le chef inspecteur Moosun, ainsi que les sergents Luckmun et Balooa, a perquisitionné les demeures des suspects. Lors de trois opérations simultanées, les policiers ont fouillé la maison de Jean Emmanuel Auguste, âgé de 24 ans, à Cité Barkly, celle de Geraldo Perle, 37 ans, au Morne, et la demeure d’Arvind Beelatoo, 27 ans, à Bambous. Toutefois, lors de ces descentes, aucune trace de stupéfiants n’a été découverte. 

Les trois suspects se trouvaient à bord de deux véhicules chargés de 100 kilos de zamal d’une valeur marchande de Rs 125 millions au moment de leur arrestation, aux petites heures du vendredi 15 septembre. Ils ont été inculpés provisoirement de trafic de drogue devant la Bail & Remand Court, samedi, et ont été reconduits en cellule policière. 

Le quatrième présumé trafiquant de drogue, Percy Tuyau, un récidiviste notoire et gros bras, est toujours admis à l’hôpital. Une fois que son état de santé se sera amélioré, il sera lui aussi provisoirement inculpé. À ce stade, la police soupçonne Percy Tuyau, connu pour des délits liés à la drogue et à des agressions, entre autres, d’être un maillon important dans ce trafic.  

1 000 euros le kilo

Si les caïds mauriciens se tournent vers l’île Sœur pour s’approvisionner en zamal, c’est en raison du prix jugé abordable de cette drogue. « Le zamal est meilleur marché à La Réunion. Là-bas, il coûte 1 000 euros le kilo, soit Rs 50 000, alors qu’à Maurice, il faut compter Rs 600 000 le kilo », raconte un Mauricien établi à Saint Paul, à La Réunion.

Avec le cannabis réunionnais, la marge de profit pour les trafiquants mauriciens est beaucoup plus conséquente. « À Maurice, 1 gramme de cannabis se vend à Rs 2 000 » explique un policier.
Depuis le début de l’année, plusieurs embarcations en provenance de Maurice, soupçonnées d’être des convois de zamal, ont fait naufrage sur les côtes réunionnaises. En juillet 2023, L’Extasea s’était échoué contre des rochers à Rivière-du-Mat Les Bas, à Saint-André. Huit bidons d’essence et du matériel de pêche ont été retrouvés à son bord. En avril dernier, trois suspects mauriciens ont été appréhendés après le naufrage d’un bateau à Sainte-Rose.